Je mentionnais il y a quelques jours un lien entre 43Things.com et les arbres de connaissances. L’idée me trotte dans la tête depuis et je me dis qu’au fond il y a une différence absolument fondamentale. Une distinction qui rapproche davantage 43Things des idées de Illich que de celles de Levy et Authier.
Alors que le modèle des Arbres de connaissances proposait un dynamisme communautaire basé sur une représentation de « ce que les gens savent » (et des abstractions qu’on peut en faire), 43Things propose une représentation de « ce que les gens aspirent à savoir ». Du coup, les gens s’engagent dans le dynamisme par intérêt, non par conviction. Et je pense que c’est grâce à cette énergie « individuelle » que se met en marche la roue collective.
« L’intérêt avant la conviction comme levier déclencheur »… Ça me fait penser qu’à la même date presque l’an dernier, je faisais « du pouce » sur « la reconnaissance qui précède la connaissance » (http://cyberportfolio.st-joseph.qc.ca/mario/archives/006719.html). Je crois que c’est de la même graine…
Sans doute que l’ingrédient qui allume se doit d’être l’intérêt (la reconnaissance). Probablement que Maslow confirmerait. Par contre, pour que ça dure un peu, la conviction (la connaissance) doit s’amener…
Est-ce que le catalyseur qui transforme l’intérêt en conviction, l’enzyme qui modifie la reconnaissance en connaissance pourrait être « l’autre » en terme de présence ?
Parce que l’autre existe pour redonner, pour renvoyer la balle, « la réaction » peut s’opérer ?
Je ne connais pas beaucoup 43 things. J’ai lu un peu plus cependant sur les arbres de connaissance et la nuance apportée me semble intéressante à creuser.
Peut-être la différence fondamentale se situe-t-elle au-delà du simple intérêt, du « ce que les gens aspirent à savoir ». N’y a-t-il pas aussi ce sentiment puissant de participer à construire la connaissance? En fait une vision « constructiviste » (comme celle souhaitée dans la Réforme de l’éducation) encore plus emballante du fait qu’elle est collective, communautaire… C’est l’expédition collective bien préparée, mais dans un territoire inconnu…
Michel Clément