AmiWeb, la porno… et quoi encore?

Toujours dans l’ordre des retombées des articles du Devoir sur le thème Ados au pays de la porno, on peut lire ce matin dans le même journal, sous la plume de Michel Dumais que le Réseau Éducation Média recommande AmiWeb, « un navigateur développé au Québec et spécialement conçu pour les jeunes enfants de 4 à 11 ans environ. Une fois installé, AmiWeb […] propose à l’enfant de vivre une expérience Internet sécuritaire dans un cadre où le choix des sites accessibles a été pré-qualifié au préalable par l’éditeur du produit. » L’organisme formulerait cette recommandation en précisant toutefois « qu’un logiciel filtre ne remplacera jamais une saine conversation empreinte d’ouverture entre les ados et leurs parents. »

Tout en reconnaissant l’utilité de ce type de logiciel, je ne me suis jamais caché pour dire que je ne les aimais pas. Trop d’inconvénients et d’effets pervers (pardonnez le jeu de mots!). Parmi ces effets, les risques de commercialisation de l’attention des enfants. Et au risque de passer pour un fauteur de troubles, je dois dire que je m’interroge beaucoup sur AmiWeb à cet égard.

Même si on me dit sur le site Web du producteur que:

Une équipe d’experts en éducation, psychologie et comportement de l’enfant a été créée afin de rechercher et d’analyser chacun des sites offerts par AmiWeb.

Qu’il existe un processus rigoureux dans la sélection des sites proposés.

Et que le module de sécurité du navigateur AmiWeb Personnel 3.0 désactive les liens des bannières publicitaires et autres liens externes offerts sur les sites proposés (liens conduisant vers d’autres sites).

…j’aimerais savoir si l’entreprise accepte de monnayer le droit de figurer dans la liste des sites suggérés aux enfants. Je ne dis qu’il y a nécessairement là une pratique scandaleuse (il faut bien payer le développement du logiciel) mais je pense que dans une perspective éducative, il faudrait au moins faire preuve de transparence à cet égard et préciser clairement les critères qui s’appliquent si c’est le cas. Identifier aussi les ressources qui se seraient ainsi « méritées » une place dans la liste des sites suggérés aux enfants.

Comme parents, j’ai besoin de savoir cela, parce qu’autrement cela voudrait dire que pour « protéger mon enfant de la porno », par exemple, je me trouverais à le livrer à la marchandisation de son attention. Un mal peut-être moins choquant, mais certainement pas moins insidieux.

Mais bon, peut-être que j’exagère et que je m’inquiète pour rien. Je le souhaite!

Est-ce que quelqu’un peut me rassurer en me confirmant qu’AmiWeb ne commercialise pas indûment les liens qu’il suggère aux enfants?

3 réflexions sur “AmiWeb, la porno… et quoi encore?

  1. Mise à jour:

    Michel Dumais m’informe qu’il a fait des recherches et qu’il n’a jamais été question de faire payer qui qui se soit pour apparaître dans les listes de sites suggérés dans AmiWeb.

    L’inquiétude me reste donc que d’autres puissent le faire dans ce genre d’outil, mais voilà pour celui-ci.

    Je m’en réjouis.

  2. Bonjour Clément,
    Je ne sais pas si Mid Multimédia a fait quelque chose avec AmiWeb, je ne voudrais surtout pas parler à travers mon chapeau, mais j’en ai personnellement fait l’animation pendant presque 6 mois dans le temps ou De Marque pensait le reprendre, et jamais il n’y a eu de sollicitation commerciale pour les liens. Donc ça ne semble pas pratique courante. J’espère, tout comme toi, que ça ne l’a jamais été! Mais en effet, c’est une question des plus pertinentes!

  3. Il n’a jamais été question de vendre les liens. Nous voulions rester neutre et éviter de faire de la publicité aux jeunes internautes. C’est une des raisons pour laquelle nous avons eu tant de mal à continuer le développement d’AmiWeb.

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