Casse-tête (et société)

Nous avons passé hier un extraordinaire après-midi au MNBAQ. Nous avons commencé par un survol des oeuvres de Riopelle, Leduc, Pellan et Lemieux avant de plonger dans l’exposition Fait main (absolument fantastique!), pour finir avec l’exposition qui est consacrée à l’œuvre de Berthe Morisot (fascinant!).

Il y aurait mille choses à dire. Des dizaines d’œuvres au sujet desquelles partager mon émerveillement, mais une seule pour aujourd’hui: Enfantillages, de Jean-Marc Mathieu-Lajoie (la photo ci-dessus en est un fragment).

Extraits de la description de l’œuvre:

En collectionnant et en observant méticuleusement les casse-tête, Mathieu-Lajoie a fini par en exploiter les matrices récurrentes. Il élabore une démarche à la fois rigoureuse et ludique en explorant d’infinies variantes permises par l’interchangeabilité des morceaux. (…) Ici, l’artiste a assemblé à plusieurs reprises six casse-tête pour enfants en mélangeant entre elles les pièces pour atteindre parfois des degrés étonnants d’abstraction.

Ainsi, en partant de multiples copies de six casse-tête différents, dont les pièces avaient des formes identiques, malgré des images différentes, l’artiste a pu composer une mosaïque de 45 cadres, contenant chacun un casse-tête inédit, qui semble chaque fois raconter une histoire différente — parfois soulignée par quelques ajouts de couleurs.

Le résultat est impressionnant, mais j’ai été encore plus émerveillé par l’étonnant détournement d’un objet qui nous invite autrement à recomposer sagement, un geste à la fois, une image imposée.

J’ai souri en lisant ce matin, dans une entrevue de 2011, qu’une des lignes directrices de Jean-Marc Mathieu-Lajoie était: déjouer des systèmes. C’est tout à fait ça.

Cette autre entrevue, vidéo cette fois, est aussi intéressante.

***

Et je ne peux pas m’empêcher de voir dans cette oeuvre une invitation à réfléchir la société québécoise de la même façon.

En 1960 les pièces étaient réparties sur la table, en désordre. On a mis quarante ans à les assembler. J’ai l’impression qu’on s’est arrêté ensuite pour admirer le résultat avec une fierté bien méritée.

Mais d’autres pièces sont venues s’ajouter sur la table sans trop qu’on sache quoi en faire. Étaient-ce les pièces d’un autre casse-tête? Des pièces de remplacement? Pourtant, non…

Et voilà qu’on découvre que ce sont des pièces interchangeables avec certaines de celles qui composent le casse-tête que nous avions cru complété.

L’exercice exigera évidemment d’accepter de passer par une phase plus abstraite d’où émergera progressivement une autre image — parmi plusieurs possibles (six kits de départ, 45 images).

Ce qui est bien, c’est qu’on ne part pas de rien: le tour du casse-tête est déjà fait! Il s’agit seulement de trouver les pièces dont les formes sont interchangeables, et de s’engager dans la transformation avec confiance!

 

16 rue du Père Guérin

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« Il y avait à Montmartre, au troisième étage du 75 bis de la rue d’Orchampt, un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. » 

(…)

« Dutilleul venait d’entrer dans sa quarante-troisième année lorsqu’il eut la révélation de son pouvoir. Un soir, une courte panne d’électricité l’ayant surpris dans le vestibule de son petit appartement de célibataire, il tâtonna un moment dans les ténèbres et, le courant revenu, se trouva sur le palier du troisième étage. Comme sa porte d’entrée était fermée à clé de l’intérieur, l’incident lui donna à réfléchir et, malgré les remontrances de sa raison, il se décida à rentrer chez lui comme il en était sorti, en passant à travers la muraille. Cette étrange faculté, qui semblait ne répondre à aucune de ses aspirations, ne laissa pas de le contrarier un peu… »

— Marcel Aymé, Le Passe-Muraille.

Il y a aussi à Paris, au rez-de-chaussée du 16 de la rue du Père Guérin, un petit restaurant indien où j’ai plusieurs fois pris un repas, seul, pour réfléchir longuement — le plus souvent à des choix professionnels importants. J’y suis comme dans un sas. Passe-muraille.

Faudra bien que je trouve l’équivalent à Québec avant d’entrer dans ma quarante-troisième année.

 

 

Courir à Rimouski et à Québec

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C’était le 21 juillet dernier. À Pointe-au-Père. À 10 km de Rimouski — ma ville de naissance.

La prochaine fois que je verrai ce phare, ce sera le signe qu’il faut bientôt que je fasse demi-tour pour revenir vers la ligne de départ, qui sera devenue ma ligne d’arrivée, et compléter ma course.

Demi-marathon de Rimouski, le 5 octobre. J’y serai! (l’amie Andrée aussi — pour l’épreuve reine! — ma grande Béatrice et mon cousin Jean-Denis). Avec la famille à l’arrivée, ce sera super agréable!

Et entre temps, j’ai aussi prévu faire le demi-marathon des Deux-Rives, le 24 août.

Quand je me suis mis à courir au printemps 2012 je m’étais dit que mon objectif était de faire un 10km la première année (fait!), un demi-marathon la deuxième année (fait!) et deux demi-marathons la troisième année (on y est presque!).

Une petite voix me disait alors que, peut-être, la quatrième année, j’oserais un marathon. 42 km pour mes 42 ans. Cette petite voie me parle encore, parfois… pas forcément très fort.. mais qui sait?

P.S. Vous vous demandez qui est cet animal, au premier plan de la photo? C’est Banane le chien — mon animal de compagnie! Il a fait le tour de la Gaspésie avec la famille… et il m’accompagne parfois dans mes activités, et même au restaurant. Il est toujours très bien accueilli… il est tellement sympathique. Aperçu en images en cliquant ici…

De la couleur

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— Même avec un veston? Tu es certaine?

— Oui oui! c’est vraiment toi ces espadrilles là! C’est juste que tu ne le sais pas encore…

Plus j’y pense, plus je crois qu’elle a raison.

Et c’est pas tout! J’ai aussi acheté six paires de chaussettes ultra-colorées.

Avec ces chaussettes et Comment écrire au quotidien — 365 ateliers d’écriture, de Pierre Ménard, je pense que je vais enfin être bon pour me remettre à écrire ici… et être présent sur Twitter… avec le chic-éclatant que cela exige maintenant. Veston et chaussettes à pois. Pourquoi pas?

Je me retrouve en quelque sorte le 27 décembre 2011 — et je refais le projet de me servir de mon blogue comme un espace d’écriture — un espace pour écrire plus que pour publier — sans trop réfléchir. Pour écrire plus que moins — sans avoir peur du banal, parce qu’il en faut aussi pour trouver le plus réussi.

Ce sera donc varié. De tout et de rien. Du sérieux et du frivole. De l’utile et du dérisoire. Mais ce sera.

C’est juste que je ne le sais pas encore…

Viva España

J’ai eu beaucoup de plaisir à suivre la Coupe du monde au cours des dernières semaines. Cela été vraiment très agréable de suivre la compétition à travers des journées de travail très — parfois trop — bien remplies. Je regrette que cela soit déjà terminé.

Mes équipes favorites au début de la compétition étaient, dans l’ordre: l’Uruguay (pays d’origine de ma belle-famille), le Ghana (mon équipe africaine fétiche), la France (comment faire autrement après y avoir vécu la Coupe du monde de 2006?) et l’Espagne.

La France a terriblement déçu — n’en parlons plus.

Le Ghana a fait un superbe parcours — quelle fin de match extraordinaire contre les États-Unis!

L’Uruguay: wow! Ça été extraordinaire de suivre l’Uruguay — tous les joueurs, mais Forlàn surtout, qui s’est vu décerner aujourd’hui le ballon d’or!): E-X-T-R-A-O-R-D-I-N-A-I-R-E. Inoubliable.

Et pour l’Espagne — eh bien: viva España! Bravo — rien à ajouter! C’est une première Coupe du monde très bien méritée!

Nous avons craint il y a quelques jours avoir un problème de voisinage — au moment où il était encore possible que l’Uruguay affronte l’Espagne en finale (ou en petite finale), mais finalement, tout est bien qui finit bien… les deux équipes n’auront pas eu à s’opposer, et nous avons pu conclure le tournoi avec les voisins autour d’un bon repas: pain, chorizo, sangria, paella et vins espagnols.

Il a été amusant de réaliser, au cours du repas, qu’il y a dans un périmètre de deux minutes de marche autour de la maison des voisins qui sont originaires d’Espagne, des Pays-Bas, d’Allemagne et d’Uruguay… les quatre pays finalistes de la compétition.

Ça été une bien belle fin de mundial.

Rendez-vous au Brésil en 2014… à quelques kilomètres de l’Uruguay! Et cette fois, ce sera la bonne pour la Celeste… je le sens!

Quand cela fait dix ans qu’on écrit sur le Web…

C’était en juin 1999.

Georges Bush venait tout juste d’annoncer qu’il sollicitait l’investiture du Parti républicain. Bill Clinton était encore président des États-Unis d’Amérique.

Apple venait tout juste de présenter le iMac portable. J’en rêvais ardemment. Le iPod n’existait pas encore.

Personne ne connaissait Napster. Pratiquement personne n’avait encore entendu parler de Google. À l’époque c’est AltaVista qui était imbattable pour faire une recherche sur le Web.

Je travaillais chez Septembre Média. J’étais rédacteur en chef de l’Infobourg et des Chroniques de l’Infobourg — une revue qui allait devenir l’École branchée.

Juste avant les vacances d’été, j’avais écris une lettre à ma fille. Béatrice avait 14 mois.

* * *

Nous sommes en janvier 2009

Barack Obama deviendra demain le 44e président des États-Unis d’Amérique.

Après avoir réinventé l’ordinateur personnel, le monde de la musique et la téléphonie, Steve Jobs vient d’annoncer qu’il se retire temporairement de la direction d’Apple, pour des raisons de santé. J’ai passé la journée entre mon MacBook et mon iPhone.

Napster s’est métamorphosé et le Web tout entier avec lui. Google est une superpuissance telle qu’on ne peut plus imaginer le fonctionnement d’Internet sans lui.

Après bien des péripéties, je travaille à nouveau chez De Marque, où j’ai à nouveau la chance de voir se développer l’Infobourg.

J’ai trois enfants. Béatrice aura bientôt 11 ans.

* * *

Aujourd’hui, Béatrice a cherché son nom sur Google. Elle a trouvé ma lettre. C’était le premier résultat dans le haut de la page.

Presque dix ans plus tard, elle l’a lue.

Elle m’a ensuite écrit un très beau courriel, avec un hyperlien vers la lettre, et quelques mots:

« Merci!!!! Je t’aime beaucoup!!! ».

C’est une belle journée qui se termine.

Une journée inoubliable.

Merci Béatrice.

Moi aussi je t’aime beaucoup!

Un regard collectif sur l’assermentation d’Obama

Des millions de personnes sont attendus mardi à Washington pour la cérémonie d’assermentation de Barack Obama.

On imagine aisément que des dizaines de millions de photos seront prises à cette occasion — sur divers appareils photo et téléphones cellulaires.

Et si on en faisait une ouvre collective?

Et si on arrivait à recombiner toutes ces photos pour immortaliser dans un regard collectif ce moment historique? — pour nous permettre de plonger dans l’événement, de l’observer sous tous ces angles, au fil de la journée. Pour permettre à chacun de profiter de l’événement sous tous ses angles — comme si notre cerveau disposait de centaines de milliers d’yeux et d’une mémoire infinie — d’un regard omniscient, presque divin?

J’exagère un peu… mais si peu… puisque c’est le défi que CNN et Microsoft tenteront le 20 janvier sur ce minisite consacré à l’événement.

Tout cela sera possible grâce à la technologie Photosynth? De quoi s’agit-il? Découvrez-le dans cette vidéo d’un peu plus de sept minutes: Photosynth Obama’s inauguration.

Très impressionnant.

Effrayant portrait d’un inconnu à partir des traces qu’il a laissées sur le Web

Un twit de Martin Lessard attire ce matin mon attention sur un texte publié dans Le Tigre qui est absolument renversant. L’auteur y fait le portrait d’un internaute inconnu, Marc L***, à partir des traces qu’il a laissées ici et là sur le Web… ouf! L’effet est effrayant.

« Bon annniversaire, Marc. Le 5 décembre 2008, tu fêteras tes vingt-neuf ans. Tu permets qu’on se tutoie, Marc ? Tu ne me connais pas, c’est vrai. Mais moi, je te connais très bien. C’est sur toi qu’est tombée la (mal)chance d’être le premier portrait Google du Tigre. Une rubrique toute simple : on prend un anonyme et on raconte sa vie grâce à toutes les traces qu’il a laissées, volontairement ou non sur Internet. (…)

Je préfère te prévenir : ce sera violemment impudique, à l’opposé de tout ce qu’on défend dans Le Tigre. Mais c’est pour la bonne cause ; et puis, après tout, c’est de ta faute : tu n’avais qu’à faire attention. »

J’y reviendrai certainement, mais il faut le lire. Et le faire lire, aux ados, dans les écoles, notamment.

Pas pour condamner; pour faire réfléchir.

Apprendre à attendre

J’ai fait référence hier au texte Je tire ma langue au chat, de Mario Asselin, pour parler de notre relation à l’école. Un autre passage de son texte avait attiré mon attention:

« Je reviendrai plus tard sur la notion « d’éducation au délai » qui me paraît être une autre variable négligée dans les causes possibles des problèmes (s’ils existent) rencontrés. Cette dernière variable est cependant plus liée aux usages éclatés des TIC par les jeunes. »

J’aurais bien sûr pu attendre qu’il revienne effectivement sur le sujet (accepter un délai!), mais j’ai plutôt envie d’alimenter dès maintenant sa réflexion, de lui proposer quelques pistes — parce que je crois moi aussi que « l’éducation au délai » est une dimension fondamentale de l’apprentissage et du développement de l’autonomie intellectuelle… et que la vie dans la cité, pour reprendre mes termes d’hier soir, ne nous aide pas beaucoup à faire cet apprentissage — c’est le moins que l’on puisse dire!

Donc, Mario, je ne sais pas trop à quoi tu pensais en évoquant « l’éducation au délai », mais pour ma part, cela m’a d’abord rappelé l’expérience de la guimauve — the marshmallow experiment [présentation par une journaliste, analyse, référence au texte d’origine, commentaire sur un blogue]:

« Who would ever guess that a brief observation of a four-year old alone with a marshmallow would be an excellent predictor of college entrance exam scores — twice as good a predictor as IQ test scores? In one of the most amazing developmental studies ever conducted, Walter Michel of Stanford created a simple test of the ability of four year old children to control impulses and delay gratification.

Children were taken one at a time into a room with a one-way mirror. They were shown a marshmallow. The experimenter told them he had to leave and that they could have the marshmallow right then, but if they waited for the experimenter to return from an errand, they could have two marshmallows. One marshmallow was left on a table in front of them. Some children grabbed the available marshmallow within seconds of the experimenter leaving. Others waited up to twenty minutes for the experimenter to return.

In a follow-up study (Shoda, Mischel, & Peake, 1990), children were tested at 18 years of age and comparisons were made between the third of the children who grabbed the marshmallow (the « impulsive ») and the third who delayed gratification inorder to receive the enhanced reward (« impulse controlled »). » (source)

Les résultats de l’expérience sont étonnants, la corrélation entre la capacité à gérer l’impulsivité (à accepter un délai) à quatre ans avec les résultats scolaires quatorze ans plus tard est presque invraisemblable:

« The third of the children who were most impulsive at four years of age scored an average of 524 verbal and 528 math. The impulse controlled students who scored 610 verbal and 652 math! This astounding 210 point total score difference on the SAT was predicted on the basis of a single observation at four years of age! The 210 point difference is as large as the average differences between that of economically advantaged versus disadvantaged children and is larger than the difference between children from families with graduate degrees versus children whose parents did not finish high school! At four years of age gobbling a marshmallow now v. waiting for two later is twice as good a predictor of later SAT scores than is IQ. Poor impulse control is also a better predictor of later delinquency than is IQ (Block, 1995). »

Je soumets cela à ta réflexion… et je suis déjà impatient de te lire (vite, la guimauve!)

Et de façon complémentaire, puisque tu fais également un lien, que je trouve à la fois valable et exagéré (les TIC aussi ont le dos large!) avec l’utilisation que les jeunes font des technologies, je te soumets aussi la lecture du Slow Blog Manifesto et de cet article du New York Time, dans lequel on présente quelques-uns de ces adeptes: Blogging at a Snail’s Pace. En voici un extrait:

« A Slow Blog Manifesto, written in 2006 by Todd Sieling, a technology consultant from Vancouver, British Columbia, laid out the movement’s tenets. “Slow Blogging is a rejection of immediacy,” he wrote. “It is an affirmation that not all things worth reading are written quickly.” (…) Ms. Ganley (…) compares slow blogging to meditation. It’s “being quiet for a moment before you write,” she said, “and not having what you write be the first thing that comes out of your head.” »

Alors la guimauve que je t’offre, tu la manges tout de suite ou tu attends?   ;-)

Quand le logo de Google en cache un autre…

J’ai twitter hier un texte dans lequel des chercheurs affirment que faire deux recherches sur Google consommerait autant d’énergie que de faire chauffer une tasse de thé…

Christian Fauré revient aujourd’hui sur le sujet en apportant de nombreuses nuances — très intéressantes, bien que sans doute un peu techniques pour plusieurs.

Cela dit, il y a une perle dans le texte de Christian Fauré. Faisant référence à ce qui serait une découverte de Yves-Marie Pondaven, il nous apprend que si on fait un « clic droit » (ou sur un Mac, ctrl-clic) sur le logo de Google dans une page qui présente les résultats d’une recherche, et qu’on choisi l’option « afficher l’image » (ou « ouvrir l’image dans une nouvelle fenêtre ») du sous-menu qui apparaît… on peut voir le logo complet de Google… dont il s’avère que seulement une partie est normalement affichée.

Le résultat est étonnant… et sans ambiguïté sur l’étendue des activités et des prétentions de Google:

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Remarquez bien, c’est peut-être aussi un simple clin d’oeil de Google aussi… parce qu’on s’amuse ferme à Mountain View apparemment!


Mise à jour: il semble y avoir quelques versions du logo complet… mais on découvre dans chaque cas quelque chose de plus que sur le logo normalement affiché.

Comment écrire quand la distraction est partout?

Cory Doctorow est un journaliste canadien, également auteur de romans de science fiction et blogueur — prolifique dans les trois cas. Locus Magazine nous offre ce mois-ci un texte dans lequel il survole les trucs qui lui permettent d’écrire autant à une époque où la distraction est omniprésente: Writing in the Age of Distraction. Ses conseils me semblent très pertinents.

Quelques extraits, suivis de courtes réactions personnelles :

Short, regular work schedule

When I’m working on a story or novel, I set a modest daily goal (…) The secret is to do it every day, weekends included, to keep the momentum going, and to allow your thoughts to wander to your next day’s page between sessions. (…)

Leave yourself a rough edge

When you hit your daily word-goal, stop. Stop even if you’re in the middle of a sentence. Especially if you’re in the middle of a sentence. That way, when you sit down at the keyboard the next day, your first five or ten words are already ordained, so that you get a little push before you begin your work. (…)

Don’t research

Researching isn’t writing and vice-versa. When you come to a factual matter that you could google in a matter of seconds, don’t. Don’t give in and look up (…) That way lies distraction — an endless click-trance that will turn your 20 minutes of composing into a half-day’s idyll through the web. (…)

Don’t be ceremonious

Forget advice about finding the right atmosphere to coax your muse into the room. (…) When the time is available, just put fingers to keyboard and write. (…)

Kill your word-processor

Word, Google Office and OpenOffice all come with a bewildering array of typesetting and automation settings that you can play with forever. Forget it. All that stuff is distraction (…)

Realtime communications tools are deadly

The biggest impediment to concentration is your computer’s ecosystem of interruption technologies: IM, email alerts, RSS alerts, Skype rings, etc. Anything that requires you to wait for a response, even subconsciously, occupies your attention. (…) leaving your IM running is like sitting down to work after hanging a giant « DISTRACT ME » sign over your desk, one that shines brightly enough to be seen by the entire world.

* * *

C’est pour Cory Doctorow. Et moi alors? Réflexions:

Écrire un peu tous les jours: je m’y suis remis depuis le début de l’année —sans perdre de vue qu’écrire et publier, ce n’est pas forcément la même chose, comme LeRoy le signalait gentiment à Sylvain Carle il y a quelques jours dans un commentaire.

Savoir suspendre l’écriture: j’ai beaucoup de difficulté à laisser ainsi un texte en plan (et à plus forte raison en plein milieu d’une phrase!) mais je suis curieux d’expérimenter.

Ne pas faire de recherche: je suis d’accord — et je pratique! J’ajouterais, pour l’écriture destinée au Web: ne pas intégrer les liens dans le texte au fur et à mesure — attendre que le texte soit terminé.

Ne pas faire de cérémonial: je suis d’accord — et je pratique! Même le iPhone peut parfois me servir de clavier pendant mes trajets de bus.

Abandonner le traitement de texte: je nuancerais… qu’importe l’outil, dans la mesure où il permet de se concentrer sur la tâche d’écriture. J’ai déjà évoqué quelque part que j’avais acheté WriteRoom afin d’avoir un espace d’écriture d’où disparaissent toutes les sources de distraction: les menus, fenêtres, etc. Pour redécouvrir l’écran blanc: comme la page blanche. Cela a été une révélation pour moi — la redécouverte de la concentration — et j’exagère à peine! Pour mon plus grand plaisir, la nouvelle version de Pages intègre aussi cette indispensable fonction.

Fermer la messagerie instantanée (et Twitter!): toujours! toujours! toujours! Je suis d’accord — même si c’est parfois difficile!

Voilà pour ma réflexion personnelle sur les trucs de Cory Doctorow.

Et vous — comment aménagez-vous votre espace-temps d’écriture? Comment évitez-vous l’omniprésente distraction?

Professionnels sans frontières, l’éducation, les rêves…

J’avais fait référence il y a déjà presque deux ans à Stéphan et Julie — et aux invraisemblables conditions médicales de l’hôpital de Dungu.

Je découvre ce soir que le premier épisode de Professionnels sans frontières leur sera consacré — et je suis ravi de vous les présenter à travers les deux extraits que nous offre le site:

« Professionnels sans frontières est une série documentaire qui va à la rencontre de coopérants canadiens, engagés dans les grandes histoires de développement humain et environnemental de notre siècle. Des hommes et des femmes, dispersés aux quatre coins du globe, qui ont décidé de mettre leurs compétences professionnelles au service des plus démunis. »

Pour faire la connaissance de Stéphan, il faut visionner l’extrait 1 du premier épisode.
Pour faire la de connaissance Julie, il faut visionner l’extrait 2 du premier épisode.

Les éducateurs et pédagogues devraient particulièrement s’obliger à écouter les propos de Stéphan jusqu’à la fin.

Stéphan, Julie, vous avez toute mon admiration. Merci! Et bon courage.

Ma veille sur l’édition numérique

Je ne l’ai pas mentionné depuis que j’ai réaménagé mon blogue ici… et je crois que cela pourra intéresser quelques lecteurs…

Alors je rappelle qu’il est possible de recevoir, par courriel, presque tous les jours, une liste de liens vers les sites Web qui ont attiré mon attention au cours de la journée en rapport avec l’édition numérique et la dématérialisation du livre.

C’est souvent disparate, le nombre de liens varie beaucoup, l’intérêt est variable et dépend du temps que je peux y consacrer — mais c’est le fruit de ma veille quotidienne et je vous l’offre.

Pour s’y abonner, il suffit de cliquer ici et d’inscrire son adresse courriel. N’oubliez pas de valider votre inscription par l’entremise du courriel que vous recevrez ensuite en provenance de Feedburner.

Coïncidence de navigation

Au hasard de mon exploration de la blogosphère, je passe par le Carnet de Denis Vaugeois. J’y trouve deux textes:

Le premier, en rapport avec le décès de Jean Pelletier, ancien maire de Québec, à qui on doit notamment le choix de l’emplacement de la Bibliothèque de Québec, qui a contribuer à poser les bases de la renaissance du quartier Saint-Roch. Une bibliothèque qui sera d’ailleurs profondément rénovée et réaménagée dans les prochains mois.

Le second, en rapport avec le talent de journaliste de celui qui fait réagir la blogosphère depuis hier, Christian Rioux, du Devoir. Voici le texte remarquable qui lui a valu le prix Judith Jasmin remis par la FPJQ l’an dernier: L’art du kidnapping.

Pure coïncidence.