Les archives familiales

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Au hasard d’une conversation ce matin, Ana et moi sommes replongés dans les archives numériques de la famille. Nous avons très vite constaté qu’il devenait indispensable faire une cartographie de tout ça pour être en mesure d’identifier ce dont on dispose et où le trouver.

Premières notes

Nous avons commencé par tenter d’identifier où trouver l’information sur les souvenirs de voyage.

Concernant les photos:

2016 et 2017: les photos sont surtout sur les ordinateurs et iPhone de chacun des membres de la famille.

2010 à 2016: les photos surtout dans iPhoto sur le iMac familial (2008), trop lent pour donner envie de les consulter (ou même de vérifier l’état des lieux).

2006 à 2010: les photos sont sur des dizaines de cédéroms plus ou moins identifiés (et possiblement sur le iMac, mais il faudrait nous en assurer).

Avant 2006: nous n’avons vraiment pas grand-chose — le plus souvent dans des dossiers plus ou moins identifiés sur le iMac familial.

La chronologie est à peu près le seul classement de toutes ces photos.

Concrètement, si on souhaitait retrouver rapidement quelques photos d’un voyage en particulier, ce serait relativement rapide pour les deux dernières années, plus compliqué jusqu’en deux 2010, très compliqué jusqu’en 2006 et presque impossible avant ça.

Concernant les textes:

J’ai depuis longtemps l’habitude de tenir un journal de voyage pour partager le plaisir avec les parents et quelques amis.

Septembre 2012 à aujourd’hui: j’ai tous les textes de ce type bien organisés dans le journal personnel que je tiens dans l’application DayOne — jour après jour, pour chaque voyage.

Juillet 2007 à septembre 2012: c’est Gmail qui se trouve à être la meilleure source pour retrouver les textes. C’est parfois un peu ardu, mais on y arrive.

Avant que j’adopte Gmail à l’été 2007… c’est quasiment impossible de retrouver quoi que ce soit.

Ana a aussi écrit un journal parisien pendant notre séjour de presque trois ans en France. Dans ce cas:

Juillet 2007 à l’été 2008: les textes étaient publiés sur un blogue TypePad privé pour lequel nous avons toujours accès aux archives.

2006 et début 2007: on a retrouvé un dossier avec des versions pdf des courriels qu’Ana avait envoyés à la famille.

***

Je me doutais bien que l’achat du premier appareil photo numérique marquerait une étape clé dans la conservation des archives photographiques de la famille (et que les iPod et iPhone n’ont fait qu’accentuer).

Ce qui m’a toutefois surpris ce matin, c’est à quel point l’adoption de Gmail marque une frontière semblable pour la conservation des archives textuelles de la famille — du moins pour ce qui concerne les récits de voyage.

Comme quoi les premiers gestes de confiance dans «le cloud» ont changé, même imperceptiblement, bien des choses.

***

Au regard de tout ça, j’ai pris la résolution de pallier à ce fouillis au cours des prochains mois. On va s’équiper pour organiser nos archives de manière à pouvoir y accéder de façon efficace et, surtout, pour ne pas perdre des choses précieuses par simple négligence.

Solutions à l’étude…

Vous avez déjà réfléchi à cette question? Ça m’intéresse…

Mayo

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Dans un petit resto de quartier, à Paris, il y a quelques mois. Avec un ami.

Serveuse: — Vous avez choisi?

L’ami: — Oui. En entrée, je prendrai les oeufs mayonnaise. […]

— Très bien

L’entrée arrive.

— Madame, je suis désolé, j’ai demandé les oeufs mayonnaise, et il n’y en a que trois demies. À Londres j’aurais compris, puisque la règle du pluriel en anglais commence à «plus d’un», mais en français le pluriel s’applique à «deux et plus».

— Alors?

— Alors il n’y a qu’un oeuf et une demie.

— Et…

— Et ce ne sont donc pas des oeufs mayonnaise, c’est un oeuf et une demie. Le pluriel est donc trompeur. J’aimerais parler au gérant.

— Vous êtes sérieux?

— Bien sûr!

La serveuse repart.

Après quelques minutes, la gérante arrive, avec le sourire, très calme, le menu en main.

— Monsieur souhaitait me voir? […] Je comprends très bien, et vous avez raison! Je viens de vérifier dans la grammaire et le pluriel commence bien à « deux et plus ». Mais j’aimerais attirer votre attention sur le fait qu’il était bien indiqué « oeuf mayonnaise », au singulier, sur le menu. Veuillez m’excuser pour cette erreur. Je suis désolée.

Et terminant sa phrase, elle reprend un demi-oeuf en le faisant glisser dans une soucoupe.

— Est-ce que cela conviendra ainsi à Monsieur?

Silence.

C’était un moment magique!

Marcher

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Marcher dans la ville.

Pour le plaisir. Pour la santé. Pour réfléchir. Pour discuter.

Pour aller à la librairie du coin ou pour aller à la rencontre d’un ami.

Pour la justice et la vérité aussi.

Humblement, ici, parfois.

Patiemment, là-bas — pendant 37 ans, sans jamais se décourager.

Bravo aux Grands-mères de la Place de Mai — et en particulier à la présidente actuelle du mouvement, Estela de Carlotto, qui a retrouvé hier son petit-fils, Guido!

J’ai eu l’immense privilège de voir les Grands-mères sur la Place de Mai, à Buenos Aires, il y a deux ans. C’était très émouvant — et le souvenir l’est encore plus aujourd’hui.

16 rue du Père Guérin

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« Il y avait à Montmartre, au troisième étage du 75 bis de la rue d’Orchampt, un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. » 

(…)

« Dutilleul venait d’entrer dans sa quarante-troisième année lorsqu’il eut la révélation de son pouvoir. Un soir, une courte panne d’électricité l’ayant surpris dans le vestibule de son petit appartement de célibataire, il tâtonna un moment dans les ténèbres et, le courant revenu, se trouva sur le palier du troisième étage. Comme sa porte d’entrée était fermée à clé de l’intérieur, l’incident lui donna à réfléchir et, malgré les remontrances de sa raison, il se décida à rentrer chez lui comme il en était sorti, en passant à travers la muraille. Cette étrange faculté, qui semblait ne répondre à aucune de ses aspirations, ne laissa pas de le contrarier un peu… »

— Marcel Aymé, Le Passe-Muraille.

Il y a aussi à Paris, au rez-de-chaussée du 16 de la rue du Père Guérin, un petit restaurant indien où j’ai plusieurs fois pris un repas, seul, pour réfléchir longuement — le plus souvent à des choix professionnels importants. J’y suis comme dans un sas. Passe-muraille.

Faudra bien que je trouve l’équivalent à Québec avant d’entrer dans ma quarante-troisième année.

 

 

Carte postale…

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C’est une carte postale de 1979, au Québec.

Ce qu’on choisissait de monter, de tout un village situé dans la magnifique Baie des Chaleurs, c’est son église à travers les arbres (la qualité de l’image permet même de penser que c’était un montage).

De tous les points de vue possibles, c’est celui-là qu’on choisissait comme image du coeur de la Baie des Chaleurs.

Cela semble pour le moins étonnant 35 ans plus tard, mais est-ce bien différent aujourd’hui?

Les images que nous offrons de nous-mêmes sur les cartes postales, dans les médias et sur les réseaux sociaux ne sont-elles pas aussi sélectives? Et est-ce que ce que les médias nous présentent de l’étranger l’est moins? Qu’en est-il de la représentation des conflits et des communautés qui s’y affrontent? Celle d’Israël? De la Palestine? De l’Ukraine et de la Russie?

Et celles des communautés autochtones québécoises et canadiennes? Ne sont-elles pas aussi incomplètes, sélectives, voire trompeuses?

Probablement.

Rappel: ne jamais perdre de vue que le regard qu’on pose sur les choses porte déjà en lui une forme de jugement.

 

Contrastes

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Il y a des choses qui changent, d’autres pas. Des points de repères dans le temps. J’aime ces contrastes et le Bas-du-Fleuve et la Gaspésie en regorgent.

Il y a les choses oubliées, négligées, qui perdurent dans l’horizon.

Il y a aussi les choses conservées, mises en valeur, qui amusent le regard et stimulent l’esprit.

C’était il y a quelques jours au déjeuner à Sainte-Anne-des-Monts.

Ça se poursuit aujourd’hui à Carleton-sur-Mer.

Mise à jour, une heure plus tard: comme un étrange écho à ce texte, je viens de trouver une carte postale des années 70 dans le tourniquet de cartes postales contemporaines à la réception de l’hôtel. Une coïncidence presque invraisemblable!

Réalité cachée…

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J’écrivais hier que je trouvais scandaleux que l’enseigne de McDonald se retrouve face à la Croix commémorative de l’arrivée de Jacques-Cartier, à Gaspé.

Or, en parlant avec un ami qui s’est installé à Cap des Rosiers depuis quelques années, j’ai appris hier soir que ce n’est pas si simple en fait… et que l’enseigne était probablement là avant la Croix!

Le roi de la restauration rapide n’était évidemment pas déjà là pour servir des trios bigmac en 1534 (c’aurait été très fort!), mais il se trouve que la Croix commémorative a voyagé… et qu’après avoir été installée à cet endroit en 1934, elle a été déplacée en 1979… pour y revenir en  2012… où le grand M s’était probablement fait une place entretemps.

Comme quoi les apparences cachent parfois une autre réalité…

Rencontres

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Je vole un peu de temps ce matin pour écrire. Avec vue sur la Baie de Gaspé. Lieu de la rencontre de deux civilisations. Rien de moins. Très belle petite baie. On imagine presque aisément la scène — ça pousse à la réflexion. C’était ici.

Il y a quelques jours, nous avons pu voir l’exposition de la Rencontre photographique du Kamouraska, au Centre d’Art. J’y ai été séduit par la démarche de Florence Le Blanc, d’une part, mais j’ai surtout eu un gros coup de coeur pour le projet Elles [collectionnent] des mondes de Catherine Tremblay et Véronique Béland.

Je vous laisse découvrir le projet à partir de leurs sites respectifs:

Site Web de Catherine Tremblay | description du projet

Site Web de Véronique Béland | description du projet

J’ai évidemment acheté le beau livre qui a été publié sur ce projet par les Éditions du Renard. Et si vous n’avez pas la chance de passer par Kamouraska, je vous invite à l’acheter… vous ne le regretterez pas! Quel beau projet esthétique, ludique… et même sociologique.

En essayant ce matin de photographier la croix de pierre qui souligne l’arrivée de Jacques-Cartier à Gaspé (imaginez, les vaisseaux dans la Baie, les drapeaux, les embarcations qui amènent les marins jusqu’à la rive, les autochtones, leur rencontre…) j’étais frustré par l’impossibilité de me débarrasser du grand M jaune de l’enseigne de McDonalds qui fait face au monument (scandaleux!). Alors clin d’oeil à l’oeuvre de Catherine Tremblay et Véronique Béland… je l’ai masqué en y apposant l’oeuvre dont Armand Vaillancourt a fait cadeau à la ville de Sainte-Anne-des-Monts: Drapeau blanc« ma statue de la liberté ».

 

 

 

L’expérience du lieu

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Première visite familiale à Ground Zero et alentours. Nous avons fait, à rebours, le parcours que nous avions fait le 11 septembre 2001 pour fuir la tragédie. En expliquant aux enfants comment tout ça c’était déroulé.

Dans le magnifique lobby de l’Embassy Suite (devenu Conrad Hotel), nous nous sommes remémoré la période entre le choc du premier avion et la chute de la première tour.

J’étais assis là, à ce bar, les yeux rivés à la télévision, essayant de comprendre ce qui se passait là, tout près, de l’autre côté de la rue — moments surréalistes où la logique semblait nous avoir échappé… jusqu’à ce que la terre tremble, que l’écran se ferme un instant et que, l’image réapparaissant, nous comprenions qu’il ne restait plus qu’une tour… et qu’il ne nous restait plus qu’à fuir — ensemble, de préférence, ce que nous avons heureusement pu faire.

Et ces trois hommes au bar, hier, qui buvaient une bière en riant à la fin de leur journée de travail… ils ne se doutaient pas que j’avais une toute autre expérience de ce lieu.

J’ai été fasciné par le contraste.

Les mains en l’air

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À quelques pas de l’hôtel, une boutique d’articles de cuisine. Dans la vitrine, un hommage à Trevor Martin.

Hold hands. Not arms.

Une poignée de main au lieu d’une clé de bras, ou qu’une arme pointée.

Lever la main.
Les mains en l’air.
Tout est dans le nombre…

Singulier pluriel.

La société se bâtit une main à la fois. Jour après jour.

* * *

Et pour ne pas oublier à quel point la pédagogie est nécessaire à la politique — à tout progrès social — et que même lorsqu’on rencontre des difficultés (surtout!) il ne faut jamais perdre de vue les progrès réalisés… Il faut prendre le temps de voir ou de revoir la remarquable intervention de Barack Obama au sujet de Trevor Martin plus tôt cette semaine.

Iglesia del Cristo Obrero

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Elle était fermée. Pourtant, elle me reste en tête. L’église Cristo Obrero, d’Atlántida.

On dit que tous les étudiants en architecture de l’Uruguay la visitent: c’est l’église sans poutres. L’oeuvre de Eladio Dieste.

Matériaux humbles, surfaces sensuelles, espaces escheriens: la lumière y danse, le regard s’y amuse.

C’est comme ça que je l’imagine en tout cas.

Nous nous sommes contenté d’en admirer l’extérieur et nous avons repris notre route en direction de la Bodega Bouza.

Les portes

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Une fois passé les grandes portes vitrées nous nous sommes trouvés devant une multitude de portes métalliques, apparemment identiques. Chacune devait cacher un ascenseur. C’est du moins ce dont j’ai présumé.

Nous avions été naturellement guidés vers un petit piédestal placé au point focal du petit hall. Deux boutons: monter, descendre. Et attendre qu’une des portes s’ouvre pour y entrer. Avec une curieuse impression de choix lorsque plus d’une porte s’ouvraient à peu près simultanément.

Fallait-il prendre la première qui s’offrirait à nous? Et ces gens qui en descendaient, d’où venaient-ils? Et si ces portes n’allaient pas tous au même endroit — chacune déterminant un avenir différent à ses passagers (n’est-ce pas toujours le cas?).

Les portes d’Alice!

Et ce morceau de gâteau dans ma main gauche, dont il me restait étrangement une bouchée. Coïncidence? Et cette fontaine, un peu plus loin sur la droite. De l’eau? Aurait-il fallu en boire?

Peut-être allions-nous sortir profondément transformés par ce rendez-vous?

Assez d’hésitation: Il fallait y aller. Foncer. Ce fut donc la troisième porte. Nous n’avons même pas eu le choix de la destination…. quelqu’un appuya pour nous sur le bouton qui allait la déterminer.

Il a fallu faire confiance. Nous répéter que n’étions pas là par hasard.

Nous sommes redescendus une heure plus tard par un autre ascenseur, probablement un peu plus grands que lorsque nous étions entrés.

Le lapin blanc nous a remis nos valises et nous avons repris notre route.

Nous avons par la suite manqué notre avion… mais ça, c’est une autre histoire!

Ou peut-être pas…

…me suis-je dit en repensant à la feuille de la vitrine, Place Saint-Germain des Prés?

« Il vous est peut-être déjà arrivé de manquer un train…»

 

Une ville de contrastes

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Nous avons passé quatre jours à Buenos Aires. Douze à Montevideo. Quatre ailleurs en Uruguay (Minas, Piriapolis et Punta del Este).

Buenos Aires est une ville facile à aimer — pour laquelle j’ai eu un coup de foudre immédiat.

Montevideo est une ville plus difficile à aimer… qu’il m’a fallu plusieurs jours à apprivoiser, et sur laquelle mon regard a beaucoup évolué au cours de notre séjour. Jusqu’à l’aimer profondément — et plus encore que Buenos Aires — particulièrement pour ce qui m’avait pourtant déplut dans un premier temps.

Je retiens spécialement les incroyables contrastes que Montevideo offre à celui qui accepte de s’y plonger réellement — et la richesse, visuelle et philosophique qui accompagnent ces contrastes.

J’ai adoré Montevideo!

Pour ses vieux camions et ses très vieilles voitures, qui roulent encore très bien, et qui côtoient dans la circulation des voitures récentes, économiques et de luxe.

Pour le bruit incessant des motos dans lesquels se perd le bruit des sabots de quelques chevaux qui tirent les charettes des recycleurs.

Ici chaque déplacement est un voyage dans le temps!

J’ai adoré Montevideo!

Pour la richesse passée qu’on y devine très bien et le délabrement de tellement de choses, de places, de mobiliers urbains.

Pour ses immeubles très modernes qui font de l’ombre à d’humbles demeures probablement inchangées depuis des décennies.

Pour ses commerces aux allures modestes et ses prétentieux centres commerciaux à l’américaine.

Pour toutes ces clôtures de fer qui isolent chaque terrain et chaque maison — jusqu’au moment où tout le monde se retrouve dans la rue pour faire la fête.

Pour ses plages très propres et ses rues parfois très sales.

Pour le dialogue incessant entre le beau et le laid aussi, entre le récent et le vieux, entre la richesse et la pauvreté; entre le dénuement et l’envie.

Sans oublier les rapports complexes qu’on y constate régulièrement entre le fonctionnel et l’esthétique — des rapports qui m’ont régulièrement interpellé; et qui m’ont fait réaliser à quel point l’espace public ne peut pas se satisfaire de choses « qui fonctionnent »; à quel point les choses doivent également être belles pour donner forme à un espace habitable — dans lequel on se sent spontanément bien.

Montevideo une ville exigeante, comme il y en a trop peu.

J’ai adoré!

21 jours au bout du monde

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21 jours en famille au bout du monde, à la découverte de l’Uruguay // d’une nouvelle partie du monde, d’une partie de nous.

J’y ai pris presque 3500 photos (dont une à la fenêtre, chaque matin, comme celle ci-dessus) et quelques notes tous les soirs: un compte rendu de la journée, des anecdotes, quelques réflexions. Trois à quatre cent mots chaque fois, voire davantage. L’équivalent d’une cinquantaine de pages au total je crois bien.

De tout. Du plus banal au plus magique. Autant de matériaux.

Dans un premier temps je regrouperai ça ici, en vrac // une image, un court texte… dans un effort quotidien d’organisation des souvenirs.