Trop de superlatifs!

On vient d’entrer dans le 11e mois de la pandémie. Tout le monde est évidemment tanné. Et tout le monde a compris qu’on en a encore pour plusieurs mois. Chacun doit trouver sa manière pour passer à travers.

Je délaisse pour ma part de plus en plus les médias — et même les journaux, dont j’étais un avide lecteur.

Je leur accorde moins d’attention parce que je suis tanné de l’abus des superlatifs. On dirait qu’il y a une surenchère pour attirer l’attention des lecteurs, pour susciter des réactions et pour provoquer l’indignation.

Tout a l’air d’être devenu grave, irréversible ou catastrophique. Et les débats que les textes provoquent sont à l’avenant: très polarisés. Je suis tanné de ça.

Comme cet article, à la une du Devoir de ce matin:

L’école virtuelle susceptible de donner des résultats «catastrophiques»

Il faut tout mettre en œuvre pour garder les écoles ouvertes préviennent des experts.

Franchement!

Et pourquoi ces guillemets? Le titreur savait que le terme était exagéré et a choisi de le conserver quand même? C’est une erreur — je décroche.

J’ai compris que les temps sont difficiles. Je sais que rien n’est simple. Je sais que la situation actuelle n’est pas idéale. Je sais que tout le monde fait son possible et que, trop souvent, ça reste insuffisant. Mais est-ce que c’est nécessaire de toujours faire craindre le pire?

Il y a des experts qui pensent qu’on court à la catastrophe. Soit. Il y a très probablement aussi des experts pour dire le contraire. Et d’autres (heureusement) pour apporter des nuances dans tout ça. C’est comme ça pour tous les sujets.

Je n’ai plus envie de me réveiller le matin pour me faire dire que le monde va encore plus mal que je le pense. Que tout est plus grave que je le crois et que bientôt le ciel va me tomber sur la tête.

Je pense que cet état d’esprit m’épuise encore plus que la pandémie elle même.

Je ne comprends pas que les médias adoptent cette attitude. Le contexte leur offre pourtant une belle occasion de démontrer le rôle qu’ils peuvent jouer pour cultiver un bon état d’esprit dans la population — pour contribuer à notre santé mentale individuelle et collective.

J’aimerais voir à la une des journaux des textes nuancés. Des textes qui engagent les lecteurs au lieu de leur faire baisser les bras. Des textes qui donnent envie de poser des gestes, au lieu de se dire que ça ne sert à rien. Des textes qui font des lecteurs des acteurs sociaux à part entière au lieu d’en faire des spectateurs-commentateurs des décisions prises par d’autres.

J’aimerais lire et entendre des experts qui ne se contentent pas de dénoncer, mais qui éclairent les prochaines étapes. Des experts qui apaisent aussi — parce que la panique n’est pas un bon guide et qu’elle nourrit très souvent les extrémismes.

J’ai besoin que les médias m’aident à rester ancré, à prendre un peu de recul, à mettre les choses en perspective — et surtout pas à me faire grimper dans les rideaux.

Je veux qu’on me rappelle qu’il y a eu des situations bien pire dans l’histoire, qu’on est passé à travers… et que cette fois aussi on va passer à travers — et d’autant plus facilement si on réussit à garder un peu d’optimisme.

Ça fait que c’est ça qui est ça… je suis ben ben tanné de tous ces superlatifs.

L’envahisseur

Je suis allé prendre une marche ce matin, et comme chaque matin cette semaine, j’en ai profité pour écouter CNN. Après 15 minutes, ça m’est apparu évident: Trump est un envahisseur. Il réfléchit et agit comme un envahisseur.

C’est un envahisseur de nos esprits; il occupe notre attention.

Une évidence me direz-vous? J’aurais pu comprendre ça bien avant? Sans doute, mais ça ne m’est jamais apparu plus clair que ce matin.

Parce que c’est évidemment pour ça qu’il lance des menaces de poursuites tous azimuts — pour rester dans l’actualité, pour rester dans nos esprits, encore un peu… pour ne pas perdre de terrain, pour nous empêcher de penser à autre chose que lui.

Et il réussit bien. Ça ne fait même pas 24h que Biden a été déclaré vainqueur et on ne parle déjà plus que de Trump. À nouveau! Les poursuites, réelles ou pas, à quel endroit seront-elles déposées, ont-elles des chances? Qu’en pensez-vous monsieur l’expert, et vous madame l’experte? Et vous cher passant, chère passante?

C’est à ce moment que j’ai fermé CNN.

Trump comprend très bien que l’élection est terminée et que les réseaux d’information en continue doivent encore meubler 24h de programmation — et il va s’en servir pour défendre l’espace qu’il occupe dans nos esprits depuis cinq ans.

On ne se débarrasse rarement d’un envahisseur sans poser des gestes. Il faut le chasser. Dans ce cas-ci: de nos esprits.

Je pense que ce sera notre travail à chacun dans les prochaines semaine de reconquérir notre espace mental, notre attention — pour la consacrer à mieux. Pour faire plus de place à du positif et à de l’optimisme. On en a bien besoin.

J’espère que les médias auront appris des cinq dernières années et qu’ils ne tomberont pas dans le piège — ça nous aiderait!

Je souhaite que les médias parlent du début de l’ère Biden-Harris et de la vision de la société qui l’inspire, qu’ils nous aident à interpréter les prochaines étapes et à comprendre les premiers gestes de ce réjouissant tandem… et qu’ils laissent Trump et ses sbires s’enfoncer progressivement dans l’insignifiance.

Je suis convaincu qu’il y a moyen de nous informer correctement sur les recours, légitimes, qui seront peut-être entrepris par l’équipe Trump, sans en faire une chronique constante — et sans offrir une visibilité indue à des manoeuvres qui sont essentiellement destinée à conquérir encore un peu plus nos esprits.

On s’est trop souvent indigné dans les dernières années. Il faut sortir de ça. Réapprendre à se réjouir. Arrêter de se laisser distraire.

En rappel:

L’essentiel optimisme

Deux mois que je n’ai pas écrit ici — le temps file! J’ai parfois l’impression que le déroulement du temps s’est transformé cette année: certaines choses vont beaucoup plus lentement, d’autres beaucoup plus vite. Le repères s’effacent… pour le meilleur et pour le pire.

Je me répète souvent qu’il faut prendre ça un jour à la fois, parce qu’il le faut… pour passer à travers — mais je tente de trouver des façons d’apprécier aussi le fait que le moment qui s’impose à nous est aussi une extraordinaire opportunité.

Beaucoup de choses qui nous semblaient immuables sont subitement remises en question. Les dogmes apparaissent sous leur vrai jour. Des idées qui semblaient farfelues il y a quelques mois suscitent l’intérêt et deviennent prometteuses. C’est stimulant.

Il faut donc se rappeler tous les jours que derrière les défis et les épreuves de la vie quotidienne en 2020 il y a heureusement aussi une grande ouverture des possibles pour (re)définir l’avenir que nous souhaitons.

J’ai entendu des gens s’apitoyer sur le sort des jeunes: « pas facile d’arriver dans le monde en 2020 ». Je pense le contraire! 

Celles et ceux qui ont autour de vingt ans aujourd’hui ont la chance de vivre le moment de la vie où les idéaux, les projets et les ambitions sont les plus grands, en plein dans un temps où la société sera plus maléable qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Il faut qu’ils en soit conscients — et qu’ils en profitent! Ils vont vraisemblablement avoir la chance de transformer la société en fonction de leurs aspirations! De notre côté il faudra les écouter, nous laisser inspirer et les accompagner. 

Au cours des derniers mois j’ai lu From What is to What if, de Rob Hopkins — une invitation à se projeter dans un futur souhaité et à le décrire pour le rendre plus tangible, plus travaillable, plus engageant.

J’ai lu Humankind, de Rutger Bregman, qui nous fait voir que l’humain n’est pas si vilain qu’on le dit généralement — ou que les médias nous le font souvent croire. Au contraire, l’être humain est très généralement bienveillant et que c’est sur cela qu’on doit miser pour imaginer la suite du monde. 

J’ai aussi lu plusieurs textes de Roman Krznaric, comme celui-ci, qui nous amène à voir le futur autrement et à s’interroger sur le genre d’ancêtres que nous serons pour les prochains humains. Ou celui-là, qui nous invite à nous éloigner de toutes les formes de cynisme.

Je me suis aussi émerveillé de plusieurs courts textes dans différents médias — comme celui qui décrivait, dans Le Devoir, le travail de l’Institut Philosophie Citoyenneté Jeunesse: Nourrir l’espoir, ça s’apprend.

***

Depuis plusieurs semaines, j’ai choisi de lire surtout de textes qui tentent de recréer des conditions favorables pour l’optimisme. Pas un optimisme béat, un optimisme qui reconnaît les défis qui se présentent à nous, mais qui sait que le pire n’est pas certain — comme le rappellent Catherine et Raphaël Larrère. Une conscience qui tente par tous les moyens d’explorer cet espace incertain avec confiance, et avec le sourire.

Je garde précieusement aussi les textes qui aident à redéfinir la manière dont on aborde nos plus grands défis — qui sont bien plus interreliés qu’on pourraient spontanément le croire. Les changements climatiques, qui sont en fait le reflet à l’échelle planétaire des injustices et des inégalités sociales, comme le rappelle Eric Holthaus. Saisir cette complexité ne devrait pas nous accabler — au contraire, elle nous permet de voir des moyens insoupçonnés d’agir sur des problèmes qu’on a trop longtemps vus s’additionnant les uns aux autres.

Pour relever les défis qu’on devra relever dans les prochaines années il va falloir de l’audace, de la cohésion, de l’engagement et de la mobilisation. C’est un mouvement collectif qui doit se mettre en marche. Et pour cela, il faut de l’optimisme. 

Les humains se serrent les coudes et travaillent ensemble lorsqu’ils croient dans un monde meilleur. C’est à nous de tracer aujourd’hui les contours de ce monde et de montrer qu’il est possible.

Écoute planifiée dans les prochains jours: un entretien de France Culture sur le thème Peut-on retrouver de la légereté?, avec le philosophe Vincent Delecroix, Blandine Rinkel, écrivaine et artiste et Hubert Reeves, qui n’a plus besoin de présentation. Une suggestion de Sébastien Provencher — merci!

Les médias, la culture et les géants du Web

À la lecture des nombreuses chroniques publiées depuis quelques jours en rapport avec la culture, les médias et les géants du Web, je sens le besoin de souligner le caractère complémentaire de trois éléments… qui m’apparaissent même indissociables.

1- Il est évidemment nécessaire de s’assurer que les géants du Web paient des impôts sur les revenus qu’ils font au Canada et au Québec — comme le font toutes les entreprises canadiennes et québécoises.

C’est une question d’équité fiscale.

Mais ça ne réglera pas les problèmes que les secteurs des médias et de la culture rencontrent aujourd’hui — qui sont essentiellement liés à l’obsolescence des modèles d’affaires.

2- Il est tout aussi nécessaire d’explorer des façons d’imposer aux géants du Web un cadre législatif et réglementaire qui permettra aux médias locaux et aux productions culturelles locales de coexister avec les offres internationales — voire d’être favorisées dans le but de soutenir la diversité des expressions culturelles.

C’est un principe qui est reconnu par la Convention sur la diversité des expressions culturelles, qui a été ratifiée par 145 pays, dont le Canada, et le Québec, en 2005.

Mais cela ne suffira pas si les les principaux intéressés s’entêtent par ailleurs dans des comportements auto-destructeurs dans l’univers numérique.

3- Il est par dessus tout indispensable que les médias (et les acteurs culturels, mais qui ont une longueur d’avance, dans ce cas) modifient leurs rapports schizophréniques avec les géants du Web.

Parce qu’il est faux de dire que les géants du Web vampirisent les contenus des médias — ce sont les médias qui font actuellement tout pour que Google et Facebook mettent plus et mieux en valeur leurs contenus. Ce sont eux qui les codent pour qu’ils soient bien indexés par Google, qui déposent eux-mêmes tous leurs contenus sur Facebook, qui s’assurent qu’ils soient le plus largement partagés, qui envoient leurs lecteurs commenter et débattre sur Facebook et Twitter, etc. Certains produisent des émissions en direct sur Facebook seulement… On en voit même accepter maintenant de l’argent de Facebook pour produire des contenus exclusifs!

Par conséquent,

Tant que les comportements par rapport aux géants ne changeront pas;
Tant que les modèles d’affaires ne changeront pas;
On aura beau adopter toutes les lois, les règlements et les quotas qu’on voudra…
Et même si on prélève (enfin) toutes les taxes et impôts de façon équitable…

…les problèmes qu’on déplore aujourd’hui ne trouveront pas de solutions durables.

La seule façon de réussir, c’est de faire tout ça à la fois.

Qui est le plus con?

Un politicien dit une connerie.
Les journalistes font des articles.
Les chroniqueurs font des chroniques.
Les internautes réagissent aux chroniques.
Les plateaux de télé se passionnent pour le sujet.
Le politicien explique sa connerie.
Les journalistes font des articles.
Les chroniqueurs font des chroniques.
Les internautes réagissent aux chroniques.
Les plateaux de télé se passionnent pour le sujet.
Le politicien s’excuse de sa connerie.
Les journalistes font des articles.
Les chroniqueurs font des chroniques.
Les internautes réagissent aux chroniques.
Les plateaux de télé se passionnent pour le sujet.
Le politicien savoure un jour ou deux. Il a gagné.
Le politicien dit une connerie…

États-Unis 2016.
J’ai souhaité que les médias en tirent des leçons.
Malheureusement, non. Ça continue.

Ici aussi.

Mise à jour du 8 septembre: Dans un tweet surréaliste, Donald Trump se trouve à reconnaître ce fonctionnement…

L’art de la rencontre

Je ne peux pas finir l’année sans lever mon chapeau à la gang de la balado Les engagés publics: François Larouche, Denis Martel, Jean-Samuel Plante et Louis-Philippe Valiquette.

Ces quatre-là ont choisi de ne pas se laisser abattre par leurs déceptions politiques et de nous aider à faire de même.

Presque chaque semaine, ils consacrent quelques heures à préparer, enregistrer et faire le montage d’une émission de radio positive où on parle de politique sans prétention, en riant et — surtout — en mettant réellement en valeur ses principaux acteurs.

J’apprécie chaque épisode, mais mon coup de coeur va aux émissions hors-séries, qui sont entièrement consacrées à la rencontre d’une personnalité politique.

Les gars ont un véritable talent pour mettre les invité.e.s à l’aise. On sent rapidement une complicité s’installer et après près quelques minutes tout le monde a du fun… et ça paraît! Ça marche.

Je pense que le minimalisme de l’équipement nécessaire à la baladodiffusion, la possibilité de faire les rencontres dans un lieu public et la simplicité des intervieweurs y sont pour beaucoup.

Comment ne pas être sincère avec un Denis Martel, par exemple, qui débarque, bon enfant, en jeans et t-shirt, pour une entrevue? Impossible! Les précautions médiatiques tombent tout de suite et on assiste à une véritable rencontre.

Plusieurs de ces entrevues, m’ont redonné espoir dans la politique — parce qu’on y (re)découvre, simplement, avec le coeur, des gens passionnés, qui font de la politique avec passion, pour de bonnes raisons, quel que soit le parti pour lequel ils ont choisi de s’engager.

Les engagés publics livrent la marchandise: ils offre une antidote au cynisme. Leur balado est un des meilleurs moyens que je connais pour apprendre à aimer celles et ceux qui choisissent choisi de consacrer une partie de leur vie au service public.

Si vous ne les connaissez pas, faites vous du bien: allez prendre une marche en écoutant une des entrevues qu’ils ont réalisées en 2018:

Je ne doute pas qu’il y aura plusieurs autres entrevues l’an prochain — et j’espère que cette galerie de portraits pourra bénéficier de tout le rayonnement qu’elle mérite.

Chapeaux les gars, vous faites un travail vraiment remarquable.

Pour 2019, je vous souhaite encore plus d’auditeurs, de nouveaux collaborateurs (mieux, des collaboratrices!) et surtout encore beaucoup de plaisir… pour avoir le goût de poursuivre cette aventure longtemps.

Merci pour tout. Longue vie aux Engagés publics!

30 décembre — Mise à jour: une entrevue vient de s’ajouter:

Lien vers les trois épisodes réguliers auxquels j’ai eu le plaisir de participer:

La polémique comme stratégie politique

Trump n’a pas gagné ses élections malgré ses propos outranciers. Il les a gagnées grâce à ses propos outranciers. Il va falloir finir par le comprendre!

Même chose pour Bolsonaro au Brésil, Doug Ford en Ontario et peut-être bientôt Maxime Bernier, qui a très bien compris ça.

Certains animateurs de radio de Québec utilisent la même stratégie depuis des années et ça marche aussi, encore et encore!

Aucun de ces hommes ne croit tout ce qu’il dit. Ils ne sont pas cons, ils ont juste trouvé un moyen redoutablement efficace pour neutraliser leurs adversaires: en les distrayant, tout simplement!

Pendant que les polémiques enflamment les médias et les réseaux sociaux, leurs opposants n’ont plus d’espace pour présenter leur vision de la société et le projet politique qui l’accompagnent… et c’est ainsi qu’ils deviennent lentement mais sûrement de moins en moins pertinents, jusqu’à l’asphyxie.

N’est-il pas normal de reconnaître plus de leadership à ceux qui maîtrisent aussi bien les ressorts de la communication à l’ère des médias sociaux qu’à ceux qui tombent systématiquement dans le panneau en réagissant chaque fois avec la même indignation sans réaliser qu’ils s’enfoncent dans un lent suicide politique?

Chaque fois que des progressistes s’indignent des propos d’un polémiste de droite il faudrait leur rappeler qu’ils sont encore en train de tomber dans le panneau et qu’ils sont en train de réunir les conditions de leur propre perte. Dont feed the troll!

La plus indispensable compétence d’un.e. leader aujourd’hui c’est d’être capable de désamorcer une polémique et de reprendre le contrôle de la conversation et de l’espace médiatique. Pour être capable de présenter un autre projet de société.

Si on n’apprend pas ça rapidement il va falloir se faire à l’idée de voir de plus en plus souvent des trolliticiens remporter les élections.

C’est une perspective bien peu réjouissante… dont on aura été complices si on se laisse trop souvent porter par une vaine indignation.

Interdiction de publier!

Le 24 août, j’ai publié ici un texte pour dire qu’il est essentiel que les partis politiques nous expriment leur vision du rôle du numérique dans la transformation de la société québécoise.

En effet, le numérique est en train de bouleverser des pans entiers de notre organisation sociale: commerce, éducation, culture, santé, transport, etc. — et même les rouages de notre démocratie — sans qu’on sache trop ce qui les guides quand vient le temps d’aborder ces enjeux.

De ce texte est né, grâce à la collaboration de deux autres blogueurs (Yves et Martine), une liste de huit questions qui ont été adressées à un porte-parole de chacun quatres principaux partis politiques. Nous avons publiées ces questions mardi et nous avons promis de publier les réponses reçues, telles quelles, sur nos blogues respectifs, à mesure que nous les recevrons.

Et voilà qu’on a apprend que nous n’avons pas le droit de faire cette publication. Le Directeur général des élections nous l’interdit! (Références: ici et ).

Je tiens ce blogue depuis 2002, guidé par le souhait de participer de façon constructive à la vie démocratique. J’y ai investi des milliers d’heures pour réfléchir, écrire, nuancer, répondre aux questions des lecteurs. J’ai choisi de payer 5$ par mois pour pouvoir le faire dans un espace que je maîtrise, exempt de publicité.

J’aurais le droit de publier aujourd’hui des opinions sans nuance, de prendre position pour un parti politique, de faire de la polémiques, et même de publier des faussetés avérées, mais je n’aurais pas le droit de partager des informations qui m’ont été soumises volontairement par les partis politiques, avec transparence, de façon objective, au moment d’une élection? C’est absolument ridicule.

Des organisations ont le droit de mettre en place, à grands frais, des débats électoraux thématiques (en n’invitant même pas tous les partis politiques) sans contrevenir à la loi et je n’aurais pas le droit de partager simplement les réponses aux questions qui nous préoccupent?

Où est la volonté d’engager les citoyens dans la démocratie? De stimuler la participation électorale? Est-ce que le DGEQ a perdu de vue que la démocratie ce n’est pas seulement voter une fois tous les quatre ans?

Alors, est-ce que nous publierons les réponses reçues des partis politiques? Bien sûr que nous le ferons! Dès demain, pour les premières réponses reçues.

Mais nous le ferons sur Medium, un site gratuit. En n’engageant aucun frais, nous respecterons l’interprétation anachronique que le DGEQ fait de la loi. Et on s’évitera probablement une bien inutile mise en demeure.

Mise à jour du 22 septembre: les réponses sont ici.

Le 2 octobre, je pourrai rapatrier en toute tranquillité le texte sur mon blogue pour l’archiver de façon adéquate, comme les 1834 autres que j’ai publiés dans les 16 dernières années. C’est fou d’même.

Yves aborde aussi le sujet sur son blogue ce matin.

Et il faudra bien se reparler de tout ça après l’élection, parce qu’on a ici encore un remarquable exemple que nos institutions ont besoin de mieux comprendre le monde numérique dans lequel elles évoluent maintenant.

41 signataires

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Le Soleil publie ce matin un texte d’opinion pour lequel Louis-Frédéric Gaudet a tenu la plume et auquel j’ai donné un petit coup de main. 39 autres personnes s’y sont spontanément associées. Le HuffPost l’a aussi publié il y a quelques jours (avec l’amabilité d’ajouter la liste complète des signataires au bas du texte).

Il n’y a pas de grandes vedettes parmi ces signataires, mais tous sont animés par le même sentiment d’urgence que les 200 personnalités qui ont cosigné un cri d’alarme pour la planète, hier dans le journal Le Monde. Radio-Canada s’en est d’ailleurs fait l’écho.

«De très nombreux autres combats sont légitimes. Mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené.»

La formule est efficace, et je pense que c’est une idée qui fait rapidement son chemin de toutes sortes de façons.

J’entendais justement hier quelqu’un de très engagé dire dans un podcast qu’il est toujours en faveur de l’indépendance du Québec, mais qu’il réalise que cet objectif n’a pas de sens si on n’aborde pas prioritairement la question de l’environnement et du réchauffement climatique. 

Je suis d’accord — et je suis chaque jours un peu plus convaincu qu’il va falloir pour ça oser repenser notre démocratie et la façon de faire la politique.

J’accuse Patrick Lagacé

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J’accuse! 

J’accuse Patrick Lagacé d’ironie criminelle.

Patrick Lagacé ne peut pas réellement penser ce qu’il écrit ce matin en commentant la démission de Nicolas Hulot.

Il nous dit qu’il ne parle jamais réchauffement climatique dans sa chronique parce que ça ne servirait à rien. Qu’il ne veut pas se mentir. Nous mentir.

Ça ne sert à rien d’en parler, dit-il, parce qu’on n’y peut rien. Il y a même un urbaniste britannique qui le dit, imaginez-vous. Parce que les êtres humains sont trop cons. Parce qu’il est trop tard. Parce qu’on va de toute façon devoir subir le réchauffement. On est cuit. Autant s’y faire. Et alors à quoi bon en parler?

Patrick ne peut pas réellement croire ce qu’il écrit ce matin. Parce que si son critère pour choisir un sujet était son utilité à changer le monde, il ne serait pas chroniqueur. La plupart de ses chroniques ne servent à rien.

J’accuse Patrick Lagacé de faire le DJ sur le pont du Titanic.

J’ose croire qu’il plaidera la provocation. La volonté de faire la démonstration par l’absurde de la vacuité des comportements politiciens et de la posture de nombreux médias. Ou simplement une crise de cynisme aigüe. Ça arrive. Je lui pardonnerais aisément.

J’accuse Patrick Lagacé d’ironie criminelle.

Et je propose qu’il soit condamné à écrire douze chroniques, une par mois, pour nous expliquer les conséquences du réchauffement climatique sur le Québec. Concrètement, avec tout le talent qu’on lui connaît.

Parce que s’il croit vraiment qu’on n’y peut rien, alors il est certainement utile qu’il nous aide à comprendre ce qui nous attend et ce qui attend nos enfants.

Je fais le pari qu’on découvra alors au fil des mois que, ah ben… finalement… il y a peut-être quelques petites choses qu’on peut faire… pour diminuer les impacts, pour s’y préparer, pour éviter le pire.

***

Alors Patrick… tu nous niaisais avec ce texte, c’est ça? Dis-moi que tu voulais juste t’amuser un peu en gâchant le début de journée de quelques personnes, qui comme moi, sont parfois un peu primes à réagir? Dis-moi que c’est ça… Je vais te pardonner tu sais, mais je trouve ça un peu puéril. Ce ne sont pas le gens comme moi qu’il faut faire réagir par les temps qui courent, ce sont ceux qui ne croient pas au réchauffement climatique, et tu le sais aussi bien que moi. Alors que là, tu leur a donné une belle tape dans le dos, juste pour le fun, pis ça me choque. C’est de ça que je t’accuse au fond.

Turing par l’absurde

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L’initiative de Radio-Canada a évidemment piqué ma curiosité: on a cloné les chefs.

L’idée est simple: utiliser un algorithme pour simuler les réponses des chefs à nos questions — à défaut de pouvoir le faire pour vrai.

Il faut l’essayer.

Première déception: on ne peut pas poser nos propres questions. Il faut choisir parmi une cinquantaine de questions préétablies. 

Malgré ça, je trouve que ça reste amusant, en particulier quand on nous propose de faire répondre les autres chefs à la même question — dans une forme de débat.

Sauf que je trouve qu’un malaise s’installe après quelques instants. 

On constate en effet rapidement que les réponses préparées à l’avance pour l’algorithme (des réponses en canne, quoi) ne sont pas vraiment différentes de celles qu’on peut entendre directement de la bouche des chefs à la radio et à la télévision dans les bilans de fin de journée. Hum…

En 1950, Alan Turing a conceptualisé un test qui permet de juger de l’efficacité d’un ordinateur à se faire passer pour un humain dans une conversation.

En 2018, on serait probablement dû pour conceptualiser un test qui permettrait d’évaluer la capacité d’un chef de parti à se distinguer d’un robot dans une conversation.

Je dis ça avec un grand clin d’oeil… et une pointe de sérieux!

L’indifférence, oui mais…

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Éditorial intéressant de Paul Journet, dans La Presse de ce matin:

La vraie menace: l’indifférence

L’éditorialiste nous invite à porter un regard un peu plus intéressé (voire positif) sur notre monde pour ne pas céder au désabusement et au cynisme.

«Ces menaces partagent un point en commun : le désabusement des électeurs. C’est de cela qu’elles se nourrissent. Car plus on croit que les partis et les institutions sont tous pourris, plus on gobera les ragots et complots à leur sujet. Et c’est ainsi que la roue du cynisme tourne…»

Je suis évidemment tout à fait d’accord avec ça — et ça d’ailleurs été le principal sujet du texte avec lequel nous avons conclu nos 52 rendez-vous sandwich:

Pour en finir avec le cynisme systémique

Le hic, c’est que l’éditorialiste réussit le tour de force d’évoquer les sources de l’indifférence, du désabusement et du cynisme sans jamais évoquer le travail des médias (Facebook en prend pour son rhume, mais rien au sujet des médias traditionnels)…

Je trouverais intéressant qu’il y ait une suite à cet éditorial, dans lequel Paul Journet pourrait aussi porter un regard critique sur l’influence des bons vieux médias (journaux, radio, télévision) sur le regard que les citoyens portent sur leur milieu, sur le Québec et sur le monde en général. 

Il me semble tellement évident que les choix éditoriaux et la façon par laquelle on produit l’actualité aujourd’hui (instantanéité, répétition, multiplications des opinions et des faits divers, etc.) a des effets négatifs sur l’attitude des citoyens. Ils donnent souvent bien plus envie de baisser les bras et de s’en remettre aux politiciens et autres puissants que de se retrousser les manches et de s’engager socialement.

Il n’y a pas que les citoyens qui doivent porter un regard neuf sur la société. Les médias aussi.

Les qualités d’un.e leader

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Anne-Marie Dussault demande aujourd’hui sur Twitter:

Quelles qualités recherchez-vous chez un leader?

C’est une très bonne question, à laquelle j’ai envie de répondre librement, sans égard au contexte électoral actuel. J’interprète la question comme une réflexion générale sur le leadership, plutôt qu’une grille pour analyser les chefs de partis. C’est d’ailleurs une réflexion qui pourrait tout aussi bien s’appliquer à la situation d’un.e simple député.e, dans son action locale, ou à celle d’un.e dirigeant.e d’entreprise ou de toute autre forme d’organisation.

Les trois qualités qui me semblent le plus essentielles chez un et une leader sont:

  • L’écoute;
  • La pédagogie;
  • La capacité de mobiliser.

Pour moi, un bon leader ou une bonne leader, c’est d’abord quelqu’un qui est attentif à la réalité de sa communauté et des gens qui la composent. C’est une condition nécessaire à sa légitimité.

C’est aussi quelqu’un qui est habile pour identifier les défis auxquels cette communauté est confrontée et qui est capable de les expliquer clairement, de manière à ce qu’ils soient bien compris par la majorité.

C’est finalement quelqu’un qui sait susciter l’adhésion et qui donne envie aux gens de se mobiliser pour relever ensemble ces défis. C’est quelqu’un qui comprend que son rôle est de faire émerger des solutions à partir de l’intelligence collective, et non pas de trouver des façons de faire accepter «sa solution».

Je trouve malheureusement encore très d’actualité ce texte écrit en 2007 — au moment du décès de la mairesse Boucher — dans lequel je souhaitais l’émergence d’une nouvelle forme de leadership au niveau municipal, encore marqué par une forme archaïque de leadership autoritaire.

Il m’apparaît aussi plus important que jamais de ne pas oublier que le leadership n’est rien si on n’évoque pas aussi le communautéship — soit la manière dont une communauté arrive à interagir avec son/ses leader/s (et ça aussi ça s’apprend, parce qu’il ne s’agit pas seulement de suivre aveuglement);

Et pour cette raison, j’aime toujours autant la métaphore du ski nautique pour décrire le leadership.

Ou, dit très simplement dans les mots de Malcom Knowles:

« …the highest function of leadership is releasing the energy of the people in the system and managing the process for giving that energy direction toward mutually beneficial goals. »

***

La réflexion est générale — mais il est vrai qu’il convient aussi de s’en servir pour juger des attitudes et des propositions des personnes qui sollicitent notre confiance dans le cadre de la prochaine élection.

En demandant par exemple aux candidats et candidates de notre circonscription s’ils/elles prévoient:

  • rencontrer régulièrement les citoyens dans une assemblée publique (au moins une fois par mois) notamment pour solliciter leurs points de vue sur les défis auxquels ils/elles feront face;
  • partager occasionnellement leurs idées et réflexions, et des versions préliminaires de certains documents, afin de pouvoir les enrichir des contributions des citoyens.

Ce que j’attends le plus d’un.e député.e et d’un leader politique aujourd’hui, c’est de savoir faire remonter les bonnes idées qui émergent de la population vers les instances décisionnelles, plutôt que de servir de courroie de transmission pour justifier des décisions impopulaires auprès de la population.

Les engagés publics

Je souhaite la bienvenue à celles et ceux qui découvrent mon blogue après avoir écouté le neuvième épisode des Engagés publics.

L’émission a été enregistrée hier soir. C’était ma première expérience de participation à une balado et j’y ai pris un très grand plaisir.

Un peu de préparation et beaucoup de spontanéité pour une heure de sujets sérieux ponctués de rire. Ce ne sera certainement pas la dernière fois!

D’ici-là, voici quelques liens en rapport avec les sujets que j’ai abordés au cours de l’émission:

Ma suggestion de lecture:

Quelques autres sujets évoqués:

Et un texte du site du MCC qui résume bien ce à quoi je travaille actuellement:

N’hésitez pas à utiliser la zone commentaires ci-dessous!

Les technologies d’il y a 20 ans

Comme je le disais un peu plus tôt, j’ai aussi trouvé dans mon cabanon un exemplaire du cahier Dimanche magazine du Soleil du 28 juin 1998 — dans lequel on peut lire une section Techno / Média.

Sous la plume de Yves Bernier, on peut lire la chronique Sur les routes de l’Internet. Extrait:

Les portails s’ouvrent tout grand

D’immenses portails ou terminus sont en train d’être construits un peu partout sur le Web, une tendance qui devrait transformer considérablement la toile que l’on connaît depuis quelques années. De plus en plus de sites Web, en particulier ceux qui se spécialisent dans les contenus directement liés à l’Internet et aux nouvelles technologies, se transforment en plaques tournantes de contenus très diversifiés, mais à la disposition de leurs visiteurs. Des réseaux privés comme America Online (AOL) et Compuserve ont été les précurseurs de ces méga centres d’information. (…)

Yahoo! Existait déjà, mais n’était pas mentionné dans l’article. On évoquait les «channels» du portail de Microsoft, Netscape et les projets de Disney qui venait d’investir dans Infoseek. Google allait être créé en septembre 1998. On était encore loin de Facebook, qui n’apparaît qu’en 2004 (et encore, il n’a été ouvert au grand public qu’en 2007).

On peut aussi lire la chronique CD-ROM en stock, de Yves Therrien. Il présente dans cette édition un cédérom hybride MAC/PC sur la musique, et une encyclopédie médicale uniquement pour PC. Configuration minimale pour faire fonctionner cette encyclopédie: processeur 486 DX266, Windows 3.1 ou 95 avec 16Mo de mémoire vive et un écran 256 couleurs.

Un avertissement important toutefois:

Pour la liste des liens vers les sites Internet, il faut absolument que l’accès soit actif avant de démarrer la consultation sauf si l’activation du logiciel de navigation prévoit la mise en route de la connexion par modem.

Vous entendez le bruit du modem? Moi aussi!

Il y a également la chronique L’univers de l’électronique, signée par Michel Truchon. On y découvre le Toshiba Libretto:

… le plus petit portable complet qui existe. Révolutionnaire au point qu’il n’a jamais été imité et encore moins dépassé. (…)

… le clavier est plus petit que celui d’un bloc-notes, bien sûr, mais les touches sont suffisamment grosses pour qu’on puisse l’utiliser sans trop de problème avec une méthode de dactylographie. Le pointeur se déplace grâce à une petite touche que l’on manie avec le pouce, à la droite de l’écran, et les clics se font avec deux autres boutons, à l’arrière. Étrange au début, mais beaucoup plus pratique et confortable que les contrôleurs sur les blocs-notes.

Le prix de cette petite merveille? 3000$ pour la version de base (Pentium 120, 16 Mo de mémoire vive et un disque dur de 1,6 Go) et 3999$ pour la version plus puissante (Pentium 166, 32 Mo, 3,3 Go).

«Un véritable exploit technologique», conclut Michel Truchon.

Il y a aussi cette courte dépêche de l’AFP:

Nouvelle vocation pour les clochers d’église

BONN (AFP) — Les clochers d’église connaissent en Allemagne une nouvelle et très lucrative vocation grâce au développement exponentiel du téléphone portable, les édifices religieux pouvant héberger les stations-relais des opérateurs de télécoms. Abriter ces stations-relais d’environ un mètre de diamètre dans leur clochers rapportent aux églises au moins 4000$ de loyer par an et bien plus dans une région «névralgique». L’arrivée sur le marché d’un quatrième opérateur, Viag Interkom, renforce encore cette tendance: dans la seule région de Berlin-Brandebourg, pas moins de douze églises sont en négociation avec Viag Interkom. Le tout dans le respect de «l’esprit chrétien», car « qui pourrait croire que le Bon Dieu trouverait à redire si les gens se connaissent mieux et se rapprochent grâce à la communication», déclare le porte-parole de Viag Interkom, Michael Rebstock.

Selon la même logique, le Bon Dieu n’aurait probablement rien à redire non plus, vingt ans plus tard, sur les dérives de Facebook, et Twitter… N’en doutez pas.

Finalement, pour les sorties culturelles, sachez qu’il était possible de voir notamment les films Armageddon, Le Show Truman et Titanic. En particulier au cinéma Sainte-Foy (qui est fermé depuis longtemps) ou dans un des nombreux cinéparcs (en existe-t-il encore?).

Ah… j’oubliais… on apprenait aussi dans ce journal que l’industrie musicale était dans la tourmente:

L’industrie du disque dans la toile de l’araignée

Guerre en vue sur le web

LONDRES (AFP) — Le développement spectaculaire d’Internet donne des idées à certains producteurs de groupes pop, qui rêve de vendre directement leurs produits sur le Web, mais les distributeurs de disques menacés fourbissent déjà les armes.

Le nouveau prophète de l’apocalypse des maisons de disques est nul autre que Alan McGee, le producteur d’Oasis. «Il n’y aura plus de maintien de disques dans dix ou 20 ans, proclame-t-il dans un récent article. Il sera beaucoup plus intéressant pour les groupes de diffuser leur musique sur Internet, en se passant d’intermédiaires, pour l’adresser directement à leurs fans à un prix plus intéressant.» (…)

Alan McGee, lui-même à la tête d’une maison de disques — Création Records — est persuadé que le web prendra à terme le relais d’une industrie du disque qui montre déjà des signes de faiblesse. « On ne vend plus de disques. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Il y a une récession mondiale de l’industrie de la musique», professe-t-il. (…)

Incroyable, non? On pourrait pratiquement reprendre ce texte mot pour mot aujourd’hui… Comme quoi vingt ans c’est à la fois très long… et très court!

Fin de l’aventure archéologique dans mon cabanon.

La une complète du cahier Dimanche Magazine du 28 juin 1998:

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