Les technologies d’il y a 20 ans

Comme je le disais un peu plus tôt, j’ai aussi trouvé dans mon cabanon un exemplaire du cahier Dimanche magazine du Soleil du 28 juin 1998 — dans lequel on peut lire une section Techno / Média.

Sous la plume de Yves Bernier, on peut lire la chronique Sur les routes de l’Internet. Extrait:

Les portails s’ouvrent tout grand

D’immenses portails ou terminus sont en train d’être construits un peu partout sur le Web, une tendance qui devrait transformer considérablement la toile que l’on connaît depuis quelques années. De plus en plus de sites Web, en particulier ceux qui se spécialisent dans les contenus directement liés à l’Internet et aux nouvelles technologies, se transforment en plaques tournantes de contenus très diversifiés, mais à la disposition de leurs visiteurs. Des réseaux privés comme America Online (AOL) et Compuserve ont été les précurseurs de ces méga centres d’information. (…)

Yahoo! Existait déjà, mais n’était pas mentionné dans l’article. On évoquait les «channels» du portail de Microsoft, Netscape et les projets de Disney qui venait d’investir dans Infoseek. Google allait être créé en septembre 1998. On était encore loin de Facebook, qui n’apparaît qu’en 2004 (et encore, il n’a été ouvert au grand public qu’en 2007).

On peut aussi lire la chronique CD-ROM en stock, de Yves Therrien. Il présente dans cette édition un cédérom hybride MAC/PC sur la musique, et une encyclopédie médicale uniquement pour PC. Configuration minimale pour faire fonctionner cette encyclopédie: processeur 486 DX266, Windows 3.1 ou 95 avec 16Mo de mémoire vive et un écran 256 couleurs.

Un avertissement important toutefois:

Pour la liste des liens vers les sites Internet, il faut absolument que l’accès soit actif avant de démarrer la consultation sauf si l’activation du logiciel de navigation prévoit la mise en route de la connexion par modem.

Vous entendez le bruit du modem? Moi aussi!

Il y a également la chronique L’univers de l’électronique, signée par Michel Truchon. On y découvre le Toshiba Libretto:

… le plus petit portable complet qui existe. Révolutionnaire au point qu’il n’a jamais été imité et encore moins dépassé. (…)

… le clavier est plus petit que celui d’un bloc-notes, bien sûr, mais les touches sont suffisamment grosses pour qu’on puisse l’utiliser sans trop de problème avec une méthode de dactylographie. Le pointeur se déplace grâce à une petite touche que l’on manie avec le pouce, à la droite de l’écran, et les clics se font avec deux autres boutons, à l’arrière. Étrange au début, mais beaucoup plus pratique et confortable que les contrôleurs sur les blocs-notes.

Le prix de cette petite merveille? 3000$ pour la version de base (Pentium 120, 16 Mo de mémoire vive et un disque dur de 1,6 Go) et 3999$ pour la version plus puissante (Pentium 166, 32 Mo, 3,3 Go).

«Un véritable exploit technologique», conclut Michel Truchon.

Il y a aussi cette courte dépêche de l’AFP:

Nouvelle vocation pour les clochers d’église

BONN (AFP) — Les clochers d’église connaissent en Allemagne une nouvelle et très lucrative vocation grâce au développement exponentiel du téléphone portable, les édifices religieux pouvant héberger les stations-relais des opérateurs de télécoms. Abriter ces stations-relais d’environ un mètre de diamètre dans leur clochers rapportent aux églises au moins 4000$ de loyer par an et bien plus dans une région «névralgique». L’arrivée sur le marché d’un quatrième opérateur, Viag Interkom, renforce encore cette tendance: dans la seule région de Berlin-Brandebourg, pas moins de douze églises sont en négociation avec Viag Interkom. Le tout dans le respect de «l’esprit chrétien», car « qui pourrait croire que le Bon Dieu trouverait à redire si les gens se connaissent mieux et se rapprochent grâce à la communication», déclare le porte-parole de Viag Interkom, Michael Rebstock.

Selon la même logique, le Bon Dieu n’aurait probablement rien à redire non plus, vingt ans plus tard, sur les dérives de Facebook, et Twitter… N’en doutez pas.

Finalement, pour les sorties culturelles, sachez qu’il était possible de voir notamment les films Armageddon, Le Show Truman et Titanic. En particulier au cinéma Sainte-Foy (qui est fermé depuis longtemps) ou dans un des nombreux cinéparcs (en existe-t-il encore?).

Ah… j’oubliais… on apprenait aussi dans ce journal que l’industrie musicale était dans la tourmente:

L’industrie du disque dans la toile de l’araignée

Guerre en vue sur le web

LONDRES (AFP) — Le développement spectaculaire d’Internet donne des idées à certains producteurs de groupes pop, qui rêve de vendre directement leurs produits sur le Web, mais les distributeurs de disques menacés fourbissent déjà les armes.

Le nouveau prophète de l’apocalypse des maisons de disques est nul autre que Alan McGee, le producteur d’Oasis. «Il n’y aura plus de maintien de disques dans dix ou 20 ans, proclame-t-il dans un récent article. Il sera beaucoup plus intéressant pour les groupes de diffuser leur musique sur Internet, en se passant d’intermédiaires, pour l’adresser directement à leurs fans à un prix plus intéressant.» (…)

Alan McGee, lui-même à la tête d’une maison de disques — Création Records — est persuadé que le web prendra à terme le relais d’une industrie du disque qui montre déjà des signes de faiblesse. « On ne vend plus de disques. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Il y a une récession mondiale de l’industrie de la musique», professe-t-il. (…)

Incroyable, non? On pourrait pratiquement reprendre ce texte mot pour mot aujourd’hui… Comme quoi vingt ans c’est à la fois très long… et très court!

Fin de l’aventure archéologique dans mon cabanon.

La une complète du cahier Dimanche Magazine du 28 juin 1998:

AB5FB789-BF95-4E63-BFB1-301A16BFE713

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s