Éditorial intéressant de Paul Journet, dans La Presse de ce matin:
La vraie menace: l’indifférence
L’éditorialiste nous invite à porter un regard un peu plus intéressé (voire positif) sur notre monde pour ne pas céder au désabusement et au cynisme.
«Ces menaces partagent un point en commun : le désabusement des électeurs. C’est de cela qu’elles se nourrissent. Car plus on croit que les partis et les institutions sont tous pourris, plus on gobera les ragots et complots à leur sujet. Et c’est ainsi que la roue du cynisme tourne…»
Je suis évidemment tout à fait d’accord avec ça — et ça d’ailleurs été le principal sujet du texte avec lequel nous avons conclu nos 52 rendez-vous sandwich:
Pour en finir avec le cynisme systémique
Le hic, c’est que l’éditorialiste réussit le tour de force d’évoquer les sources de l’indifférence, du désabusement et du cynisme sans jamais évoquer le travail des médias (Facebook en prend pour son rhume, mais rien au sujet des médias traditionnels)…
Je trouverais intéressant qu’il y ait une suite à cet éditorial, dans lequel Paul Journet pourrait aussi porter un regard critique sur l’influence des bons vieux médias (journaux, radio, télévision) sur le regard que les citoyens portent sur leur milieu, sur le Québec et sur le monde en général.
Il me semble tellement évident que les choix éditoriaux et la façon par laquelle on produit l’actualité aujourd’hui (instantanéité, répétition, multiplications des opinions et des faits divers, etc.) a des effets négatifs sur l’attitude des citoyens. Ils donnent souvent bien plus envie de baisser les bras et de s’en remettre aux politiciens et autres puissants que de se retrousser les manches et de s’engager socialement.
Il n’y a pas que les citoyens qui doivent porter un regard neuf sur la société. Les médias aussi.
Intéressant !
Hier soir d’investiture le candidat du parti Québécois dans Sherbrooke, Guillaume Rousseau disait :
« Nos adversaires ne sont pas les représentants des autres partis, ce sont : l’indifférence, le cynisme et l’individualisme »
Un énoncé qui a été applaudi sans retenue.