
Promenade matinale sur la grève, à marée descendante. J’ai bu mon café en observant trois hérons qui piquaient périodiquement leur becs pointus dans de grandes flaques d’eau pour assurer leur petit déjeuner. C’était très beau.

Un peu plus tard, en marchant à la frontière tracée par la marée, j’ai vu une petite surface très blanche, presque carrée, très brillante, qui tranchait avec le sable sombre, humide et lisse.
Curieux, j’ai gratté le sable et après quelques efforts, j’ai pu extraire un mystérieux caillou.
Clairement quelque chose de très très spécial.
Je l’ai nettoyé dans les vagues avant de m’adresser à lui: Alors, qu’est-ce que tu as à me dire toi ce matin?
Puis, je l’ai retourné de tous les côtés. Plusieurs fois.





Cinq faces: trois avec quatre côtés, deux avec trois côtés.
Une face noire sans ligne blanche, une avec une ligne blanche, et une autre deux lignes blanches.
Toutes les faces offrent une assise stable, sauf une.
Deux faces qui permettraient qu’on dépose un caillou par-dessus pour bâtir quelque chose.
Et ainsi de suite.
Les observations étaient inépuisables.
C’est un objet de fascination.
***
Quelques recherches m’ont permis de découvrir qu’il s’agit d’un très beau spécimen de cailloulipo — une sorte de roche qui provoque la réflexion et invite à l’écriture.
J’ai aussi pu apprendre qu’en posant le cailloulipo devant soi et en focalisant notre attention sur une des faces, on peut faciliter l’exercice de la philosophie, la réflexion sur le bien et le mal, l’identification des sources d’espoir, la pratique de l’humilité et le développement de la confiance en soi.
C’est un objet presque magique.
Certains experts prétendent même qu’une personne qui tient un cailloulipo au creux de sa main peut parler aux huîtres.
Ça reste à vérifier.