
J’ai zigzagué sur la grève ce matin, en prenant le temps de m’asseoir parfois sur les rochers. C’est les vacances après tout.
Une petite pierre a attiré mon attention ici, un bout de plastique un peu plus loin (un couvercle de plat Tupperware cassé, probablement), et un fragment de céramique. Je les ai mis dans ma poche au fur et à mesure.
Et ce bout de plastique numéroté aussi, qui m’a beaucoup intrigué.
J’ai déposé tout ça en vrac sur la petite table à côté de mon fauteuil d’écriture.
Qu’est-ce que j’avais là pour inspirer un texte? Que pouvait bien être ce code? Le scellé brisé lors d’un cambriolage? De quoi reconnaître un casier de pêche? Et si c’était l’identification d’un animal suivi par la science? Un animal qui serait mort? Ou qui aurait simplement réussi à s’en libérer?
J’ai aimé l’idée que ce numéro maintenant inutile témoignait que quelque chose s’était enfui, libéré, affranchi. Mais quoi?
Parce que j’ai rapidement pu constater que les bagues qu’on place aux pattes des oiseaux n’ont pas du tout cette apparence. Ce n’était pas un oiseau. Alors quoi?
Et si c’était le numéro d’une image? D’une photo?
Google: img_0959958
La photo d’un drapeau français est apparue à mon écran.
J’ai vérifié deux fois tellement j’étais stupéfait. Le nom du fichier était bien IMG_0959958.jpg
J’ai regardé à nouveau sur la petite table à côté de moi: le petit bout de plastique bleu, la céramique blanche, le caillou rouge…
L’image numérisée du drapeau français s’était donc échappée! Elle s’était matérialisée sur la grève en laissant derrière elle le numéro qui lui avait été attribuée par l’ordinateur.
« Ok, là tu pousses un peu fort… c’est invraisemblable ton histoire », me direz-vous peut-être. Je sais, c’est difficile à croire.
Mais si je vous dis qu’on est le 14 juillet… Il me semble que ça devient soudainement plus plausible, non?