Jour de pluie


Pas d’objet trouvé aujourd’hui, plutôt jeu en famille, sieste, un peu de lecture… et des contacts fréquents avec l’équipe qui coordonne les actions de la ville pour faire face au déluge.

Ça commence à être difficile de nier l’existence des changements climatiques quand on voit se multiplier ces pluies aussi abondantes que rapides — et leurs conséquences dans les villes, qui n’ont pas été conçues pour y faire face.

Ce serait être dans le déni de l’évidence, pour reprendre les paroles de Mes aïeux.

Ça me ramène aussi à l’Affaire Savignac, un roman que j’ai lu dans les derniers jours, qui a été écrit par le maire de Bordeaux.

C’est une forme de huis clos écologiste très bien tourné, qui évite de tomber dans une conclusion inutilement pontifiante (après nous l’avoir habilement fait craindre!). C’est aussi un plaidoyer efficace pour une écologie du réel:

« L’écologie du réel, me dit-il, c’est la négociation plutôt que l’obligation, la conversation plutôt que la contrainte. Forcer les gens à adopter de nouveaux comportements, cela ne marche plus et cela provoque parfois l’effet inverse. (…)

L’écologie du réel, ajouta-t-il, c’est privilégier l’échange plutôt qu’imposer autoritairement des mesures qui seront incomprises parce qu’on n’aura pas pris le temps de les expliquer. (…)

L’écologie du réel, conclut-il, c’est respecter les traditions tout en les adaptant au goût du jour et aux contraintes économiques de l’époque. »

Pierre Hurmic plaide l’urgence d’agir, mais aussi la nécessité d’une approche plus collective, et surtout plus positive:

« Cela fait trente ans qu’on nous accuse et qu’on nous culpabilise, mais cela ne marche pas. Oh, bien sûr, on s’est habitués à faire des gestes pour la planète. Mais où est l’adhésion? Pourquoi tant de contraintes? Pourquoi rendre la protection de l’environnement si sinistre et culpabilisante? »

***

La meilleure façon d’adapter nos villes aux changements climatiques, c’est probablement d’en faire un projet stimulant, plutôt qu’une contrainte.

Cette nécessité de transformer la ville, doit aussi être perçue comme une opportunité pour la rendre plus agréable à vivre. C’est une belle occasion pour la réparer de certains défauts qui ont pu apparaître au fil des ans.

L’adhésion de tous et chacun aux actions par lesquelles devra se faire cette transformation ne peut bien sûr pas être obtenue du jour au lendemain. Elle sera le résultat de conversations et de débats — mais c’est une exigence qu’on doit s’imposer… sans pour autant en faire un préalable à l’action.

Les élections qui auront lieu cet automne, dans toutes les villes du Québec, seront assurément de belles occasions pour débattre de tout ça.

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