Sable

Au chalet ce matin. Marche dans le sable, en bordure du fleuve, plutôt que dans la neige. J’ai suivi les déambulations d’un inconnu qui s’était levé avant moi. J’ai souri en me rappelant que j’évoquais la plage hier matin.

J’ai remarqué que l’eau prisonnière des rochers était gelée, mais pas toujours. Probablement selon que les marées successives ont été assez hautes pour les avoir remué ou non. C’est mon hypothèse.

Il y avait parfois des bulles d’air sous la surface de la glace. J’y ai vu des cibles, que j’ai tenté d’atteindre avec de petits cailloux. Pas toujours avec succès. Pas souvent, même.

Au retour, en voyant que les sommets de Charlevoix avaient pris des allures de Mont Blanc, ça m’a donné envie d’utiliser les petits cubes de bois trouvés près de l’imprimante hier matin pour en faire une montagne enneigée. 

J’ai bien sûr pris le temps d’en peindre quelques-uns en blanc. Et hop!, le temps de boire un café et c’était assez sec pour faire l’assemblage.

En faisant ça, j’ai réalisé qu’il y avait dans l’ensemble un bloc déjà peint en noir, et deux en doré.

Pourquoi? Mystère…

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Paillettes

Il est tombé pendant la nuit une minuscule petite neige. Des paillettes. Juste assez pour blanchir la rue. Seulement la rue. Sur les terrains, la neige s’est perdue dans le gazon, sans qu’on la remarque. 

La rue qui m’accueille est une page blanche. J’écris d’un trait noir en marchant. Et je pense à Roland Giguère. 

Les mots-flots viennent battre la plage blanche où j’écris que l’eau n’est plus l’eau sans les lèvres qui la boivent

À mon retour, j’ai trouvé devant l’imprimante une page couverte de tout petits blocs de bois. Et le socle de Charles et de la Grande Vague.

Tout cela est de plus en plus mystérieux. J’aurais peut-être dû vérifier si c’était là avant de partir marcher…

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Zigzags

Il a venté et il a plu au cours de la nuit. J’en ai eu connaissance en ouvrant la fenêtre aux chats. 

J’ai été soulagé de constater à mon réveil que ça avait cessé. Je ne sais pas si ma motivation aurait été suffisante pour aller marcher sous l’averse.

Une fois dehors, l’air était chaud et agréable, mais j’ai souvent dû zigzaguer pour éviter les flaques d’eau. Le bonhomme de neige des voisins s’est effondré dans sa forteresse. Il y avait même un peuplier cassé dans le haut de la grande côte. 

(Il est important de préciser ici que le haut de la grande côte ne réfère pas au même endroit tous les jours. En effet, la boucle que je parcours m’amène à descendre et monter une côte chaque matin, mais comme je marche en sens inverse selon les jours, ce n’est pas toujours la même côte…)

Tout au long de ma promenade ce matin, je me suis dit qu’il y avait un petit quelque chose d’étrange dans l’air, comme une ambiance de tout est possible.

Je n’ai donc pas été complètement surpris en découvrant à mon retour que la Grande vague de Hokusai s’était abattue sur mon bureau. 

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Verso

Température très douce ce matin. La balade était agréable. 

Jour pair. J’ai donc fait mon parcours dans le sens des aiguilles d’une montre. 

Ça m’a donné l’occasion de réfléchir à l’importance de changer de perspective, de savoir adopter un autre point de vue, de prendre le temps de regarder les choses sous un autre angle. De voir l’autre côté de la médaille.

En passant devant le centre communautaire, j’ai regardé à mes pieds pour voir si je ne trouverais pas une autre pièce de monnaie. Rien. Un peu plus loin, en entreprenant la remonté de la grande côte, j’ai constaté que la maison du collectionneur d’horloges avait été vendue. Le temps file…

De retour à mon bureau, j’ai vu Charles sur son socle, près du clavier.

Je lai délicatement retourné, et j’ai eu l’impression d’être transporté ailleurs

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Salut Charles!

Comme en 2020, un jour impair, je marche en sens anti-horaire. Il faut de la discipline!

À mi parcours, surprise: la voisine du Père Noël a récemment quitté sa maison. Un grand ménage est en cours. 

Un peu plus loin, j’ai trouvé une pièce de monnaie: un dix cents de 2025.  

Qui aurait cru que la première personne que je verrais aujourd’hui serait le roi?

De retour à la maison, je me suis empressé de lui fabriquer un petit un socle.

C’est la moindre des choses.

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Déambulation

Je suis allé marcher ce matin. J’ai emprunté la même boucle qu’il y a cinq ans. Ça m’a rappelé de très bons souvenirs. 

Il y a cinq ans, on était en pleine pandémie. Notre quotidien était devenu surréaliste. 

Je travaillais de la maison. On sortait peu. On se couchait tôt. J’avais pris l’habitude d’aller marcher 30 minutes dès mon réveil, question de prendre l’air et de faire un peu d’exercice. Et je m’étais mis à remarquer toutes sortes de choses étonnantes sur mon parcours. Ça avait même donné lieu à un exercice d’écriture qui avait pris la forme d’un calendrier de l’Avent.

Je suis retourné dans les archives de mon blogue ce matin pour retrouver l’origine de Mon théâtre matinal… 

…et ça m’a fait réaliser que tout avait commencé le 24 novembre — comme ce matin!

Il n’y a pas de hasard.

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