Drummondville. En train. Tôt le matin. Direction Montréal. À droite, la gare. À gauche, l’entrepôt de fruits et légumes. Je le vois presque toutes les semaines. Un peu après 7h. Ou alors le soir, vers 19h, au retour, selon le siège qui m’a été assigné.
Je n’avais pourtant jamais remarqué ce qui m’a sauté aux yeux ce matin. Le E.
Sur l’affiche, en lettres géantes: E. Larocque & Fils Inc.
Sur les camions, seulement: Larocque & Fils Inc.
Le E a disparu.
Internet. Il y aurait une vingtaine de Larocque à Drummundville. Aucun dont le prénom commence par E.
Il y a aussi un Larocque-Poisson et une Larocques, avec un S. Et une foule de doublons dans Canada 411.
Selon L’Express du 20 mai 2008, le président de Larocque et Fils Inc. s’appellerait Gilles Larocque.
Apparemment pas de Gilles Larocque à Dummondville — mais quatre G. Larocque.
Un de ces G est probablement le fils du E disparu.
On peut présumer qu’il a aussi un fils. Puisque le & n’a pas disparu en même temps que le E. C’est généalogique.
Le train a repris sa route.
J’ai repris ma lecture.
Perec. La disparition.
Une réflexion sur “E”