J’avais commencé il y a quelques mois une série de textes intitulée dix minutes pas une de plus. Un exercice d’écriture spontanée. Objectif: prendre une photo, spontanément, écrire à partir de celle-ci, aussi spontanément, et publier, dix minutes plus tard. Pas plus. Pas de zèle. Pas de perfectionnisme.
Je réactive aujourd’hui cette série — avec cette photo, prise le 20 juillet 2011. Sur la rue Saint-Paul, en face de la Gare du Palais, à Québec.
On y voit le choc des époques. Les vestiges d’un des quais de bois du premier chantier naval de la Nouvelle-France, conservés grâce aux hasards de la géologie. Des blocs de béton de remblayage. Une pelle mécanique tout ce qu’il y a de plus moderne. D’un jaune violent pour l’histoire.
Je passais par là tous les jours depuis 2008. L’année du 400e anniversaire de Québec. Pendant trois ans il n’y avait rien là. Seulement terrain vague, sans intérêt en surface.
Puis un grand trou, quelques vestiges, quelques protestations et le cours normal des choses.
Je passe toujours par là tous les jours, devant un immeuble pas laid, mais pas très beau non plus. Anonyme.
Une réflexion sur “Le quai”