L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) a publié hier une étude menée par Émilie Paquin au sujet des plateformes numériques d’autoédition.
Les plateformes numériques d’autoédition: état des lieux
Le bilan est assez simple:
- Le phénomène est important;
- Il intéresse beaucoup les écrivaines et les écrivains québécois;
- L’autoédition ne s’oppose pas aux modèles plus traditionnels de l’édition — au contraire, elle les complète (de grands groupes éditoriaux mettent d’ailleurs sur pied leur propres plateformes d’autoédition);
- Le Québec est très en retard dans ce domaine.
Le Devoir en parle d’ailleurs lui aussi ce matin.
L’étude rappelle que l’autoédition n’est pas un phénomène nouveau et qu’il est marqué par de nombreux préjugés. D’où l’importance d’en comprendre beaucoup mieux les tenants et les aboutissants (notamment au plan légal — voir la page 22, qui mériterait d’être éventuellement approfondie).
Les fiches descriptives et le tableau synthèse, qui rassemblent les principaux renseignements au sujet d’une vingtaine de plateformes sont particulièrement intéressants.
Je suggère par ailleurs de compléter lecture de cette étude par cell du texte suivant, rédigé par l’auteur Dominic Bellavance:
Autoédition vs Édition à compte d’auteur vs Édition traditionnelle
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Accessibilité vs découvrabilité
L’étude souligne que «…le succès d’un livre n’est pas lié à sa production en format numérique ou imprimé ni à son accessibilité dans les librairies en ligne ou physiques, mais bien au travail intense de promotion qui doit être fait pour le porter à l’attention des lecteurs.»
C’est vrai que l’accessibilité d’un livre ne saurait en garantir le succès… mais on ne peut pas nier que c’est tout de même un facteur déterminant — et sans lequel le travail de promotion peut s’avérer inutile.
Pour cette raison, je pense qu’on devrait plutôt parler de découvrabilité — un concept qui allie le fait d’être accessible ET d’être visible au regard des clients/lecteurs potentiels. C’est d’ailleurs sur ce point que les plateformes d’autoédition se distinguent avec le plus de pertinence les unes des autres.
C’est aussi par rapport à cela qu’il y a le plus de travail à faire au Québec, rapidement (et pas n’importe comment!) si on souhaite rattraper le retard constaté dans le domaine de l’autoédition — voire en faire un facteur positif pour le développement (et la transformation) de l’ensemble de l’industrie du livre.
Du travail pionnier de la Fondation littéraire Fleur de Lys (depuis 2003!) au modèle de Librinova (avec qui je souhaite éventuellement collaborer parce que l’approche de Laure et Charlotte me semble particulièrement inspirante) en passant par les outils complètement automatisés des géants Amazon et Kobo, il y a là tout un monde de possibilités sur lequel l’UNEQ a eu bien raison de mettre sous les projecteurs.
Mieux vaut, en effet, (un peu) tard que jamais!