Illich, Beer, l’école et les défis des sociétés modernes

Le survol du carnet de James Farmer m’a fait découvrir un texte très intéressant de Oleg Liber, du Bolton Institute of Higher Education, en Angleterre. Le texte complet est disponible en format pdf, j’en retiens néanmoins quelques extrais:

This paper is dedicated to the memory of two leading thinkers of the second half of the twentieth century: Ivan Illich and Stafford Beer, both of whom died in 2002. Illich was concerned with the damaging effect of the structure of schooling on society and individuals, and Beer with the pathology of organisational structure in a rapidly changing environment. […] What is it that we wish to achieve through the education system? What are the unintended consequences? How can we improve the system? What is the best use of technologies? This paper discusses how the ideas of Illich and Beer can shed light on these questions, and provide tools to help with the transformation of the system to allow better pedagogy, and more appropriate organisational forms through the thoughtful application of technology. […]

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Des écoles minimalistes… mais efficaces?

Robert Paterson réfléchi au sujet des « one room schools » de l’époque où il était à l’école à l’Île du Prince-Édouard (et bien ailleurs au Canada). Au Québec, les écoles de rang ressemblaient bien souvent à cela aussi.

Un modèle du passé? Un modèle pour l’avenir? Robert Paterson s’interroge. La conversation qui suit, au bas du texte, est également intéressante et met en relief d’autres aspects de la question. Harold Jarche s’y intéresse aussi. À suivre.

Je pense pour ma part que s’il peut être intéressant de revisiter le modèle des « one room schools », c’est surtout dans l’intention de vérifier si l’isolement relatif dans lequel il pouvait placer les enfants ne pourrait pas être contrebalancé par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. C’est un objectif qui est bien loin d’être guidé par la nostalgie!

Allocution au Conseil supérieur de l’Éducation

J’étais l’invité du Conseil supérieur de l’éducation, jeudi dernier, afin de répondre à la question « si j’étais ministre de l’Éducation, sur quel(s) thème(s) est-ce que je solliciterais un avis au Conseil ? ». Deux autres personnes devaient aussi répondre à la même question dans le but de lancer une journée de discussion entre les membres des différentes commissions qui composent l’organisme. Il s’agissait de Estelle Morin et de Guy Rocher (wow! quel discours et quel homme exceptionnel!).

Comme je ne disposais que d’une demi-heure, mon principal défi a été de limiter l’étendue de ma réponse. Il m’a fallut élaguer, élaguer, élager… mon principal souci demeurant de prendre un peu de recul sur le système scolaire, dans son ensemble, mais de garder un pied dans la classe, sur le terrain où se passe l’action tous les jours. Les premiers commentaires reçus au terme de la présentation me portent à croire que je n’ai pas trop mal réussi… mais d’autres me diront sans doute que j’aurais sû aller un peu plus loin, ce que je tenterai peut-être de faire dans les prochains mois, parce que je pense que ce texte constitue d’abord et avant tout le point de départ d’une réflexion.

Je dépose ici le texte, dont le titre pourrait être « (re)donner un sens aux gestes de l’enseignant » (en format pdf), parce qu’il m’a été demandé par quelques participants à l’assemblée plénière, et parce qu’il est toujours agréable de recevoir des commentaires sur ce qu’on prend autant de soin à préparer!

Mise à jour du 8 janvier 2017: le lien ci-dessous ne fonctionnant plus, je partage un nouveau lien vers le document pdf… grâce à Mario Asselin! Merci Mario. [contexte raconté ici]

Personal Information and Knowledge Infrastructure Integrator

Wow… en plein ce à quoi je réfléchis depuis quelques jours! Extrait du résumé:

« We have a vision of a universal information management system built on extending the traditional hypertext framework. In our utopian future, everyone will use tools descended from today’s blogs to structure, search and share personal information, as well as to participate in shared discussion. »

K. Andrew Edmonds, James Blustein et Don Turnbull dans A Personal Information and Knowledge Infrastructure Integrator, in Journal of Digital Information, Volume 5 Issue 1.

Les carnets du Devoir (et les petits carnetiers…)

Ça y est, c’est officiellement lancé! Le Devoir et ses carnets Web

Ils existaient bien discrètement depuis quelques semaines, mais ils font l’objet d’une annonce dans le journal de demain, lundi 17 mai. Mais il y a une surprise… les petits carnetiers du Devoir, un carnet réalisé par les jeunes de l’Institut St-Joseph, pour qui nous avons réalisé les cyberportfolios. Il y a avait d’ailleurs eu des fuites ici et .

C’est fantastique de voir ainsi des jeunes se faire une place dans l’univers d’un quotidien national par l’entremise des carnets. Quelle belle retombée de tous les efforts qui ont été réalisés cette année… Bravo aux jeunes, bravo aux enseignants… et bravo au Devoir pour son audace!

Reste à souhaiter que d’autres médias pourront s’inspirer de l’expérience… et particulièrement à Québec (Le Soleil?) dans le cadre du développement d’une cité éducative!

De l’importance de l’outil…

Puisque je n’ai jamais été capable de publier mon commentaire sur le site de Michel, malgré que je me sois « enregistré » (terminated request because of suspicious input data), je publie ici le commentaire que je voulais lui adresser en réaction au texte suivant…

–/ début /–

« La machine qui sert à éditer et mettre le contenu en ligne n’a aucune importance. Combien de sites affichant des chiffres de fréquentation élevés carburent avec un truc gratuit. »

Tu sais bien Michel que ce n’est pas vrai…

Je suis d’accord avec toi qu’ultimement l’intérêt d’un site « est une question de contenu », mais l’outil qui sert à le créer n’est pas neutre.

Par la manière dont il est conçu, un outil « invite » l’auteur à se concentrer sur un élément plutôt qu’un autre, dans la mise en page qu’il donne au texte il met l’emphase sur certains éléments plutôt que d’autres, et favorise plus ou moins les échanges avec un réseau de lecteurs.

La conception de l’écriture Web et des liens qui se tissent par elle entre le l’auteur et le lecteur est au coeur d’un outil… et influence lourdement le résultat obtenu.

Je ne dis pas qu’il n’est pas possible d’obtenir avec Drupal ou SPIP le même résultat qu’avec Movable Type ou Word Press, mais dans un cas l’outil nous aide à atteindre notre but et dans l’autre on doit « se battre contre l’outil » parce qu’il a été conçu avec une autre conception de la publication sur le Web.

En ce sens, je suis tout à fait d’accord avec toi quand tu termines en disant « avant de choisir un logiciel carnet, […], demandez-vous en premier ce que vous voulez faire. » C’est vraiment l’objectif visé qui doit déterminer l’outil. Et c’est pour cette raison qu’ils ne sont pas équivalents pour répondre aux besoins de chacun.

Tant mieux si Drupal te convient. C’est toi qui connaît la dynamique que tu veux créer autour de ton site. Pour ma part, après évaluation, je conserve MT parce que c’est l’outil qui me semble le mieux convenir à mes besoins.

En terminant, je dois dire que je suis passablement convaincu que nous n’aurions jamais pu arriver à concevoir et à faire vivre les Cyberportfolios de l’Institut St-Joseph si on avait « réfléchi le projet » autour d’autre chose que MT. La manière de concevoir la publication qui a guidé MT et la « logique de l’outil » a constitué pour nous un « cadre contraignant » très aidant (heuristique) pour rester dans une logique de « culture de réseau ». SPIP, plus utilisé dans le milieu scolaire, n’amène pas la même logique, la même ouverture, et le même rapport au lecteur… MT a été conçu pour stimuler la conversation au sein d’une communauté (d’un carnet à l’autre), SPIP pour gérer un processus de publication en ligne. Ce n’est pas banal.

De « revenir à la logique de l’outil » (Movable Type) pour aborder les problèmes rencontrés, nous a aussi beaucoup aidé dans d’autres projets. C’est un outil qui a ses limites (nombreuses) mais qui carbure vraiment à la culture de réseau et qui amène ses utilisateurs à acquérir une bonne conception du Web (bases de données, gabarits, feuilles de style, etc.). Dans un contexte d’apprentissage, c’est certainement l’outil qui présente la meilleure ergonomie intellectuelle, malgré ses limites… et même s’il n’est pas gratuit pour tous les usages et s’il n’est pas entièrement opensource.

On pourra en reparler, c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup.

–/ fin /–

Norbert Viau, TIC et apprentissage

« Je suis persuadé que c’est l’évolution vers une pédagogie active et organisée en fonction de l’apprentissage de l’élève qui mène à l’intégration des TIC et non l’inverse. […]

L’apport des technologies à la pédagogie se fait cependant nettement sentir lorsqu’elles sont implantées, elles jouent un rôle d’accélérateur des changements et des mentalités en permettant et en facilitant la production d’activités et de tâches complexes centrées sur l’élève et collées au monde dans lequel celui-ci évolue. »

Le texte complet… en attendant la suite!

Weblogging in Schools

Remarquable article Peter Ford sur le phénomène de l’utilisation des carnets à l’école. Il y décrit admirablement bien la mécanique qui se met en place quand on choisi d’y investir des énergies. À lire absolument! (Mario… tu t’y reconnaîtras!)

Extraits:

« This weblog became my class website and I posted information and began to model writing to my students. They began posting their own work and comments to the weblog using the inbuilt discussion function. Within a few weeks they had all created their own weblogs. I assumed a mass of educators around the globe would already be taking advantage of this exciting technology but only a handful was. My students became weblogging pioneers, an exciting situation for 11 year-olds to find themselves in.

That is how our adventure with weblogs started. Two years down the line, my students had been featured in the Sydney Morning Herald and their writing viewed by many thousands of readers. They had collaborated with students and teachers across the globe. Life was not been dull after discovering weblogs. However, the simple, intuitive nature of the weblog remains its principal strength. […]

Writing for a real audience not only encourages students to become habitual writers, but also to take seriously the responsibility of writing to the web. Involvement with weblogs helps students realize that they are adding to the rag-tag body of knowledge that makes up the Internet. […]

There is a sense in the school that both adults and students are exploring this powerful weblogging phenomenon together. What started off as a Year Six venture, quickly spread to the rest of the school. Every class in our school now has a class weblog. […] Recently a number of parents have created their own weblogs as a shared writing space with their Nursery children. […]

The simple nature of weblogging means that it can immediately make an impact. Teachers start to think about how they can use weblog to complement their own subject expertise and start to explore ways of using the internet for themselves. Skills that are often hidden behind a closed classroom door become visible online for others to benefit from. It helps foster a climate of collaboration. […]

The number of educators using weblogs to enhance their teaching is increasing. It is a great time for schools to examine the potential of weblogs for enhancing their own teaching and their student’s learning. »

Texte complet…

Un éventuel colloque sur les carnets d’apprentissage…

L’idée d’un colloque léger sur l’utilisation des carnets dans le monde de l’éducation semble plaire.

Pour en faire un projet collectif, je me permets de soulever quelques questions, sur lesquelles il serait bon de nous interroger:

DURÉE: Quelle serait la durée idéale d’un événement semblable?

LIEU: Quelles sont les caractéristiques du lieu où pourrait avoir lieu un événement comme celui-là?

PARTICIPANTS: Combien de personnes sont susceptibles d’être intéressées à un événement de ce type? Qui sont ces gens (occupations? intérêts?)

PROGRAMMATION: Jusqu’à quel point une telle rencontre devrait avoir un programme établie au préalable?

PRÉPARATION: Comment un colloque comme celui qu’on évoque pourrait être préparé ou planifié (wiki? carnets?)

D’autres questions?