Au tour de Constance Krebs de lancer l’année avec un texte remarquable, constitué d’une série de réflexions, très pertinentes il me semble, sur le monde du livre — celui des auteurs, des éditeurs et des libraires. Extraits:
An neuf… Pour de nouvelles formes de publication, d’édition devrais-je dire. On l’espère… Ce qui change, jour après jour, ce sont les pratiques. Les modes de travail, la façon.
L’éditeur ne se contente plus de lire et relire pour éditer et rendre public; il écrit, il lie et relie. Le libraire ne se contente plus de lire et de recevoir pour vendre; il écrit, il relie. L’auteur ne se contente plus de travailler en silence, seul à sa table; il montre son atelier, ses recherches en cours. Cela n’empêche ni la rigueur, ni la vitalité, ni le commerce, ni l’échange de dons – bien au contraire. (…)
L’amateur renaît grâce à l’hypertechnologie. Le capitalisme fissuré qui, sous la forme qu’on lui connaît, s’écroule, peut désormais évoluer vers une dimension plus libre, plus humaine. Le monde change, et c’est tant mieux. (…)
L’éditeur pour entrer dans cette dimension-là doit se mettre à écrire régulièrement. (…)
L’auteur, qu’il soit artiste ou chercheur (métiers très proches), peut faire entrer le monde dans son atelier, son laboratoire, son bureau. Il est seul, mais plus comme avant. Il partage enfin ses connaissances, ses idées, ses textes avec d’autres, qu’ils soient pairs ou amis, admirateurs ou lecteurs. (…)
Le libraire doit aujourd’hui faire connaître sa librairie sur les sites de localisation, les géoportails de Google ou de l’IGN s’il veut que le client vienne à lui. Rien ne l’empêche non plus de passer 20 mn par jour à animer un blog. (…)
Bonne année!
Ne manque que le lecteur dans ce portrait… parce que si les modes de travail évoluent, les modes de lecture aussi, probablement… Peut-être Constance aura-t-elle le goût de compléter?
