Ça pourrait devenir un jeu.
Guy m’envoie aujourd’hui une nouvelle photo de Lo de Marcos.
« Il me semble que si ce mur pouvait parler, il aurait de belles choses à dire. »
* * *
Fallait-il me hisser sur le mur ou marcher sagement sur la route rocailleuse?
J’ai d’abord été séduit par le point de vue du funambule. Ça semble un choix évident pour celui qui rêve. Je saurais ce qu’il y a de l’autre côté du mur, et là-bas, au loin. À gauche et à droite. Au nord et au sud. Je saurais.
Mais j’ai eu peur.
Peur de tomber.
Alors, j’ai marché. Sans jamais me retourner.
J’ai marché sur les traces pas de ceux qui m’ont précédé. J’ai emprunté le sentier, littéralement.
C’est l’histoire qui s’écrit avec les pieds.
C’est ainsi que j’ai réalisé qu’à cette distance du mur on peut tout juste, se levant sur la pointe des pieds, obtenir quelques indices de ce qu’il y a de l’autre côté. Imaginer.
L’obstacle devenu écran.
Contraint par le regard du photographe — autre mur, invisible — je me suis interrogé : qu’y a-t-il derrière moi suivant ce regard? Ce n’est pas un hasard s’il a pointé là son objectif, à la recherche du beau. Derrière, c’est d’où on vient, à la recherche du beau. Alors cette maison bleue, fleurie, c’est sans doute là où on va, là où mène la route.
La route rocailleuse au bout de laquelle il doit y avoir une école ou une gare.
Quelle différence, au fond, quand on y pense?
… une école ou une gare.
Quelle différence, au fond, quand on y pense?
En effet : école et gare sont deux lieux d’où souvent on part vers l’aventure. C’est la seule conception de l’apprentissage à laquelle je crois.
Monique Turcotte-Delisle
Roger (Delisle) te salue chaleureusement.