Québec. Janvier. Retour du bureau. Il fait vraiment très froid. Le bus s’est immobilisé quelques instants dans la côte d’Abraham.
Une belle jeune femme noire s’asseoit devant moi. Je la vois de profil. Tuque de laine, capuchon de fourrure, foulard. Elle retire ses gants de cuir révélant des mains parfaitement manucurées et sort un livre aux pages abimées. Ni livre de poche ni grand format. Je ne reconnais pas la maison d’édition. Ça pique ma curiosité.
Je regarde dehors.
Un banc de parc dans la neige à travers la vitre du bus, très sale, et givrée. De la vapeur et de la glace. Le froid visible sous le lampadaire devant Radio-Canada.
Et un reflet qui me saute soudainement aux yeux. Le reflet des pages du livre sur la vitre du bus.
Que peut-elle bien lire?
Impossible de voir la couverture.
Au moment où elle change de page, j’attrape quelques mots de la quatrième de couverture. Je ne vois pas le nom de l’auteur, mais il semble être originaire du Gabon. Des mots et des histoires de chaleur, sans doute. S’il avait pensé, cet auteur, que je verrais ses mots superposés à un banc de parc partiellement enfouit sous la neige par -27 degrés Celcius!
J’ai finalement réussi à lire quelques mots de plus. Assez pour faire quelques recherches à partir de mon iPhone et identifier le livre sans en avoir vu la couverture.
Ma mère se cachait pour pleurer, de Peter Stephen Assaghle.
Le premier roman d’un auteur gabonais né en 1990 qui est maintenant étudiant à Paris.
Il me restait une vingtaine de minutes avant d’arriver à destination. J’en ai profité pour suivre les méandres du Web afin d’en apprendre un peu plus à son sujet.
J’ai découvert le Gabon en regardant par la fenêtre glacée d’un autobus.
Magnifique, merci. Cette petite bulle glacée vient d’effleurer la mienne, j’irai fureter du côté du Gabon moi aussi.
Je suis tombé sur votre article par hasard, et j’en suis profondément ému. J’espère que ce voyage vers le Gabon via mon livre, quel que soit l’aspect qui y est présenté de ce pays, a pu retenir votre attention d’une manière ou d’une autre. Merciiii mille fois !
Comme tu écris bien, c’est peut-être pa si étonnant que ça amène des suites magiques. C’est ce que je souhaite pour la campagne que tu entreprends dans un climat politique qui explose.
Bonjour,
Nous vous remercions de ce retour d’expérience. La Doxa Editions travaille jour après jour pour l’expansion que la littérature francophone et notamment africaine soit connue, lue et partagée à travers le monde. A bientôt pour de nouvelles aventures littéraires. Merci à Peter S. Assaghle pour ce premier roman riche en rebondissements…