Il m’arrive d’être invité dans des événements organisés ou financés par le gouvernement du Québec. Les règles de remboursement de dépenses applicables se sont considérablement resserrées dans les dernières années. Normal, jusqu’à un certain point.
Je pense toutefois qu’on est allé un peu au bout de la logique de compression; qu’on manque maintenant un peu de clairvoyance.
La politique en vigueur:
les frais de transport en autobus Québec- Montréal (101,80 $) + les frais de transport de la gare d’autobus au lieu de l’événement en métro ou bus (6,50 $ par jour) sur présentation d’une copie des billets de transport
OU
les frais de déplacement en automobile au tarif de 0,145 $/km sur présentation d’une copie de reçu d’essence + le stationnement (maximum 2 jours) qui sera réglé à l’hôtel directement.
J’ai récemment demandé si je pouvais prendre le train plutôt que le bus. Réponse, non. Même si le prix est comparable, voire légèrement inférieur à l’autobus? Réponse: toujours non. L’autobus est le seul transport collectif remboursable.
Dans un contexte où l’intégration de la ville de Québec dans le tracé du projet de train à grande fréquence de Via Rail est un enjeu essentiel pour la capitale, il me semble que le gouvernement du Québec devrait donner l’exemple et intégrer le train dans sa politique de remboursement de frais de déplacement.
Le gouvernement n’a pas que les lois, les impôts et les taxes comme moyen d’influence et d’action. Il a aussi son propre pouvoir d’achat. Qui est d’ailleurs souvent le plus puissant moyen à sa disposition.
En permettant aux employés de l’État de voyager en train entre Québec et Montréal — mieux, les incitant à le faire! — le gouvernement poserait un geste bien plus concret et bien plus efficace que tous les discours afin de démontrer l’existence d’un volume de passagers suffisant de/vers Québec auprès de VIA.
D’autant que la politique actuelle a indirectement pour effet de réserver le marché des nombreux déplacements des employés de l’État à une entreprise qui délaisse progressivement les services d’autobus en régions — qui a toujours été la contrepartie au monopole accordé sur le tronçon Québec-Montréal, ce qui ne me semble pas particulièrement brillant.
Je signale plusieurs échanges intéressants au bas du statut Facebook où j’ai publié ce texte: