La politique, pourquoi?

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Une réflexion personnelle à l’aube de mes 43 ans.

C’était à la une du Devoir le jour de mon anniversaire:

Le Québec désabusé de ses élus
La corruption gangrène une classe politique en qui personne n’a confiance

Disons que ça interpelle fortement un gars idéaliste qui s’intéresse à la chose politique depuis longtemps et qui a choisi de s’y engager de plus en plus au cours des dernières années — jusqu’à être candidat à deux reprises dans une élection.

Mais pourquoi donc faire tout cela, si c’est au risque de perdre la confiance et le respect de mon entourage, des gens que j’aurai souhaité représenter à l’Assemblée nationale, comme de l’ensemble de la population? — comme le laisse croire l’article du Devoir?

Ça apparaît normal de se poser la question.

Parce qu’en plus, c’est difficile la politique. Il faut y mettre du temps, beaucoup de temps, toutes les semaines… au détriment d’autres choses. Il faut être patient: les difficultés sont longues à résoudre et les accomplissements sont vites oubliés; les humeurs sont toujours vives et les dissidences sont chères payées. Ça met à rude épreuve, la politique.

Sans compter que je pense que c’est encore plus dur maintenant, dans ces moments particulièrement troubles pour l’industrie des médias — où la lutte pour l’audimat (et les revenus publicitaires) est plus féroce que jamais, et où tout ce qui est sensationnel, est beaucoup plus prisé que les idées, les propositions structurées et les nuances. À une époque où la meilleure façon de faire parler de soi, c’est souvent de dire n’importe quoi — ou de tenir des propos particulièrement provocateurs — ce que réussissent à merveille Donald Trump, Marine Le Pen et plusieurs animateurs de radio.

Il ne suffira malheureusement pas de dénoncer leur propos, ou le système médiatique, pour résoudre la situation. Décrire certaines stations comme des radios-poubelles ne fait d’ailleurs qu’accentuer le problème, en s’inscrivant dans le jeu de la provocation et du sensationnalisme. C’est la même chose aux États-Unis, où quoi qu’il arrive, Trump gagne toujours au jeu médiatique — même (surtout?) quand on parle en mal de lui.

C’est vraiment complexe tout ça. Très complexe. Et je pense que toute solution, pour être efficace, devra tenir compte de cette complexité. Ce sont des problèmes intereliés, systémiques. C’est en quelque sorte devenu ça la politique.

Et c’est pour ça, justement, que malgré les dommages collatéraux de la corruption et de la crise des médias, il faut que des idéalistes continuent d’avoir le goût de s’engager en politique. Parce que si ceux et celles qui n’ont pas abandonné la part idéaliste de la politique renoncent à s’y engager, il ne faudra pas s’étonner d’être gouvernés par des opportunistes.

Si je poursuis mon engagement, c’est, entre autres:

  • parce que je crois dans la démocratie;
  • parce que je crois profondément qu’il est essentiel de remettre l’éducation et la culture au coeur de notre projet de société;
  • parce qu’il est urgent que ceux et celles qui nous dirigent comprennent les enjeux associés aux développements technologiques;

et

  • parce que je suis convaincu que si le Québec n’acquiert pas son indépendance politique, il sera de moins en moins libre de faire ses choix, de se définir et d’assurer son développement — comme nation.

Reste que pour que l’action politique ait un sens dans un tel contexte — à plus forte raison dans un cadre partisan — ça me semble important d’avoir les idées très claires.

  • En refusant de tomber dans la politique spectacle;
  • En misant sur la qualité des relations entre les personnes;
  • En préférant la proposition à la critique;
  • En gardant toujours l’esprit ouvert;

Et, surtout,

  • En restant fidèle à ses convictions — au risque de déplaire.

Je suis convaincu que si celles et ceux qui s’engagent en politique adoptaient davantage ce genre d’attitude, le désabusement décrit par l’article du Devoir céderait progressivement sa place à davantage de reconnaissance, et la politique retrouverait ses lettres de noblesse.

C’est donc la grâce que je me souhaite pour aborder mes 43 ans et poursuivre mon engagement politique… dans une année de congrès d’orientation pour le Parti Québécois, et dans une période où, alors que tous nos efforts devraient être consacrés au rassemblement politique, certains semblent à nouveau tentés par une division encore plus grande de l’électorat.

Parfois je soupire, très fort, mais je continue. Parce qu’il le faut. Et que j’aime ça, malgré tout.

18 réflexions sur “La politique, pourquoi?

  1. Bonjour Clément, j’ai lu ton article « Le regard tourné vers le futur » ainsi que celui-ci. Je suis tout-a-fait d’accord avec tes propos. Je te félicite pour ton engagement et pour l’idéal que tu poursuis face à la politique. J’espère que tu marqueras le parti.

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