Je croyais, profondément, qu’il fallait qu’il y ait une course à la chefferie du Parti Québécois. Avec l’arrivée d’Alexandre Cloutier dans la course, on en a maintenant officiellement une. Et si on se fie aux rumeurs, il y aura probablement un ou deux autres candidats. C’est encore mieux.
Une course à la chefferie est toujours un exercice très particulier. D’une part parce qu’on est, comme militant, forcément d’accord avec la très grande majorité des propositions de l’ensemble des candidats. Et d’autre part, parce que les camps opposent, pendant un temps, des alliés d’hier et de demain.
J’ai beaucoup écrit sur ce blogue à la suite du départ de Pierre Karl Péladeau. Puis j’ai fait une pause de quelques jours parce que j’ai senti les esprits s’échauffer (y compris le mien) — comme aspirés par une sorte de frénésie partisane, à mesure que les différents camps se mettaient en place. Attention, danger.
Je me suis levé tôt ce matin. Pour repenser calmement à tout ça. Prendre un peu de recul.
J’ai lu les journaux. J’ai été ravi de voir qu’Alexandre, comme Véronique, a réussi à éviter le piège du calendrier référendaire lors de son lancement. Ouf! J’ai aussi été touché par le témoignage du député de Sherbrooke et ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, dans La Tribune (je trouve le titre de l’article sur le Web déplorable, je lui préfère donc le titre de l’édition imprimée dans Le Soleil).
Un ministre au bout du rouleau | La Tribune/Le Soleil | 14 mai 2016
Et c’est devenu soudainement très clair pour moi: l’enjeu déterminant dans cette course à la chefferie, c’est la sorte de culture politique qu’on souhaite voir guider notre vie démocratique. Ça fait tellement longtemps que je le crois!
En 2003, je me suis réjoui sur ce blogue du choix du député Sylvain Pagé de rompre avec la mise en scène des démonstrations partisanes à la période des questions.
Le député qui n’applaudit pas | 28 septembre 2003
En 2005, exaspéré par le contexte politique, j’ai osé proposer un manifeste pour l’indépendance politique, où je faisais du voeu de proximité la clé d’une autre façon de vivre la politique.
Ébauche d’un manifeste | 23 mai 2005
En 2011, j’ai dévoré le manifeste de Sylvain Pagé en faveur d’une nouvelle culture politique. Je l’ai redécouvert dans les dernières heures avec une immense satisfaction. Je vous invite d’ailleurs à le lire, parce qu’il y a là beaucoup de matière à réflexion: sur la politique, bien sûr, mais aussi sur les médias et sur notre propre rapport, comme citoyens, à tout cela.
Manifeste pour une nouvelle culture politique | Sylvain Pagé | 2011
Et mardi dernier, j’ai spontanément écrit le paragraphe suivant en réponse à l’interpellation d’un ami:
Je pense que tout ce qui est de nature à redonner du pouvoir aux citoyens, qui leur permet de se prendre en main, d’avoir confiance en eux (et au fait que l’État ne les laissera pas tomber s’ils sont dans le besoin) et, surtout, de sentir qu’ils ont prise sur leur destin, nous rapproche du jour où nous aurons un pays. Tout ce qui va dans le sens contraire nous en éloigne.
Une affaire de confiance (et de retroussage de manches) | 10 mai 2016
Tout ça va dans le même sens.
Et ce sens là, c’est celui de la proposition politique que porte Véronique Hivon dans la course à la chefferie du Parti Québécois. L’appui que Sylvain Pagé a offert à sa candidature est, à cet égard, un élément très important à mes yeux.
Je pense qu’on n’arrivera jamais à faire du Québec un pays si les citoyens n’ont pas, individuellement et collectivement, une beaucoup plus grande confiance en eux. Et pour ça, je pense qu’il est indispensable de changer notre culture politique. Je pense que ce sont les mécanismes politiques autour desquels s’articulent nos débats qui constituent les plus grands obstacles à l’indépendance du Québec.
J’ai, avec cette course, un rendez-vous avec mes convictions les plus profondes.
C’est pour cette raison que je vais faire campagne aux côtés de Véronique.
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4 réflexions sur “Pour un changement de culture politique”