Je poursuis la réflexion entreprise hier à la suite du départ de Pierre-Karl. Parce que je pense que les choses risquent de se précipiter, et que c’est donc le moment ou jamais d’exprimer spontanément ce qui me semble particulièrement important pour la suite.
Si j’ai choisi de militer au Parti Québécois, c’est évidemment parce que je crois à la nécessité de l’indépendance du Québec. La population comprend très bien cette dimension de notre programme. Il faut éviter la surenchère de professions de foi à ce sujet. Vu de l’extérieur du parti, c’en est devenu complètement ridicule. Disons-le franchement: le problème n’est pas là. Le problème c’est que la population ne comprend plus très bien le reste de notre programme. C’est ça qu’il faut mieux expliquer.
Il faut donc profiter des prochaines semaines pour beaucoup mieux expliquer ce qu’on propose comme projet de société.
En particulier pour ce qui concerne:
Notre vision de l’éducation — qu’il ne convient certainement plus de limiter seulement au système scolaire.
Notre compréhension des enjeux associés aux développements technologiques — qui sont en train d’exercer une pression considérable sur l’ensemble de la société et de rendre désuètes de nombreuses lois et réglementations.
L’importance qu’on accorde à la culture québécoise — et le rôle que nous croyons nécessaire de confier à l’État afin de réunir les conditions nécessaires à son épanouissement.
Tout cela dans un contexte où on doit reconnaître que l’État est à bout de souffle, complètement débordé, alors qu’il est urgent de lui redonner les moyens d’innover. Je soumets à la réflexion que cela ne pourra se faire qu’en inventant de nouveaux modes de collaboration entre l’État et les petites et moyennes entreprises — ce qui permettra par ailleurs de stimuler ce qui est depuis toujours au cœur de l’économie du Québec.
Le fait que l’indépendance sera nécessaire pour réaliser complètement la vision que nous avons du Québec ne doit pas nous empêcher d’assumer, entre-temps, le leadership d’un fort mouvement social dans la direction désirée.
Ce n’est pas l’indépendance qui fait peur, c’est l’inconnu. Engageons-nous donc à décrire un projet désirable et à adopter une attitude rassembleuse. Le reste viendra plus naturellement.
Je crois que nous avons besoin pour cela d’une ou d’un chef qui saura adopter un ton plus pédagogique que vindicatif et qui saura inspirer, en se présentant comme un-e véritable chef d’équipe plutôt que de cultiver le fantasme du one man show et de la politique spectacle.
Ce qui est bien, c’est qu’il y en a du monde de même au Parti Québécois.
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Image: Photo d’un mobile de Geneviève De Celles
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