Le regard (déjà) tourné vers le futur

Clement Laberge et PKP.jpg

Bon ben, c’est ça qui est ça, dirait Martin Léon.

La politique est décidément un univers plein de surprises et de rebondissements. Il faut savoir se r’virer d’bord rapidement, retomber sur ses pattes et réussir à identifier, toujours, les opportunités à travers les obstacles. Comme aujourd’hui.

Pierre Karl Péladeau a choisi de quitter la politique — de façon aussi fracassante qu’il y était entré. J’ai bien sûr eu l’occasion de le côtoyer un peu au cours des derniers mois. Pas tant que ça, mais certainement assez pour pouvoir apprécier son leadership. Alors avant de faire tout autre commentaire, je veux surtout le remercier pour sa générosité et pour tout le travail qu’il nous a permis d’accomplir. Dire aussi qu’il faut absolument que se poursuive la réinvention du Parti Québécois à laquelle il nous avait invités. Qu’elle s’accélère, même.

Cela dit, est-ce que je suis découragé ? Bien sûr que non ! Est-ce que le Parti Québécois peut s’en remettre ? Bien sûr que oui ! On en a vu d’autres… Il ne faut certainement pas se laisser abattre. La question est plutôt de savoir comment aborder la suite des choses.

Pour bien identifier cette suite, il va évidemment falloir laisser retomber un peu la poussière. S’accorder un peu de temps. J’ai néanmoins envie de soumettre dès maintenant deux pistes de réflexion à mes collègues — et à ceux et celles qui s’associent à notre mouvement.

Sur le contexte politique

On ne doit pas se contenter de taper sur les Libéraux, même s’ils nous en offrent régulièrement l’occasion. Les citoyens s’attendent plus que jamais à ce qu’un parti politique décrive, de la façon la plus concrète possible, le type de société qu’il propose. Et ça, ça ne peut se faire qu’en formulant régulièrement des propositions et en faisant preuve d’un leadership continuel à leur sujet dans l’espace public. Le calendrier du prochain congrès ne doit pas nous empêcher de retrouver cet élan le plus rapidement possible.

Pour cela, il ne s’agit pas de choisir des propositions qui sont d’emblée très populaires, mais   d’identifier des idées pour lesquelles nous pourrons exercer un véritable leadership. L’indépendance fait très certainement partie de ces propositions.

Sur la politique en général

Il faut aussi qu’on profite de l’occasion que nous offre le départ de M. Péladeau pour réfléchir aussi à la manière dont nous faisons de la politique. Les signaux sont nombreux depuis des années qu’on s’en va dans un mur avec cette manière dont on a hérité d’une autre époque. La difficile (impossible, disaient certains) conciliation travail-famille n’est pas qu’un symptôme, c’est aussi la cause de plusieurs des problèmes dont souffre la société québécoise.

Si nos exigences à l’égard des élus sont incompatibles avec la vie familiale, il ne faut pas se surprendre que ce soit une fonction qui n’attire pas plus de jeunes femmes et de jeunes hommes qui sont à l’âge d’avoir une famille ou qui font le projet d’en avoir une. Et il ne faut pas s’étonner que l’Assemblée nationale ne soit pas plus représentative de la diversité qui compose la société québécoise — avec les conséquences que cela peut avoir quand il est temps de discuter des sujets qui concernent les jeunes adultes — l’éducation, par exemple, qui reste un sujet sans cesse négligé.

Le Parti québécois devrait être à l’avant-garde d’une nouvelle conception de la vie politique, qui permettra l’engagement d’une meilleure représentation de la diversité de la société québécoise dans toutes ses instances et parmi ses prochains candidats et candidates. Cela passera forcément par une nouvelle manière de voir les structures militantes, ainsi que le rôle de député. Ça pourra aussi nous éviter de gaspiller des candidatures de qualité. Ce n’est certainement pas la seule chose à changer dans la manière actuelle de faire de la politique, mais c’est une de celles dont il convient très certainement de parler aujourd’hui.

Et pour finir, j’ai envie de partager à nouveau une réflexion faite il y a un mois, à l’occasion de mon quarante-troisième anniversaire. Je m’y interrogeais sur les raisons qui me poussaient à poursuivre mon engagement politique. Le lien est ici:

La politique, pourquoi? | 26 mars 2016 

Je me retrouve encore plus clairement dans ce texte aujourd’hui.

Et je peux d’ores et déjà dire que ce sont ces convictions qui m’animeront pour la suite des choses — et notamment dans le choix de la personne que je souhaiterai voir succéder à Pierre Karl Péladeau.

 

15 réflexions sur “Le regard (déjà) tourné vers le futur

  1. Ton argument sur la politique en général est important. Les choses ne sont évidemment pas faciles à comparer, mais mettons qu’on veut sur-simplifier, on arrive à la conclusion qu’être chef de l’opposition à Québec, ça use plus que PDG d’une des plus grandes entreprises médiatiques. Ce n’est _évidemment_ pas aussi simple, mais l’image frappe.

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