Quand une fin ramène à l’optimisme

La lecture de la dernière édition imprimée du Soleil, et les nombreux documents d’archives qu’elle nous fait découvrir m’ont donné envie de fouiller aussi dans les archives de mon blogue.

Et comme souvent, ça a donné lieu à un fascinant enchaînement de découvertes et de réflexions.

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J’ai commencé par relire ce texte publié sur mon blogue il y a vingt ans dans lequel, coïncidence, je me réjouissais justement d’un éditorial du Soleil !

Comme je n’en citais que quelques extraits, je me suis tourné vers BAnQ pour le lire en entier. C’est dans l’édition du 31 décembre 2003 (à la page 15).

Un peu plus bas dans la même page, on peut lire le texte d’une étudiante de 20 ans qui partageait son angoisse devant l’avenir.

Cette angoisse exprimée en 2003 m’a semblé devoir être mise en perspective avec l’éco-anxiété dont on parle aujourd’hui fréquemment, particulièrement chez les jeunes.

Je suis de ceux qui pensent qu’il n’est pas utile (pire: qu’il est nuisible) de nourrir l’anxiété devant l’avenir. Ça a un effet démobilisateur. Je crois qu’il est préférable de nourrir l’espoir, de montrer que nos actions sont efficaces, qu’il est possible de changer les choses et qu’on pourra atténuer les effets néfastes des changements climatiques, notamment.

Ça m’a fait penser que j’avais vu quelque part sur les médias sociaux, hier, un extrait d’une entrevue de fin d’année avec Steven Guilbeault, dans laquelle il abordait justement cette question. J’ai eu envie d’écouter l’entrevue en entier. Elle est ici.

Le ministre évoque dans cette entrevue les conclusions de la COP 28, qui réitèrent le besoin pour tous les pays d’atteindre la carboneutralité, d’ici 2050. On peut se demander s’il reste assez de temps pour trouver les façons d’y arriver?

À quel point c’est loin 2050?, me suis-je demandé. Calcul rapide: c’est dans 26 ans. De quoi avait l’air le monde il y a 26 ans?

Retour aux archives du Soleil, sur le site de BAnQ.

Comble de la coïncidence: à la une de l’édition du 3 janvier 1998, un article sur les femmes en politique a pour titre: « La parité des sexes: pas avant 2050 ». Il est signé par Julie Lemieux.

J’ai souri en pensant que le conseil municipal de Québec est actuellement composé de 12 femmes et 10 hommes.

Comme quoi certaines choses changent parfois plus rapidement que prévu.

Parmi les autres constats de mon survol de quelques éditions du Soleil publié en 1998? On parlait d’Internet, mais Google n’existait pas (vérification faite: la première référence est le 11 avril 1999, en page 5). Alors pas besoin de dire que tout ce qui a suivi: réseaux sociaux, téléphones intelligents, tablettes, etc. Niet.

Et comme tout est dans tout, c’est grâce à Google que j’ai pu savoir qu’en 1998, Steven Guilbeault, venait tout juste d’être nommé… responsable du dossier des changements climatiques pour Greenpeace. La boucle était bouclée.

Il y a autant de temps qui nous sépare de ce moment, qu’il nous en reste à vivre d’ici 2050. C’est dire…

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Cette déambulation dans les archives m’a rappelé à quel point le temps est une chose particulière.

On peut survoler le Soleil de 1998 sans grand dépaysement (quand on a 50 ans, du moins), parce que certaines choses ne changent pas, ou si peu, en 26 ans. D’autres choses changent profondément, à un niveau qu’on n’aurait même pas pu imaginer — le développement d’Internet, par exemple, qui aura même fini par faire disparaître l’édition imprimée du Soleil.

Il reste 26 ans d’ici 2050… De la même façon, certaines choses qui nous sont familières ne changeront probablement pas beaucoup d’ici là. D’autres sauront nous surprendrons complètement. Lesquelles? Probablement celles auxquelles nous aurons choisi, comme société, de consacrer notre attention et nos efforts.

Je suis convaincu que si nous faisons les bons choix, il y a tout lieu d’être optimiste. C’est toute l’importance de la politique, d’ailleurs.

Nous allons arriver à trouver des façons pour que la Terre reste un endroit où il fait bon vivre pour les êtres humains — et qui sait, peut-être même encore mieux qu’aujourd’hui, parce qu’il ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas facile pour tout le monde actuellement…

Aujourd’hui, c’est la fin de l’édition imprimée du Soleil, mais ce n’est pas la fin du monde.

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