
Un peu moins froid qu’hier ce matin. Et une petite neige qui recouvre les rues. Une toute petite épaisseur d’une neige très légère. J’étais le premier à marcher sur la rue de la Scène ce matin. Avec la musique du Noël de Charlie Brown dans les oreilles.
La neige descendait très lentement du ciel, en virevoltant: un peu à gauche, à droite, encore un peu à droite, non à gauche. Impossible de prévoir la trajectoire des flocons. Ça m’a fait penser à mon jeu préféré dans The Price is Right: Plinko. Ça devait être dans les années 80.
Devant le 31da j’ai remarqué des traces sur le trottoir. Des traces qui montaient alors que je descendais (c’est un jour impair). J’ai remonté ces traces jusqu’à l’église, où je les ai perdues de vue.
Mais je les ai retrouvées un peu plus loin, dans le grand stationnement, là où mon parcours est le plus improbable. Est-ce que quelqu’un ferait ma marche en sens inverse? La question m’a troublé.
J’ai imaginé toutes sortes de scénarios: est-ce que mes traces d’hier auraient perduré? Peu probable. Est-ce que monsieur Bonsaï serait venu à ma rencontre ce matin, mais que je me serais levé trop tard? Quel dommage! Ou ce ne serait qu’un hasard? Tout aussi improbable, il me semble — ou pas? Croyez-vous?
Essayant de chasser tout ça de mes pensées (je deviens fou avec ces marches matinales — je dois manque de sommeil!), je me suis concentré sur la neige sous les lampadaires. Une neige vraiment comme celles des films de Noël pour enfants.
Alors comme dans les films, j’ai identifié un gros flocon, je l’ai suivi du regard, puis j’ai tiré la langue pour essayer de l’attraper. Victoire! Comme avec les jujubes suédois quand j’étais petit. Et hop!… la parabole… la descente… et glop! — avalé!
Mais je remontais toujours ces pas intrigants. Impossible de ne pas y penser. Des traces de bottes d’homme… qui pourraient ressembler aux miennes… Au point où j’ai dû comparer mes traces avec celles que je remontais.
Vous ne me croirez pas: elles étaient pareilles! Ça aurait pu être les miennes! Ou était-ce les miennes? Troublant.
J’ai perdu de vue ces traces en tournant sur la rue Normandie.
La musique du Vince Guaraldi trio, Plinko, les films de Noël pour enfants, les jongleries avec les friandises… j’étais décidément dans la nostalgie ce matin. Dans les souvenirs.
Ben voilà! Les pas… je devais remonter mes propres pas: retour vers l’enfance! Non mais… là, franchement… arrête avec tes interprétations invraisemblables!
Sauf que… sauf que… en arrivant sur la rue de la Scène, j’ai revu mes pas, et je me suis dit qu’il fallait que je sois prudent. Très prudent. Il ne fallait pas briser la ligne du temps. Je voulais être sûr de retrouver qui je suis une fois de retour à la maison…
Je me suis donc assuré de faire converger progressivement la trajectoire de mes pas du retour vers la trajectoire de mes pas au départ…
…et, plus encore, de me retourner pour faire les derniers pas à reculons, en remettant les pieds exactement dans mes traces, jusqu’en haut des deux petits escaliers qui mènent à la porte.
Ouf! Me revoilà!
Si tu te vois par la fenêtre… oh oh! :-)
(It’s Christmastime Again Charlie Brown jouait jusqu’à il y a un instant ici!)
Je sais, je sais… il y a même des gens qui me disent que c’était peut-être les traces de moi… demain! Je ne sais plus quoi penser!
Cet album est le plus grand album de Noël de tous les temps — pour ma mémoire!
Moi aussi, Vince Guaraldi, c’est Noël, sans quétaine! Mais vu l’âge des enfants, c’était la vidéo qui jouait. Aujourd’hui, la Ballade des Daltons. Je me fais mon ciné-cadeau et les enfants embarquent!
@Helene ! Damien Robitaille nous fait un cadeau ce matin! https://mobile.twitter.com/damienrobi/status/1341379743334207490