
Il existe évidemment plusieurs sites web pour obtenir des informations sur les bateaux qui naviguent sur le Saint-Laurent. Les plus courantes: le nom, le port d’origine et le port de destination.
C’est rapidement devenu un jeu — presque un réflexe — avec la famille et les amis.
— Ce bateau arrive de telle ville et sans va dans telle autre: que pensez-vous qu’il contient?
Ça donne chaque fois lieu à des conversations et des recherches qui nous font découvrir le Québec sous des angles méconnus. Ça laisse aussi des questions à l’esprit aussi qui alimentent la curiosité pendant plusieurs semaines — vous verrez!
Prenez le Nunalik, qui est passé devant Québec hier soir. Marine Traffic m’a appris qu’il était parti de Bécancour à destination de Matane.
Mes recherches m’ont rapidement permis d’apprendre que le bateau est exploité par une entreprise qui s’appelle Nunavuk Eastern Arctic Sg Inc (NEAS).
D’une chose à l’autre, j’ai découvert un reportage de Radio-Canada, qui évoque le déménagement des entrepôts de NEAS de Valleyfield à Bécancour. Un reportage vraiment très intéressant!
NEAS est responsable de l’approvisionnement des communautés du Grand Nord québécois.
Le Nunalik transporte donc vraisemblablement des denrées non périssables, des meubles, des matériaux de construction, des voitures, du mazout, etc. — qu’il coûterait beaucoup plus cher d’acheminer par avion.
J’ai appris que les navires de l’entreprise « sont de propriété inuit et à leur bord, il y a toujours deux marins inuit » et qu’il y a « une forte participation des Inuit au conseil d’administration de l’entreprise et parmi les actionnaires. »
J’ai aussi été surpris d’apprendre que les réchauffements climatiques ne facilitent pas du tout la vie des pilotes de NEAS, au contraire:
« Le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaciers, ce qui rend la navigation plus difficile. Il y a énormément de glace à laquelle on doit faire attention. C’est probablement le défi principal pour les navigateurs qui vont dans ces eaux-là. »
L’horaire de transport de NEAS m’a appris que l’entreprise opère cinq bateaux… et que c’est pas la fin de la saison d’approvisionnement. Le Nunalik fait sa dernière livraison de l’année, comme le confirme cet autre reportage de Radio-Canada:
« La saison d’approvisionnement s’échelonne chaque année de la mi-juin au mois d’octobre, lorsque les eaux sont libres de glaces. »
Parti de Bécancour hier soir, le 28 septembre, Le Nunalik arrive à Matane à l’instant où je publie ce texte. On y embarquera d’autres marchandises dans les prochaines heures avant qu’il reprenne sa route, aujourd’hui même, pour Kuujjuaq, puis Tasiujaq, et finalement Aupaluk, où il sera le 21 octobre.
La livraison suivante sera… dans neuf mois!
Le Nunalik devrait être de retour à Bécancour le 27 octobre. Trois semaines pour se rendre. Une semaine pour revenir.
Où ce bateau passera l’hiver? C’est une bonne question — il faudra que je fasse un suivi là-dessus.
Tu nous monte un beau bateau… :-)
Je vais demander à mon chum de marin, il connait assurément la réponse. Il est allé travailler dans le grand nord avant la pandémie justement… + de 24 heures de transport (avion + auto) pour atteindre le port de Milne Inlet)! Tout cela est effectivement passionnant! ;)
https://canadac3.ca/fr/expedition/the-places/milne-inlet-2/
@Caroline: oh! Je viens d’aller voir c’est où sur la carte… ouf! Le bout du monde!