Liberty School. J’avoue avoir été d’abord séduit par le nom, mais il est vraiment très bon. Un peu cher pour en faire une habitude, mais assurément une très belle découverte!
Catégorie : Divers
Barouetté
Grosse fin de semaine de réflexions éducatives et politiques, heureusement entrecoupées de bains de soleil et de rencontres familiales.
Débutée avec la lecture de Marie-Victorin, interrompue par les tribulations provoquées par la démission de Bernard Landry, la fin de semaine se sera finalement conclue par le visionnement d’un chef d’oeuvre de Charlie Chaplin. Je me suis drôlement fait barouetté entre l’inspiration, l’admiration, et l’incrédulité. Je n’en ressors d’ailleurs pas complètement indemne. Ces trois hommes étaient manifestement guidés par de très puissants idéaux. Et moi, quels sont les miens?
Avec tout ça, j’ai évidemment manqué de temps pour compléter ma réflexion sur la nécessaire survie de l’AQUOPS. J’ai heureusement pu l’étayer considérablement, notamment grâce à un très fructueux dialogue avec Marcel Labelle, cofondateur de l’association. Je publierai d’ailleurs dans les prochains jours, avec sa permission, l’essentiel de notre conversation. À suivre…
Fin de la discussion
J’ai été directement interpellé par Normand Péladeau plus tôt aujourd’hui dans la liste edu-ressource. Son message ne se retrouve toutefois pas dans les archives de la liste, pour une raison que j’ignore.
Établissant ce qu’il présente comme un portrait des « positions respectives » dans l’actuel débat sur la réforme, monsieur Péladeau termine ainsi son message:
« Êtes-vous d’accord avec ce portrait Monsieur Laberge? Et vous, autres lecteurs de cette liste? »
J’ai d’abord pensé répondre, parce que le portrait présenté est pour le moins injuste, mais je résisterai. Et je fais l’hypothèse que presque tous les lecteurs de la liste feront de même parce qu’ils auront constaté comme moi que M. Péladeau manque trop souvent à ce que Mario Asselin appelle le devoir d’être constructif.
Qu’importe ce que je pourrais répondre puisque, dans tous les cas, je ne pourrai que m’exposer au sarcasme de mon interlocuteur. Je pense avoir montré à plusieurs reprises mon intention et ma capacité à prendre part à une conversation de façon positive, en faisant preuve à la fois d’écoute et d’esprit critique.
Je ne nie pas la pertinence de certaines interrogations sur la réforme en cours et sur son implantation au secondaire, mais je ne peux plus accepter la tournure que prend la discussion à laquelle nous convie ses actuels détracteurs (avec pour résultats des sections commentaires fermées ici et là, par exemple).
Alors à défaut de nouveaux interlocuteurs pour discuter de ces interrogations (ou d’un radical changement d’attitude des interlocuteurs actuels), je vais dorénavant me concentrer sur la poursuite de mon travail de terrain, afin d’éprouver mes convictions au contact de ceux et celles qui vivent cette réforme au quotidien.
Je persiste et signe, le devoir des intellectuels ne peut se limiter à critiquer. Il doit aussi, et surtout, être de proposer.
Voyager dans le temps
Gilles Jobin lance une invitation des plus intéressantes:
« Imaginez une machine vous permettant de remonter le temps. Cette machine ne peut vous donner qu’une heure, une toute petite heure dans le passé. À quel personnage célèbre rendriez-vous visite ? Quelles questions lui poseriez-vous? »
Ma réponse a été un peu trop spontanée, j’y ai laissé plusieurs coquilles par empressement… et je m’en excuse en vous invitant à ajouter la vôtre!
Questions d’éducation… et de civisme!
Bravo à Marie-Andrée Chouinard qui dénonce clairement dans Le Devoir de demain, les enfantillages dont nous n’avons surtout pas besoin par les temps qui courent:
« De mauvais effluves de partisanerie politique ont envahi hier le Salon rouge, à l’Assemblée nationale, où se déroulait l’étude des crédits octroyés au ministère de l’Éducation. Résultat? Un cirque, une garderie — au mieux, la maternelle — et des échanges batailleurs menant au vide politique le plus déshonorant…
Ils devaient éplucher les crédits budgétaires alloués à l’éducation. Ils devaient causer réforme, réinvestissement dans les universités, religion à l’école et anglais à la première année. […]
Les discussions, qui se sont terminées à l’heure du dîner hier sans avoir véritablement permis de creuser quelque crédit que ce soit –ou si peu –, doivent se terminer la semaine prochaine. Espérons un peu plus de hauteur dans les délibérations. […] »
Vous n’y croyez pas? Lisez par vous-même!
Linux, l’Australie… et le Québec
Au moment où les discussions autour de la place du logiciel libre en éducation prennent de l’ampleur au Québec ‹ en particulier autour de la question des portails scolaires ‹ il m’apparaît important de s’intéresser également aux réflexions que mènent d’autres éducateurs sur le sujet ailleurs dans le monde.
Évidemment, les points de vue sur cette question sont à peu près aussi nombreux que les situations sur lesquelles il est possible de se pencher. C’est d’ailleurs pourquoi je préfère ne pas m’attarder aux cas particuliers et porter davantage mon attention sur les textes qui mettent en évidence les rouages qui influencent les débats et qui guident les prises de position. Autrement dit, c’est la dimension systémique de l’affaire qui m’intéresse le plus.
C’est dans cette perspective que je me suis intéressé à un texte publié il y a quelques jours dans ZDNet Australia.
La réforme fait jaser (et réfléchir!)
De mon point de vue, les discussions autour de la réforme prennent vraiment une tournure intéressante. Voici quelques notes à ce sujet, glanées ça et là.
L’école finlandaise
Claude Anttila a enseigné trente-six ans au lycée français d’Helsinki. Elle est aujourd’hui rattachée à la direction nationale de l’Education du gouvernement Finlandais. Kari Pitkanen est quant à lui directeur de l’Office général de l’enseignement. Ils accordaient l’automne dernier une entrevue à Julie Joly, journaliste à l’hebdomadaire français L’Express. Quelques extraits du texte publié dans l’édition du 25 octobre 2004:
« « Si un enfant a des difficultés, nous estimons que c’est notre faute, c’est à nous de trouver une solution », explique Kari Pitkanen. […]
Pas de notes, pas de redoublement, pas de programme obligatoire: jusqu’au bac, les élèves sont suivis individuellement. Un psychologue est présent dans chaque établissement. Les élèves dyslexiques sont suivis par un orthophoniste au sein même de l’école. Mieux, en cas de difficulté dans une matière, ils sont aidés gratuitement par un professeur en dehors des cours – un soutien dont bénéficie près de 1 élève sur 6 chaque semaine. […]
Mais ce n’est pas tout. Depuis 1972, la gestion de l’éducation (hors université) est entre les mains des communes. Résultat: les enseignants sont embauchés directement par les écoles, sur dossier et sur entretien. Le comité de gestion des établissements, constitué d’élus, de professeurs et de parents d’élèves, participe aux recrutements. […]
Ici, chaque directeur d’établissement gère son budget de manière autonome. Mieux encore, il peut choisir le nombre d’heures de cours alloués à chaque matière. « Nous n’avons pas de programme strict à suivre, mais des résultats à atteindre ». […] si une classe a atteint les objectifs fixés plus tôt que prévu, le cours peut être arrêté durant d’année et remplacé par d’autres, dans des matières plus difficiles. Cela implique évidemment une grande souplesse d’organisation. »
Merci à François Marcotte, alias Magellan, pour avoir attiré mon attention sur cet article.
Éviter la polarisation
Plusieurs opinions se sont exprimés ces derniers jours au sujet de la GRICS et du logiciel libre. Et je dois dire que le ton de ce que j’ai lu me préoccupe un peu parce que je ne trouve pas particulièrement souhaitable qu’on polarise autant le débat aussi rapidement.
Je suis a priori en faveur du logiciel libre. Mais je ne pense pas que c’est une panacé. L’objectif qu’il faut viser est que ceux et celles qui ont des besoins aient le choix de la solution qui leur convient le mieux. Et qu’ils puissent l’adopter sans contraintes indues. Dans un marché libre, ou le logiciel libre a droit de cité, on ne peux pas interdire la vente de solutions « propriétaires ». Et, d’ailleurs, pourquoi faudrait-il le faire?
Je préfère ne pas diaboliser les uns ou les autres si tôt dans la discussion, ce qui ne contribuerait en rien à faire avancer la cause du logiciel libre dans les écoles, et adopter une attitude plus ouverte au dialogue.
Il m’apparaît en effet préférable d’assurer d’une part les bases de la discussion, comme le fait courageusement l’AQUOPS à un moment où elle est vulnérable, et d’autre part attendre la publication des prochaines études du professeur Wybo, sur les autres volets du projet MILLE (elles devraient être publiées d’ici la fin mai, me dit-on, et apporter à nouveau de l’eau au moulin).
Je persévère dans l’idée que le temps est propice pour tenir des états généraux sur les technologies à l’école… et je me dis que si on souhaite que cela soit possible, il serait préférable que nos interventions restent de l’ordre des explications et des questions plutôt que d’adopter le ton des accusations.
D’autant plus que des questions, il y en aurait tant à poser! Je travaille d’ailleurs toujours à formuler les miennes…
Réaction de la GRICS
J’ai pris connaissance avec intérêt, ce soir, du communiqué dans lequel la Société GRICS formule ses commentaires au sujet de l’étude comparative entre le Bureau Virtuel MILLE et le Portail Édu-groupe. La GRICS y apporte quelques précisions, souligne ce qu’elle perçoit comme des omissions de l’étude et vante les caractéristiques de son produit.
C’est la réponse d’un fournisseur. C’est correct. C’est son rôle.
Mais dans cette perspective, il nous manque encore le point de vue des clients. Qu’en penses les commissions scolaires de cette étude? Et le ministère de l’Éducation? Parce qu’ultimement, ce sont eux, bien sûr, qui achètent (et paient, ou non) les services que leur offre la GRICS. Est-ce que le rapport du professeur Wybo les a sensibilisés à de nouvelles perspectives sur les « services informatiques »? Est-ce qu’il les amènent à reconsidérer certains choix? Ou si au contraire, il s’attarde à des problèmes dans lequel il ne se reconnaissent pas? Cela m’apparaît au moins aussi important que le point de vue de la GRICS pour la suite de cette réflexion.
Quoi qu’il en soit, ma réflexion personnelle doit se poursuivre au sujet des implications du rapport Wybo, de façon générale, et sur le communiqué de la GRICS, en particulier.
Ce que je peux toutefois déjà affirmer, c’est que par delà les points de vue de chacun des acteurs qui sont directement concernées (et qui nous sont nécessaires), c’est sur le rapport que le système scolaire entretient avec les services informatiques (administratifs et éducatifs) qu’il m’apparaît de plus en plus urgent de nous pencher.
Comment nos mécanismes d’approvisionnement nous jouent-ils des tours? Qui paie véritablement? Pour quoi? Quels sont les coûts indirects ou cachés aux choix que nous faisons, ou que nous omettons de faire? Par quels mécanismes politiques, administratifs et comptables certains budgets peuvent (semblent) croître d’une année à l’autre alors qu’il n’y en a aucun (ou si peu) pour répondre à d’autres besoins? Dans ce contexte, qu’est-ce qu’une subvention? Y a-t-il des acteurs potentiellement importants dans ce débat qui en sont absents?
D’où l’intérêt, il me semble, d’élargir la discussion de manière à en faire rapidement une réflexion qui dépasse le cadre de la simple relation client-fournisseur.
Parce que si cette réflexion m’intéresse beaucoup, ce qui m’intéresse encore bien davantage, ce sont les retombées pédagogiques de tous ces investissements…
MILLE vs GRICS: et si on élargissait la discussion?
Michel Dumais signe dans Le Devoir d’aujourd’hui un texte très dur dans lequel il s’adresse directement les ministres Fournier, Audet et Jérôme-Forget afin qu’ils s’expriment au sujet d’un rapport d’évaluation du Bureau virtuel du projet MILLE, publié par Micheal Wybo, professeur invité aux HEC.
J’ai lu le rapport dès sa sortie, il y a deux semaines. Et au lieu de le commenter de façon immédiate, j’ai choisi d’attendre. J’ai fait ce choix parce que le document interpellait tellement directement la Société GRICS que je me suis dit qu’il fallait d’abord lui donner l’occasion de répondre. De s’expliquer.
Le rapport affirme, entre autres choses, qu’il y a d’énormes économies à faire pour les commissions scolaires à adopter MILLE par rapport aux produits équivalents proposés par la GRICS. Des millions de dollars. Rien de moins. Et même si je n’ai aucune raison de douter des conclusions du professeur Wybo, je me suis dit que la GRICS pourrait certainement formuler des arguments pour nuancer les conclusions, préciser ses orientations, faire valoir ses choix, etc. Et sut été de bonne guerre.
Mais depuis ce temps. C’est le silence radio. Aucun communiqué de presse. Aucune réaction apparente. Comme si la stratégie retenue avait été d’ignorer le rapport. De faire comme s’il n’existait pas. C’est incompréhensible. Inacceptable aussi.
Alors, je n’attends plus, et je profite de l’occasion que me donne le texte de Michel Dumais pour ajouter deux questions.
Lire la suite de « MILLE vs GRICS: et si on élargissait la discussion? »
Au sujet d’AmiWeb (précision)
Mise à jour qui s’impose sur ce texte:
Michel Dumais m’informe qu’il a fait des recherches et qu’il n’a jamais été question de faire payer qui qui se soit pour apparaître dans les listes de sites suggérés dans AmiWeb. Merci Michel.
L’inquiétude me reste donc que d’autres puissent le faire dans ce genre d’outils, mais voilà rassuré pour celui-ci.
Je m’en réjouis.
Poésie enseignante
Un jour,
J’ai choisi de marcher dans la vie
Entourée de rires d’enfants
Avec le zèle de mes 20 ans
Je rêvais de changer le monde
Par le biais de l’enseignement
La suite sur le carnet Web de Marisole…
Quartier Sainte-Geneviève
Tout est encore très loin d’être parfait… mais l’aventure commence avec le carnet Web du quartier que j’habite.
Déjà, plusieurs organismes ont été sensibilisés et ont montré de l’intérêt… ça s’annonce intéressant.
Et merci à maps.google pour l’image qui sert (au moins provisoirement) d’entête au site Web… même si ce n’est sans doute pas tout à fait rigoureux au regard des droits d’auteurs. J’y reviendrai…
Interrogation sur la réforme
Une (jeune) enseignante qui s’interroge de façon originale sur la réforme:
« Si on décide de changer nos maisons de paille pour des maisons de bois parce que c’est plus solide, mais que nous n’avons pas de clous et de marteau et utilisons de la colle, est-ce que c’est améliorer les choses ? Ça ne remet pas en question que la maison de bois est nettement meilleure que la maison de paille, que c’est une amélioration suite au développement des savoirs humains, mais si l’on ne donne pas aux ouvriers les outils nécessaires pour réaliser ladite amélioration, peut-être même parce que ces outils ne sont même pas inventés, ça sera un fiasco. »
Tant qu’à remettre en question, j’aime bien le ton. Et l’analogie situe bien la place de la forme et du fond dans l’interrogation. Sauf qu’il ne faut pas oublier que la réforme, on la fait aussi un peu parce qu’on a déjà constaté notre fiasco.
Source: Carnet de Marie-Elaine Jobin