Fin d’UpFing 2006

Petit bilan spontané de ma participation à la UpFing 2006 :

– J’aurais beaucoup aimé que plusieurs amis et collaborateurs Québécois et Français puissent participer à cette université de printemps.

– Je pense que mes ex-collègues d’OpossumiXmédiaZengo auraient beaucoup apprécié l’événement (Michaël particulièrement).

– Décidément, dans le champ de la réflexion d’avant-garde sur les usages des technologies dans une perspective de développement de réseaux sociaux, il n’y a que les « survivants du concret » qui ont des discours qui m’inspirent.

– Les témoignages les plus intéressants sont portés par des gens qui arrivent à communiquer à la fois leurs idéaux et à rendre compte simplement de leur engagement sur le terrain et des conclusions qu’ils en tirent. La prospective pure, les envolées théoriques et les nobles intentions m’ont laissées plus indifférent que jamais.

– Mes coup de coeurs sont pour, dans le désordre: Chris Messina et ses Bar Camp (des wiki live!), la puissante simplicité des interventions de Euan Semple, la découverte des travaux de Goffman (merci à Samuel Bordreuil), la découverte des travaux d’Olivier Auber sur la représentation de l’activité d’un wiki et la présentation franchement business de Julien Jacob sur ZDNET… sans oublier le site même de La Baune, où se déroulait UpFing. L’intervention virtuelle d’Howard Rheingold était aussi des plus intéressantes.

– Sur l’éducation en particulier, j’ai ressenti une grande résignation devant le constat que les institutions n’arrivent pas à comprendre (et encore moins à intégrer) les pratiques collaboratives qui apparaissent sur le Web.

– Le manuel scolaire a pris à quelques reprises sa part de baffes, quelques fois pour des raisons justifiables, parfois de façon injuste, le plus souvent sur la base d’une mauvaise compréhension du métier et du rôle de l’éditeur (à mon avis!).

– Je suis par ailleurs très heureux d’avoir pu valider, une fois de plus, bon nombre des conclusions que j’avais pu tirer de mes expériences antérieures.

– Autres moments forts de mon séjour, la rencontre de Christophe Ducamp et de Xavier Moisant (enfin!).

– Me reste plus qu’à rentrer à Paris et à accueillir le cousin demain matin!

Grosse semaine dans « ma blogosphère »…

Jean-Sébastien quitte à son tour Opossum. Il faut que je lui souhaite bonne chance de ses nouveaux projets. Que je lui dise merci aussi, un très gros merci, pour toutes les réflexions que nous avons passionnément amorcées ensemble et que nous poursuivons maintenant chacun à notre manière, de chaque côté de l’Atlantique.

iXmédia rend accessible sur le site de nosracines une mise en forme remarquable du résultats du travail d’Ana-Laura: deux enquêtes historiques et pédagogiques pas mal intéressantes! À voir.

iXmédia annonce qu’il adopte Québec urbain, un site que j’avais encouragé Francis Vachon à lancer et qu’il a mené avec une main de maître, au point d’assurer sa poursuite malgré son départ de Québec. Chapeau!

Gilles G. Jobin lance un projet audacieux inspiré d’un livre qui m’a toujours fasciné…

Il y aurait aussi tant à exprimer sur tant de textes publiés ici et là…

À+

L’hospitalité française

Je n’ai pas écris depuis plus d’un mois. Le temps passe très/trop vite. Je continue néanmoins de lire et de penser beaucoup au Québec, à tous ceux que j’aime et à tous les projets qui s’y vivent — ceux que j’ai laissé et les autres.

J’espère trouver éventuellement le temps d’écrire ici un peu plus souvent dans les prochaines semaines… mais il y a tant à faire ici pour apprécier le dépaysement, apprivoiser le quotidien, accomplir le boulot qu’on attend de moi, découvrir le monde.

Sauf que ce matin, en lisant dans Cyberpresse que « les Français seraient le peuple le plus ennuyeux et le moins hospitalier de tous » je ne peux pas garder le silence!

Je ne comprends pas.

Je ne reconnais pas ceux et celles qui nous ont accueillis ici. Pour nous, tout a été impeccable: l’accueil dans l’immeuble, dans les écoles, au travail, etc. Vraiment, tout a été parfait.

Rien à redire sur l’hospitalité!

Et sur le fait que la France soit ennuyeuse… ben, disons que je n’ai rien à dire sur le sujet, sinon pour pousser un très grand éclat de rire.

Je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer!

Gros merci à tous ceux et celles qui ont fait des six derniers mois une si extraordinaire aventure.

Je souhaite la même aventure à tout le monde.

Nom d’un chien!

Aujourd’hui: brunch entre amis, à Paris! Super sympathique.

Défilé du nouvel an chinois: couleurs, dragons, musique, pétards, la foule sur le boulevard de Choisy pour accueillir le chien.

Grande promenade au retour sur la rue de Tolbiac. Bouffe.

Activité de correspondance pour les enfants: plus d’une heure à écrire, dessiner, tramer des complicités quelques parents et amis du Québec.

Puis dodo. Et pour moi: lecture (beaucoup); écriture (un peu).

Merci à tous les copains qui bloguent. J’ai été un peu avec vous ce soir. J’ai beaucoup apprécié vos réflexions et vos clins d’oeil. J’aurais aimé tous vous écrire. Ça viendra.

Par ailleurs, je me remets lentement, mais sûrement, à réfléchir avec un peu de recul à l’éducation, de façon générale, et à ce qui m’amène où je suis, en particulier — le projet d’une cité éducative, toujours, ça ne cesse de se confirmer dans mon esprit.

Un projet d’écriture qui sommeillait depuis quelques temps — écriture à quatre mains, au moins, dont celles de Mario! — est d’ailleurs l’occasion de me réactiver les méninges autour de tout cela (et si cette fois ça y était?). À suivre…

Le mot de la fin pour aujourd’hui? Je l’ai trouvé ici:

« Jusqu’à aujourd’hui, notre génération politique a réagi, il nous faut maintenant agir. »

Je ne sais pas si la façon proposée est la méthode la plus efficace de le faire, mais je me réjouis néanmoins de voir l’intention aussi clairement exprimée. Ça aussi, ce sera à suivre…

Vingtième jour

Une fois installé, le confort un peu retrouvé, un nouveau rythme sur le point de s’établir (il faut encore nous habituer au congé scolaire du mercredi et à l’école du samedi matin) on apprécie Paris un peu plus chaque jour. Pour la diversité, l’histoire, les sons, les couleurs, les accents, les saveurs et les conversations. Partout, il y a quelque chose découvrir pour qui veut bien se laisser surprendre… être attentif, entretenir un état d’émerveillement. La Place d’Italie, à Paris, embellie de lanternes et de banderoles pour souligner le nouvel an chinois… c’est étonnant! C’est fantastique.

J’apprécie particulièrement lire dans le bus et dans le métro. J’en suis déjà à mon second roman qui, comme le premier, se déroule à Paris — dans des lieux que je fréquente régulièrement: rue Blanqui, Place de la Concorde, Boulevard Saint-Michel, Métro Corvisart, Gare de Lyon. C’est fascinant. J’ai parfois vraiment l’impression de côtoyer les personnages du roman, d’habiter mon livre, d’en être moi-même un personnage. D’ailleurs, n’est-ce pas un peu le cas? Mais qui l’invente ce récit? Qui tient la plume? C’est moi, aussi. Sans doute. Et vous? Qui êtes-vous? Des personnages à mes côtés? Des co-auteurs? De simples lecteurs? Qui êtes-vous?

Et si dans vingt ans je devais trouver ce livre sur un banc, dans un parc, ou dans une librairie de livres d’occasion, qu’est-ce que j’y lirais en quatrième de couverture? Quelle dédicace y trouverais-je? Aurait-il seulement été imprimé?

S’il y a une chose à laquelle il est particulièrement difficile de s’habituer, c’est de déposer les enfants à l’école, à 8h30, alors qu’il fait encore noir! Vivement les levers ensoleillés…

Il n’y a pas que des voleurs d’enfance

Je trouve incroyable que le documentaire (où est-ce un pamphlet?) de Paul Arcand, Les voleurs d’enfance, ait pris une telle place dans les médias avant même d’être en salle. Ça sent un peu le débat public provoqué pour des raisons publicitaires (ce qui n’en fait pas un débat moins important!).

Avant de juger sur le fond il faudra évidemment attendre de voir le film et accepter passivement que les experts nous farcissent d’analyses de toutes sortes pour encore trois pleines journées. On a rarement vu mieux pour faire en sorte qu’une population se sente incompétente pour prendre part au débat.

On fait quand même parfois de belles découvertes parmi tous ces experts. Cela a été le cas pour moi ce soir, au Point, avec le pédiatre social Gilles Julien. Son approche, éducative au possible, misant sur le milieu et la communauté, m’a plu beaucoup. J’ai trouvé deux textes qui permettent d’en savoir un peu plus à son sujet:

La pédiatrie magique du Dr Bohème
Dr Intraitable

Il faut aussi visiter le site de l’organisme Assistance d’enfants en difficulté, que le docteur Julien a contribué à mettre sur pied.

Un homme décidément très inspirant.

Savoir sur quoi mettre l’accent

Je ne sais pas trop quoi penser de la demande du Conseil supérieur de la langue française pour que les écoles québécoises appliquent progressivement la réforme de l’orthographe qui dort sur les tablettes, presque partout dans la francophonie, depuis plus de dix ans.

Je suis quelqu’un qui n’a pas peur du changement et des inconvénients qu’il entraîne inévitablement.

Je suis néanmoins sensible à l’opinion que relaie l’éditorial du Devoir de ce matin — sa conclusion, en particulier.

Je pense qu’au bout du compte, tout est question de priorités. Et il est vrai que, dans le cas présent, les écoles n’ont pas vraiment besoin d’une nouvelle source de polémique entre parents, enseignants et experts de toutes sortes. On en a déjà plein les bras avec le renouveau pédagogique et la volonté, de plus en plus partagée, d’adopter un modèle d’école plus ouvert sur la communauté.

Établir des priorités, c’est aussi ça, savoir où mettre l’accent.

Un ordinateur portatif à moins de 100 $

C|net: « The proposed design of the machines calls for a 500MHz processor, 1GB of memory and an innovative dual-mode display that can be used in full-color mode, or in a black-and-white sunlight-readable mode. […] Power for the new systems will be provided through either conventional electric current, batteries or by a windup crank […] The machines, which will run a version of the Linux operating system […]For connectivity, the systems will be Wi-Fi- and cell phone-enabled, and will include four USB ports […]

…a goal of the project is to make the low-cost PC idea a grassroots movement that will spread in popularity, like the Linux operating system or the Wikipedia free online encyclopedia. « This is open-source education. It’s a big issue. »

« This is the most important thing I have ever done in my life, » Negroponte said. »

Production de masse annoncée pour 2007. Faut vraiment voir les images… Impressionnant!

Le monde n’a décidément pas fini de changer! Les conséquences de tout ça sont vraiment imprévisibles. Nous avons, comme éducateurs, à réfléchir à tout ça. Pour les enfants d’ici, et d’ailleurs.

Avale ta montre!

J’aime polémil bazar depuis le début. Pour leur musique festive, leurs textes subtiles, durs et enjoués. Pour leur politique poétique.

La plus récente livraison, Avale ta montre, est particulièrement réussie. Dès la première écoute on tombe sous le charme. Et on danse (oui! oui! chacun à sa façon!).

Bravo particulier à ma cousine-violoniste, dont L’homme tonneau nous fait découvrir les talents d’auteure et d’interprète. Josiane, tu as vraiment une superbe voix.

Géniale audace!

[reçu par courriel]

COMMUNIQUÉ

L’Agence Science-Presse contre Raël

Montréal, le 27 septembre – L’Agence Science-Presse (ASP) proteste contre Raël. La semaine dernière, le gourou fantasque a déposé une poursuite contre huit groupes de presse et médias du Québec (dont La Presse et Le Journal de Montréal), qu’il accuse d’avoir publié des propos insultants envers lui et sa « religion ».

L’Agence Science-Presse est insultée de ne pas figurer dans la liste des médias poursuivis par Raël et exige des excuses !

Depuis 2002, l’Agence Science-Presse a pourtant largement fait sa part pour faire de la publicité à l’homme-en-blanc: elle a en effet désigné Raël comme un clown, un fantaisiste, un halluciné et un hurluberlu (quatre fois dans le même article) un être sans crédibilité, et associé, de surcroît, à un canular de premier ordre : le clonage d’un bébé.

En tant que journalistes scientifiques, nous sommes peut-être regardés de haut par l’ex-journaliste sportif que fut Claude Vorilhon. Cette attitude discriminatoire doit cesser et l’ASP exige d’être elle aussi poursuivie… si bien sûr M. Vorilhon n’a pas encore compris les arguments qui conduisent à le qualifier de clown, de fantaisiste, d’halluciné et d’hurluberlu.

Pour informations:
Le matin des hallucinés
L’autre canular des Raéliens
L’hypothèse de la semaine

Anecdote sur le redoublement

Au souper. Toute la famille est autour de la table. Les enfants racontent tour à tour leur journée à l’école ou au CPE.

Au tour de Béatrice, après les mille et une activités réalisées, la conversation prend une tournure qui semble la préoccuper davantage.

Fille: Tu savais que Julie [nom fictif] a doublé?

Père: Non, je ne savais pas. Ça veut dire quoi doubler?

Fille: Ça veut dire qu’elle recommence son année, la même que l’année dernière.

Mère: Ça se peut. Parfois, c’est mieux comme ça. Quand on a beaucoup de difficulté à réussir quelque chose, il vaut mieux recommencer pour réussir mieux et repartir du bon pied [et ainsi de suite, comme vous pouvez deviner].

Père: Alors si Julie a eu beaucoup de difficulté l’an dernier, peut-être que c’était mieux qu’elle recommence pour comprendre mieux.

Fille (exclamation): Ben franchement, c’est même pas elle qui a décidé!

Résultat: père et mère bouche bée devant la belle candeur d’un enfant qui n’a pas encore pris la mesure de toute la mécanique sur laquelle s’appuie l’école.

New York, 11 septembre 2001

Il y a quatre ans, j’étais au pied du World Trade Center. J’ai dû courir. Pour sauver ma peau. Aujourd’hui, j’ai le goût d’y réfléchir. Les dates anniversaires servent aussi parfois à cela.

J’y reviendrai probablement, par écrit, dans les prochains jours, mais d’ici là, pour mémoire, je reprends ici le texte que j’avais adressé aux médias dans les jours suivants l’incroyable journée.

Lire la suite de « New York, 11 septembre 2001 »

Neuf mois de septembre à parler d’éducation sur le Web!

Pour le plaisir… je me suis payé un petit voyage dans le temps, question de voir le chemin parcouru de façon un peu anecdotique!

Résultat, j’ai rassemblé quelques textes que j’ai écris en septembre 1997, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, et 2004. Le mois de septembre 2005 est encore trop jeune pour savoir par quoi il sera marqué!

Je me suis lancé dans cet exercice il y a quelques jours, en lisant le texte de Gilles Jobin, TIC — ce que je crois, qui m’a replongé dans ma Lettre à Béatrice, écrite en 1999. Le temps passe…

Décidément, Gilles a bien raison lorsqu’il dit:

« Pourquoi les élèves doivent-ils développer une compétence TIC? Pour une raison fort complexe : parce que cela les aidera à devenir ce qu’ils sont : des êtres humains de réflexion, des êtres humains qui ont quelque chose à apporter à l’humanité. Parce que, comme l’a chanté Harmonium, « on a mis quelqu’un au monde, faudait peut-être l’écouter » et que les TIC permettent justement d’écouter l’autre. »