Le pays des merveilles / 1

20130720-062253.jpg

Descendant du bus sur la rue Saint-Paul, je suis passé comme tous les matins devant le stationnement de la Gare du Palais. Pour une dernière fois avant les vacances.

Il faisait très beau. Soleil. Petit vent.

Aucun signe de pluie, et pourtant, le stationnement était couvert d’eau. Pire (ou mieux!): il se remplissait d’eau!

Mon environnement se préparait lui aussi aux vacances!

Demain il y aurait probablement là un lac et un parking à chaloupes.

La cabine abandonnée

IMG_9548

J’ai cru assister ce matin à la disparition du dernier téléphone public de la rue Saint-Paul. Ce sont les cônes et le ruban qui ont attiré mon attention. L’ouvrier était là, démontant discrètement la cabine. Le téléphone n’y était déjà plus. Je me suis arrêté et j’ai pris cette photo.

En reprenant mon chemin, je me disais qu’une cabine téléphonique c’est bien plus qu’un endroit pour communiquer, c’est aussi un point de vue — une perspective partagée par toutes les personnes qui utilisent le téléphone ou qui s’y abritent pour éviter la pluie.

Avec le démantèlement de cette cabine téléphonique, c’est donc aussi un point de vue sur la rue Saint-Paul qui disparaissait — ou qui devenait tellement improbable que cela revenait pratiquement au même.

C’est pour tenter d’immortaliser ce point de vue par un court texte que j’ai choisi de me transporter là, virtuellement, grâce à Google StreetView. Pour réaliser, ô surprise, qu’elle était abandonnée depuis longtemps! Sur la photographie prise par Google en avril 2012, on voit très bien que la cabine est là… sans ses portes et sans téléphone à l’intérieur!

Et dire que je suis passé sur cette rue des centaines de fois sans jamais remarquer la présence d’une cabine abandonnée… probablement parce que j’avais les yeux rivés sur mon iPhone, émerveillé par les images de cabanes abandonnées que tonydetroit partage sur Instagram.

Rue Saint-Paul

IMG_2120

L’été revient enfin. Il faut que je ressorte mon appareil photo. Que je reprenne l’habitude de l’avoir à l’épaule. Parce que le iPhone, c’est bien, mais ça reste limité.

Il y aura les vacances évidemment, quelques semaines. Mais j’ai aussi envie de porter une attention particulière à mon parcours quotidien sur la rue Saint-Paul, du Musée de la civilisation à la Gare du Palais.

J’ai envie de faire une sorte de relevé photographique de cette rue où je croise presque tous les jours, depuis plusieurs années, cet inconnu au pas élastique et cette femme, toujours un café à la main, dont j’ai découvert l’identité tout à fait par hasard, il y a quelques semaines.

Cette rue étonnante où les matins où la magie opère on peut rencontrer en mois d’un quart d’heure une musicienne, un poète laveur de vitres, un écureuil philosophe, une cow girl égarée, un cultivateur d’asperges, un galeriste, un loueur de tandems, un réparateur de statues et une jeune femme qui bosse les gars de la construction avec une éblouissante virtuosité. Tout cela sans oublier les volubiles habitués du Café Soleil et le discret Boys club de l’Hôtel Belley.

Un été pour observer, photographier, prendre quelques notes.

Et qui sait, un jour, écrire quelque chose sur cette rue que j’aime profondément.