Ni voir,
Ni entendre,
Ni parler.
Faire comme si de rien était.
Le leadership de l’absence.
Et comme il n’est pas possible de disparaître complètement, on se réfugie de plus en plus dans des discours préfabriqués. Jusqu’à l’absurde. Jusqu’à prétendre, par exemple, que Fred Pellerin est un apôtre de la violence et l’intimidation. Ben voyons!
Jusqu’à la dérape.
Jusqu’à perdre le contact avec la réalité.
Si seulement il n’y avait que le gouvernement qui était enlisé dans cette bêtise — mais j’ai l’impression qu’on l’est malheureusement tous un peu. On manque de recul, on dit chacun notre tour un peu n’importe quoi, pour essayer de se sortir de l’impasse; dans l’honneur, si possible. Parce que nous ne comprenons plus très bien où nous en sommes — comment nous en sommes arrivés là.
Mais je me demande si ce n’est pas justement ça l’erreur — notre erreur.
Il ne s’agit plus de se sortir de quelque chose; il faut arrêter de réagir — parce que quand on se contente de ça, on fait le jeu des conservateurs.
Où nous en sommes, il faut surtout inventer la suite; entrer dans quelque chose de nouveau, qui reste à inventer — à décrire.
L’heure n’est plus à dénoncer, il faut proposer.
Comment le faire collectivement, cet été — en s’appuyant sur la mobilisation du printemps, et sans se laisser distraire par ceux et celles qui déparlent?
C’est la question qui m’habite.
Comment peut-on s’engager rapidement dans une telle démarche? et lui donner un rayonnement important — pour y engager le prochain gouvernement — quel qu’il soit — au lieu de s’en remettre candidement à une élection — dont on connaît bien les limites, particulièrement dans le contexte actuel?
C’est ce sur quoi j’ai le plus envie de réfléchir dans les prochains jours.
Faudra forcément tirer profit des réseaux sociaux, mais pas seulement.
Je pense qu’il va falloir commencer par se parler autour des BBQ… et multiplier les assemblées de patio — avec amis et voisins — comme on a déjà tenu des assemblées de cuisine.
Parce que c’est cet été que ça se passe…
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Photo: Sculpture de Tom Otterness — prise à New York le 5 juin 2012.
Bonjour Clément,
Je suis intéressé par cette initiative. Je serai à Québec ce mardi. On pourrait prendre une bière en fin de journée et en discuter si tu es disponible. Ça fait tellement longtemps qu’on ne s’est pas vus en plus!
Il faut réfléchir au-delà des cadres qui guident les façons de faire habituelles. Chris Argyris et Donald Schön diraient qu’on doit passer d’un «single-loop learning» à du «double-loop learning».
Je viens d’élaborer un point de vue un peu plus consistant ici: http://stephaneallaire.ca/?p=38
OUI ! Tout est dans cette phrase : « comment nous en sommes arrivés là ».
Nous faisons tous parti du « leadership de l’absence ». Encore une fois : quel beau miroir que celui que nous renvoie nos leaders.
Je propose ce sujet autour du BBQ : « Qu’est-je fait, moi, pour que cette situation de merde se produise ».
De se lancer là-dessus est mille fois plus dur que de de trouver des solutions. Ca demande du courage et une remise en question personnelle que peu ont le courage de faire…
@Stéphane: merci pour la réflexion. Je te reviens, il y a là de belles pistes. J’aimerais qu’on réfléchisse ensemble à comment développer des outils pour « canaliser » les réflexions que chacun fera de son côté, avec ses proches. Tu as des idées?
@Étienne: tu as raison de ramener ça aussi à une remise en question personnelle. J’ai par ailleurs quelques idées pour lesquelles tu pourrais être mis à contribution — ne te surprends pas si je reviens vers toi dans pas très longtemps! ;-)