Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, j’ai décidé il y a quelques mois de m’impliquer davantage dans la politique partisane — pour le Parti québécois, dont le programme correspond le mieux à mes valeurs et à ma manière de concevoir la politique. Je l’ai fait animé par la profonde conviction qu’il est devenu absolument nécessaire de changer de gouvernement, d’assainir les mœurs politiques et de remettre le cap sur la souveraineté du Québec.
La démocratie québécoise étant ce qu’elle est, si la campagne électorale nationale qui est en cours m’intéresse évidemment, c’est la lutte qui se fait dans la circonscription où je milite qui me tient le plus à cœur. En effet, c’est contribuant à faire gagner notre candidate locale que je peux contribuer le plus efficacement à la victoire du Parti québécois le 4 septembre prochain. Le reste est pas mal hors de mon contrôle. Et une campagne locale, j’vous jure que c’est pas juste des idées… y’a aussi (surtout?) beaucoup de concret, d’organisation, de mobilisation. Je prévois d’ailleurs en reparler bientôt.
C’est Rosette Côté qui est la candidate du Parti québécois dans la circonscription de Louis-Hébert. Notre candidate. C’est à elle que revient le mandat de battre Sam Hamad, le député sortant et candidat du Parti libéral du Québec.
Je connais Rosette depuis très peu de temps, mais j’ai découvert très rapidement à quel point c’est une femme passionnée et très proche des gens — « une des personnes les plus inspirantes que j’ai rencontrée », disait spontanément une jeune femme sur Twitter il y a quelques jours.
J’ai pensé lui poser quelques questions pour vous permettre de mieux la connaître à votre tour — des questions pas trop formelles, parce qu’elle est comme ça, et moi aussi!
Ce sont des questions qui restent assez générales, mais n’hésitez pas à ajouter vos questions dans la section commentaire, au bas de la page. Je les lui transmettrai avec plaisir et j’ajouterai ses réponses aussitôt que possible.
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QUESTION: J’ai été surpris de constater au cours des derniers jours à quel point les gens acquièrent vite le réflexe de t’appeler Rosette, comme on dit Pauline pour parler de la chef du Parti québécois. Pourquoi crois-tu?
RÉPONSE: Je crois que c’est parce que j’aime entrer en contact direct avec les gens. Cela me nourrit. J’ai besoin de comprendre et de discuter. C’est une question de caractère et aussi un héritage de mes parents.
Si je ne me trompe pas, tu habites Cap-Rouge depuis longtemps. C’est donc Sam Hamad qui te représente à l’Assemblée nationale depuis presque dix ans. Pourquoi choisis-tu de te présenter aujourd’hui à l’élection contre lui ? Tu penses seulement pouvoir faire mieux qu’il a pu le faire pour représenter les citoyens de Louis-Hébert ou tu as des reproches particuliers à lui faire?
Je me présente contre lui parce que je pense qu’il ne fait pas son travail. Il représente plus le gouvernement dans le comté que les citoyens à l’Assemblée nationale. J’aimerais qu’il nous présente un bilan sérieux de son action pour Louis-Hébert, des promesses qu’il a réalisées. Eh oui, je peux dire sans hésitation que je ne suis pas fier du député sortant… quand je pense à son manque de sensibilité et de clairvoyance à la corruption dans la construction. Pourtant, c’est un ingénieur qui travaillait dans une grande firme. Il pouvait savoir « comment ça marche ». Il a choisi de fermer les yeux.
En lisant les premières réactions à l’annonce de ta candidature, j’ai pu constater que plusieurs personnes accolaient une image d’homme d’affaires à Sam Hamad, alors qu’on t’associe à la défense des femmes. Qu’est-ce que tu en penses? Est-ce que c’est conforme à la réalité?
C’est vrai que j’ai un parcours de combat et j’en suis fière. L’enseignement, le syndicalisme, la défense des droits et femmes et la promotion de la famille ont marqué ma vie professionnelle. Et je crois sincèrement que la seule façon de faire évoluer les choses est de réunir les gens, de réapprendre à travailler ensemble. Sans solidarité, nous n’allons nulle part.
Quant à l’image Monsieur Hamad, je pense que c’est une illusion. On n’est pas un homme d’affaires simplement parce qu’on fréquente les chambres de commerce. Quand a-t-il vraiment agi en entrepreneur? Avec son propre argent? Il est un porte-parole, ce qui peut être respectable, mais il n’est pas un entrepreneur.
Qu’est-ce qui, dans ton parcours professionnel, a le plus marqué ta façon de voir le monde? Comment est-ce que cela influence ta manière de faire de la politique? De voir l’avenir du Québec?
Toutes les fois où j’ai réussi à réunir les gens autour d’une table, à partager les informations pour baliser le débat, à créer des consensus sur des objectifs, nous avons tous gagné. La politique familiale en est un bel exemple. En politique, la manière est particulièrement importante. Je reproche beaucoup au gouvernement actuel d’avoir divisé les gens, d’avoir semé le mépris au lieu de nous réunir. Le dossier des jeunes est particulièrement grave. Une société ne peut grandir en écrasant sa jeunesse.
Tu sembles être une femme pragmatique, tu abordes les choses très concrètement, loin des grands discours, toujours très proche de l’action. Quels sont tes engagements pour les citoyens de Louis-Hébert?
J’ai pris cinq engagements concrets pour Louis-Hébert (note: voir discours de lancement de la campagne). Mais au-delà de ces engagements, il y a quelque chose qui me tient à coeur. Pour faire revivre notre démocratie, il faut apprendre à rendre des comptes, à nouer un dialogue constant avec ceux qui nous confient un mandat.
J’ai une conviction profonde : il n’y a pas de démocratie quand un représentant du peuple rompt le dialogue et cesse de rendre compte de son travail. Dans les 30 jours qui suivront mon élection à titre de députée, une plateforme d’échange continu avec la population du comté de Louis-Hébert sera mise en ligne. Chaque année, des rencontres publiques avec les électrices et les électeurs du comté seront organisées pour que chacune et chacun puisse discuter directement des enjeux et de leurs ambitions pour le comté.
Tu as enseigné 15 ans, tu as été présidente de la Commission de l’équité salariale du Québec, commissaire aux plaintes en santé et services sociaux, directrices de deux cabinets de ministres, coordonnatrice au cabinet du premier ministre et tu as été membre de la Commission Bélanger-Campeau sur l’avenir du Québec. Comment penses-tu que tu pourrais être particulièrement utile à un gouvernement dirigé par Pauline Marois. (je sais, je sais, tu ne peux pas vraiment répondre à cela… mais si j’insiste un peu…)
Quand j’ai dit oui à Madame Marois, je n’ai pas posé des conditions. J’ai simplement répondu oui, j’accepte d’offrir quelques années de ma vie pour défendre mes concitoyens, pour faire la promotion d’une certaine idée de la justice et de la grande ambition que nous avons le peuple québécois : réaliser notre pleine souveraineté.
Depuis le début de la campagne, j’ai l’impression que Sam Hamad se fait le plus discret possible et qu’il se contente de répéter chaque fois qu’il le peut les messages de la campagne nationale du Parti libéral. Pourquoi crois-tu?
Je te laisse ce jugement même si je crois que tu as malheureusement raison…
Tu as mis au défi Sam Hamad de débattre avec toi. C’est sérieux?
Évidemment. Il aura à défendre le bilan de son gouvernement et rendre des comptes sur ses promesses. De mon côté, j’aurai à expliquer notre programme et mes engagements.
Et que penses-tu des autres candidats? Et en particulier ceux de Québec Solidaire et d’Option nationale, avec qui tu partages probablement plusieurs valeurs? Quelles réflexions fais-tu sur la division possible du vote progressiste et souverainiste lors du scrutin?
Je pense qu’à cette étape de la campagne électorale, toute forme de militantisme et d’engagement est bonne pour la démocratie. Tout ce qui amène les gens à s’intéresser à la politique et qui peut entraîner un fort taux de participation à l’élection doit être reconnu et souligné. Bravo particulier à l’entourage et aux partisans de Sol Zanetti, d’Option nationale et de Guillaume Boivin, de Québec Solidaire, avec qui je partage effectivement plusieurs valeurs.
J’ai confiance qu’après avoir eu l’occasion de défendre avec vigueur leurs convictions et avoir travaillé à faire connaître leur formation politique pendant trente jours, ils choisiront de se rallier au Parti québécois et de voter pour moi devant l’absolue nécessité de battre Sam Hamad et de retirer le pouvoir au Parti libéral.
Je souhaite qu’ils puissent le faire dans l’honneur, et c’est pour cela que je ne leur ferai aucun reproche de leur choix de militer pour d’autres partis que celui dans lequel j’ai personnellement choisi de m’engager.
Q: Je ne peux pas ne pas te demander en terminant quelques réflexions sur la place des jeunes dans la société québécoise — c’est un sujet tellement d’actualité. En quoi est-ce un avantage ou un handicap d’être jeune aujourd’hui? Et comment on peut faire travailler ensemble les générations pour construire le Québec dont nous rêvons?
Une société qui est incapable d’écouter la jeunesse est une société condamnée. Les jeunes méritent notre respect et, au risque de sembler mièvre, nous devons leur ouvrir notre cœur. Avec ouverture et générosité. Nous n’avons pas le droit de leur couper les ailes au moment même où ils s’engagent à construire la société où ils vivront demain. Ils sont notre espoir et notre avenir. Les sondages montrent d’ailleurs qu’ils perçoivent bien cet accueil.
En complément:
Les citoyens de Louis-Hébert sont très chanceux d’avoir une candidate aussi énergique et dévouée que Rosette Côté. Je sais que Rosette fera avancer la cause des québécois et des gens de son conté. Bonne chance Rosette, la famille Lefebvre est derrière toi. Patricia