Le plus beau voyage

«Comme voyageuse, je veux garder confiance.»

À la lecture du Devoir hier matin, je me suis dit que je devais lire sans tarder le plus récent livre de Josée Boileau: J’ai refait le plus beau voyage. Je l’ai acheté dans l’après-midi et j’en ai aussitôt commencé la lecture — que je viens de terminer.

La description que Dominic Tardif en a faite était assez juste: «un portrait affectueux mais pas jovialiste du Québec contemporain».

Josée Boileau dit avoir commencé à rédiger le livre à un moment où «collectivement, je n’avais pas le moral». Je trouve que c’est une très belle expression, dans laquelle je me suis d’ailleurs aisément reconnu. Ça ressemble beaucoup à l’état d’esprit qui m’a amené à rédiger il y a quelques mois mon histoire personnelle du Québec de 1989 à 2019.

«J’ai eu très envie de me brasser la morosité.»

En une douzaine de courts chapitres, Josée Boileau nous amène explorer, très simplement, ce qui pourrait révéler certains des traits de caractère les plus fondamentaux de la nation québécoise.

J’ai terminé la lecture de J’ai refait le plus beau voyage dans une curieuse sérénité. Je dis curieuse parce que c’est un sentiment qu’il n’est pas commun de ressentir au contact de l’actualité, où on porte plus volontiers attention sur les sources de tensions et sur ce qui va mal.

Je me suis demandé en tournant la dernière page si la lecture me laissait sur ma faim, ou si c’était autre chose qui me laissait ainsi sur une impression d’être comme en suspens.

Est-ce que ça va si bien au Québec? Qu’est-ce qui va bien? Est-ce que ce qui va mal exige qu’on y porte autant d’attention? Est-ce que l’auteur est complaisante par rapport à la situation? Et moi, le suis-je? Ou, au contraire, est-ce que je laisse trop mon regard être guidé par les polémiques médiatiques? Au risque de perdre de vue l’essentiel?

Qu’est-ce qui distingue le Québec aujourd’hui? Qu’est-ce qui nous rassemble? Est-ce que ça reste plus fort que ce qui nous sépare? Je le crois — et plus fermement qu’avant d’entreprendre la lecture. J’en remercie l’autrice.

Et à quoi tient donc la «cohabitation tranquille» à laquelle nous tenons tant, et que les visiteurs apprécient spontanément? Si je devais résumer en quelques mots, au terme de ma lecture, je dirais: convivialité, saisonnalité, solidarité et résistance. À méditer.

J’ai refait le plus beau voyage n’est pas un livre qui dit quoi penser; c’est un livre qui nous invite à nous interroger sur le regard qu’on porte quotidiennement sur la société québécoise. C’est une perspective qui surprend — ce qui démontre bien à quel point c’est devenu important.

«Si les gens s’attendent à des prises de position extrêmement fermes, ce n’est pas le bon livre pour eux.»

Une réflexion sur “Le plus beau voyage

  1. Moi, vendredi matin, je suis allé entendre M. Lisée au déjeuner des aînés souverainistes de la capitale. Puis j’ai commencé à lire son livre. Contrairement à ce que tu exprimes, lire Lisée fait mal.
    Je vais aller chercher le plus beau voyage…

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