J’ai évoqué il y a quelques jours le plaisir que j’avais à voir des oeuvres prendre forme grâce au regard que la blogosphère me permet d’avoir sur le travail de certains écrivains. J’ai notamment évoqué le blogue de Stanley Péan à cette occasion. J’y reviens.
J’y reviens parce que celui-ci nous offrait hier un texte absolument remarquable où, faisant référence à une conversation avec une lectrice, il décrit la nature de son blogue, nous offre un aperçu des thèmes abordés dans son prochain roman et même quelques informations sur sa genèse. Le texte, dont le titre est inspiré de celui, provisoire, de son prochain roman, s’intitule À quoi rêve un Bizango? Extraits:
Au sujet de la nature de son blogue:
« [un] site conçu à la fois comme une extension de mon travail de création, une fenêtre virtuelle sur mon atelier, et un lieu de réflexion sur les enjeux personnels, culturels et sociaux qui ont des répercussions sur mon écriture »
Au sujet des thèmes de son prochain roman:
« Les romanciers sont en général assez mal placés pour dire ce dont parlent leurs œuvres, puisque souvent l’essentiel leur échappe. Je dirai cependant que j’aborde ici des préoccupations récurrentes: la violence urbaine, particulièrement celle faite aux femmes; la prostitution et le marchandage de l’affection et du sexe dans les rapports entre les sexes; un certain malaise identitaire qui n’est pas exclusif aux immigrants; le poids parfois accablant de la mémoire; le besoin d’exister dans le regard de l’Autre et, paradoxalement, le désir d’échapper à la geôle que construit ce regard. Un gros programme, quoi. »
Au sujet de ce que peut apporter à un auteur la conversation avec ses lecteurs, notamment à travers le blogue:
« … Ce serait peut-être à moi de vous remercier, puisque l’exercice auquel vous m’avez en quelque sorte obligé m’a permis de faire le point et de préciser ma pensée pour la suite. »
Un texte auquel il me faudra vraisemblablement revenir.