New York, 11 septembre 2001

Il y a quatre ans, j’étais au pied du World Trade Center. J’ai dû courir. Pour sauver ma peau. Aujourd’hui, j’ai le goût d’y réfléchir. Les dates anniversaires servent aussi parfois à cela.

J’y reviendrai probablement, par écrit, dans les prochains jours, mais d’ici là, pour mémoire, je reprends ici le texte que j’avais adressé aux médias dans les jours suivants l’incroyable journée.


—/ Début /—

Des questions théoriques soudainement devenues terriblement concrètes

Le 11 septembre j’étais à moins de 200 mètres du World Trade Center, à New York, lorsque l’inconcevable s’est produit: l’effondrement de la première des deux tours. La chute d’un gratte-ciel, bien sûr, mais également celle de bien des certitudes pour des millions d’être humains, surtout en Occident. «Rien ne sera jamais plus pareil», affirmaient déjà les médias, alors que nous n’avions pas encore rejoint la frontière.

Depuis mon retour de New York, j’ai lu tout ce que j’ai pu sur les attentats. J’ai dévoré les journaux, regardé la télévison, écouté la radio, fouillé des livres et consulté le Web des heures et des heures durant. Je n’ai fait pratiquement que ça, pour essayer de comprendre.

Pourtant, depuis que les injustices, les inégalités et toutes les conditions qui alimentent le fanatisme et la haine ici et là sur la planète ont roulé derrière moi dans un grand nuage de fumée, de poussières et de débris, une seule évidence s’impose à mon esprit: tous ces problèmes qui étaient pour moi jusque là plutôt théoriques sont soudainement devenus terriblement concrets. Obsédants même. «Run! run! run! The buildings are going down!», hurlaient les policiers. Cette fois j’ai pu courir à toutes jambes pour échapper à l’horreur, mais dorénavant je sais que si je n’oeuvre pas chaque jour avec détermination à éradiquer ces maux… l’horreur finira par me rattraper.

J’ai raconté mon aventure à deux journalistes le jour de mon arrivée. J’ai refusé les nombreuses demandes d’entrevue qui ont suivi, particulièrement celles de la radio et la télévision. Dans la surenchère des émissions spéciales, le petit écran est devenu assoiffé de témoignages, certaines émissions offrant même des cachets pour en obtenir. J’ai expliqué qu’il ne m’apparaissait pas pertinent de raconter de nouveau mon expérience. Elle relève de l’anecdote devant l’ensemble des bouleversements géopolitiques auxquels nous assistons.

Il ne fait aucun doute qu’en 2001, les médias sont d’une grande efficacité pour forger les opinions. C’est pourquoi je souhaite qu’on n’accorde pas une importance démesurée à des récits individuels alors que la situation commande des réflexions infiniment plus complexes. Comme citoyen, j’ai besoin d’informations éclairantes sur les sources et les causes de l’inconcevable situation dans laquelle j’ai été projeté, et j’ai besoin de pistes d’action pour quelqu’un qui n’a pas l’intention de rester les bras croisés à regarder le sort du monde se jouer devant lui.

Malgré toute la fougue avec laquelle il tente de les formuler, les promesses de paix de George Bush, le fils, ne sont guère plus crédibles que celles qu’avait adressées son père au Congrès américain. «Nous entrons, disait-il, dans une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. Une ère où tous les pays du monde, qu’ils soient à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud, peuvent prospérer et vivre en harmonie.» C’était le 11 septembre 1990, onze ans jour pour jour avant l’effondrement des tours du World Trade Center.

Comme être humain, j’ai plus que jamais le devoir d’être ingénieux et de trouver des solutions non-violentes au présent conflit plutôt que de le réduire à une lutte à finir entre le Bien et le Mal. Pour cela, il est sans doute préférable de relire Gandhi et Luther King que d’écouter inlassablement les mêmes chefs militaires à l’antenne de CNN.

«La non-violence ne consiste pas à renoncer à toute lutte réelle contre le mal. C’est au contraire, contre le mal, une lutte plus active et plus réelle que la loi du talion.» (Gandhi)

—/ fin /—

Note: le texte avait été publié dans Le Soleil, et avait aussi été placé dans L’Infobourg.

13 réflexions sur “New York, 11 septembre 2001

  1. Tu dois être fier, aujourd’hui de ce texte que tu as écrit à ton retour de New York. Une réflexion remplie de sagesse et d’ouverture au langage des événements…

    Paul

  2. Quatre ans plus tard, le monde a-t-il changé ? Pas sûr. Les réalités (injustices, inégalités, religions…) restent, pour l’essentiel, toujours très théoriques.

    Mêmes les ruineuses guerres télécommandées à l’autre bout du monde n’ont eu aucun impact tangible dans nos vies, faut être réalistes – à part peut-être ralentlr le check-in à l’aéroport (et encore !).

    La réflexion reste à faire, je crois.

  3. bonjours je me présente alexandre chrétien de drummondville au canada dans la province de québec j’ai vue ces événement vis la télévision et j’ai été perturber mes tout en sachent ces chose maitenant je ces tres bien que ces chose devais arrive car Dieu ne protégais pus les américains et les américain se domende pk le Mal sabat sur eux mes bon juste Dieu sais ces chose et je prie que Dieu donne l’intéligence au américain de sagenouyer devent le seul et unique ségnieur mes bon sur ce se text est tres bon et je vais prier pour toi

  4. le 10 septembre 2001 jetait dans le world trade center,parce que je travaillait la.le lendemain je retournait travailler je rentrait dans le world trade center.puis un tres gros bruit davion saprochait.tout a coun bang un bruie inoie tres fort heurte le world trade center.Les lumieres on etendus.je me suis demmander qu’est ce que cetait et puis je reusit a sortir cétait terrible.

  5. le 11 septembre 2001 jetais a l`école puis quand je suis arrivée,ma mere s`est empressée de m`amener devant la télévision et juste au moment ou elle l`alluma,j`ai vu l`avion foncé sur les tours.
    Pourtant j`étais jeune(12ans),mais j`ai eu une drole d`impression et j`ai sue que ca serais plus jamais parreil et que ca n`arreterait pas.Encore aujourd`hui(2006)il y a encore des attentats et je trouve sa vraiment horrible!

  6. Bonjour,

    Je suis journalsite a TQS et nous préparons présentement une série de reportages pour le 11 septembre 2001.

    J’ai lu votre lettre et je crois que vous seriez une personne idéale pour nous parler du 11 septembre.

    J’espère que vous accepterez mon invitation

    Au plaisir!

    J’attends de vos nouvelles

    Stéphane Tremblay
    journaliste
    514-214-5940

  7. bonjours tous j’ai eu la chance ‘ou la malchance (a voir) d’etre sur le world trad center le jour avant les attentas

    peu importe qui a fait cela de toutes facons on ne changera rien a l’histoire mais n’oublions pas

  8. le 11 septembre 2001 j’était en plein décé mon pêre et décé le 10 septembre 2001.je devais partir le 9 septembre pour new york pour un voyage linguistique or mon pere etan tré malade impossible mais je ne regrette pas de ne pa y etre aller kar plus je vois des image de ce jour horrible plus je me dit ke le monde ne changera jamais. merci a toi pour cet article kar pe etre ke certaine personne prendrons du plomb dans la tête on se rend compte toujours trop des conséquence ke certaine chose peuvent avoir un rien pe faire basculer toute une vie….sophia de montpelier.

  9. Bonjour,

    Je suis recherchiste pour une série documentaire. J’aimerais bien vous poser quelques questions sur votre expérience. J’aimerais bien si vous pouviez me laisser votre adresse courriel pour que je puisse vous expliquer notre projet.
    Vous pouvez me contacter à nchabot@trinome.com.

    Merci beaucoup!

    Nicolas Chabot

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