Le ministère de la Culture de France vient de publier un court document sur les pratiques culturelles des jeunes.
Pratiques culturelles chez les jeunes et institutions de transmission : un choc de cultures ? — Culture prospective, n° 1, janvier 2009, PDF, 8 p.
Si le document n’apporte rien de fondamentalement nouveau par rapport aux classiques du genre (Tapscott, Prensky, etc.), il a néanmoins le mérite de décrire efficacement le contexte dans lequel l’école et les médiateurs culturels traditionnels — ainsi que les créateurs — doivent aujourd’hui repenser leurs actions. Extraits:
la révolution numérique a bouleversé les usages et modes de consommation culturels, particulièrement auprès des jeunes générations, nées dans un univers où l’accès à l’information, au savoir et à la culture est numérique. (…)
Les mutations des modes de consommation – consommation à la demande, convergence des usages sur un même support qui facilite un temps multitâche, développement de l’éclectisme, de la curiosité et de la consommation culturelles – engendrent dans les jeunes générations une redéfinition de la labellisation au détriment de l’institution et au profit de l’individu et des réseaux.
Les instances de transmission culturelle que sont l’école et les équipements culturels sont donc confrontées à des bouleversements affectant les fondements de leur action (…) Elles sont appelées à revisiter leur modèle de médiation pour l’adapter aux jeunes générations, afin de favoriser l’émergence d’une culture de demain et pour permettre la transmission d’un patrimoine culturel, lui-même en voie de redéfinition.
Et à propos de la lecture:
Les générations successives sont de moins en moins lectrices de livres, alors que d’autres formes de lecture s’y substituent, modifiant le modèle implicite qui a été celui de la lecture linéaire, littéraire. Les formes de la lecture se modifient : dans les jeunes générations, la lecture de magazines et de presse se substitue à celle de livres, et l’on a bien du mal à prendre en compte l’ampleur croissante des lectures sur écran. Que l’on songe que les moteurs de recherche, premiers outils utilisés sur l’internet, ont remplacé dans bien des cas la consultation des encyclopédies et ouvrages thématiques, et l’on aura une idée des basculements à l’oeuvre…
Merci à François Bocquet.
En complément, sur les pratiques de lecture des jeunes, dans une perspective documentaire:
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=4247
On préfère tout de même les « natifs numériques » aux « digitals natives »…