José Mujica nait le 20 mai 1935 à Montevideo.
Il est un des dirigeants de la guérilla des Tupamaros dans les années 1960-1970.
Arrêté au début des années 1970, il est enfermé à la prison de Punta Carretas.
En 1971, il s’évade de la prison avec plus d’une centaine de prisonniers politiques.
Arrêté à nouveau, il s’en évade une deuxième fois.
Il sera ensuite capturé par la dictature qui s’est installée au pouvoir à l’occasion d’un coup d’état (27 juin 1973) et détenu dans des conditions extrêmes. Au total, il aura passé 14 ans de sa vie en prison.
La démocratie revenue, la prison de Punta Carretas est définitivement fermée — puis transformée en centre commercial — l’un des plus chics de Montevideo.
Mars 2005, José Mujica est nommé ministre de l’Agriculture par le président Tabaré Vasquez.
Novembre 2009, il est élu président de la République orientale de l’Uruguay.
Mujica refuse d’occuper la résidence présidentielle préférant continuer d’habiter sa petite ferme en banlieue de la capitale, et continuer à cultiver des fleurs. Il alloue plus de 85% de son salaire de président à divers programmes sociaux, ne conservant que le salaire moyen des citoyens de l’Uruguay.
Le 20 juin 2012 il fait un discours remarqué au Sommet Rio+20 au cours duquel il affirme notamment:
« Celui qui est pauvre n’est pas celui qui possède peu, mais celui qui a besoin de beaucoup et qui désire toujours en avoir plus. »
« Mes compatriotes se sont battus pour obtenir la journée de travail de huit heures. Aujourd’hui, ils travaillent six heures. Mais celui qui travaille six heures doit cumuler deux boulots ; donc il travaille encore plus qu’avant. Pourquoi ? Parce qu’il accumule les crédits à rembourser : la moto, la voiture… toujours plus de crédits. Et, quand il a fini de payer, c’est un vieillard perclus de rhumatismes, comme moi, et la vie est passée. Je vous pose la question. Est-ce que c’est cela la vie ? »
Clairement, Mujica tente de s’échapper pour la troisième fois de Punta Carretas — prison politique devenue symbole du consumérisme — et il nous invite à fuir avec lui.
Invraisemblables destins croisés que ceux de José Mujica et de Punta Carretas.
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Pour voir et entendre le discours de José Mujica à Rio+20:
Le voici en vidéo (offrez-vous ce plaisir, c’est un grand discours)
Et pour le lire: transcription en espagnol et transcription en anglais
Merci Clément pour tes beaux textes. Nous avons hâte aux prochains. Celui-ci vient faire écho à des réflexions que Jean-Sé et moi avions sur l’incitation à la surconsommation qui est omniprésente, même dans les endroits plus pauvres…
Merci Sophie d’avoir pris le temps de placer un commentaire ici. N’est-ce pas fascinant de voir des réflexions se croiser et des conversations se poursuivre ainsi d’un bout à l’autre de la planète?
J’ai cherché le bouton « J’aime » en bas du commentaire de Clément et je n’ai pas trouvé ;-)
Je me suis dit qu’il ne fallait pas bouder mon plaisir d’acquiescer pour autant…