« Ils ramassèrent cette pierre calcaire aux environs du Tennessee. Sur une distance de plus de trois kilomètres, de telles pierres éclatées, traversées d’une ligne blanche, marquaient de leur pointillé naturel l’emplacement exact où les astronomes devaient tracer la frontière ».
La lecture de Wigrum, de Daniel Canty, m’a envouté. Quelle intelligence, quelle imagination, quelle écriture! J’ai adoré.
La description des objets rassemblés par Sebastian Wigrum, le collectionneur ordinaire, est fascinante à bien des égards. C’est d’une (belle) folie…
La pierre frontalière de la page 131 m’a rappelé le caillou rapporté de la Gaspésie la semaine dernière. De la plage de Mont-Louis, si je me souviens bien. À deux pas de chez les Atkins.
Je n’y avais vu qu’un caillou — Sebastian Wigrum beaucoup plus.
Ça m’a ramené à la mémoire une note prise dans mon journal personnel (écrire sans être lu? Quelle idée à l’ère des réseaux sociaux!). C’est en date du 30 juin 2013:
Je me souviens d’avoir lu il y a quelques années une histoire sur une dame qui achetait des objets, leur inventait une histoire et les revendait plus cher.
Ça me fait penser à Si les objets pouvaient parler.
Ça me fait penser à l’Autobiographie des objets de François Bon.
Ça me donne le goût d’inventer des histoires d’objets cet été. Une par jour? Ce serait un beau défi d’écriture.
Un musée imaginaire estival. Un objet par jour, des descriptions qui s’ajoutent. On se met à quelques-uns et on propose les objets à tour de rôle?
Il n’y a pas (encore) eu de suite à cette idée…
« Mais parfois, quand je me retourne vers les objets qui m’entourent, je reconnais quelques fragments de la collection, comme si elle m’avait de tout temps accompagné. »
— Daniel Canty