Un livre tiré de la bibliothèque qui est à ma droite. La désobéissance de l’architecte, une sorte de biographie de Renzo Piano par le biais d’une conversation avec Renzo Cassigoli.
J’ai acheté ce livre en 2007. Fraîchement traduit. Je l’avais lu très rapidement. Curieusement assez peu annoté.
J’avais découvert l’oeuvre de Renzo Piano en visitant le port de Gênes, en 2004 — à l’occasion d’un congrès de l’Association internationale des villes éducatrices. La ville de Québec venait tout juste d’adhérer à cette association dans la foulée du forum annuel de la Chambre de commerce de Québec, qui avait pour thème cette année-là «Faire de Québec une cité éducative», et dans lequel j’avais joué un rôle important.
Tout dans ce voyage avait été fascinant pour moi: de nouvelles perspectives sur l’éducation, côtoyer Jean-Paul L’Allier quelques jours, la découverte de l’Italie, les rues extrêmement étroites des plus vieux quartiers de Gênes… et l’extraordinaire expérience de son port fraîchement réaménagé, par Renzo Piano — dont j’ai découvert par la suite l’étendue de l’oeuvre et l’influence.
J’ai trouvé fascinant de de réaliser que plusieurs de mes notes de l’époque se trouvent d’ailleurs dans les archives de mon blogue:
AIVE 2004 | Archives de mes notes
Sortant le livre de la bibliothèque, j’ai trouvé un signet à la page 31 — vraisemblablement pour marquer ce passage:
«J’aime le chantier. C’est un lieu extraordinaire, où tout est toujours mouvement, découverte continuelle, invention. Tout ne tient pas dans le projet, c’est faux. C’est le chantier qui te dit où sont les priorités, les choix à faire pour des décisions qui, sur le papier, te semblaient peut-être insignifiantes. Un chantier n’est jamais fini; il est à l’image des bâtiments et de la ville, qui sont des réalisations in-finies ou non finies. […] L’organisation du chantier, en ce sens, au-delà des aspects purement techniques, est devenue partie intégrante de la rencontre entre l’ancien et le nouveau. Là-bas, je n’allume même pas mon ordinateur, alors que, dans mon travail à l’atelier, j’ai besoin de cet outil moderne.»
Cette distinction entre le projet, le chantier et l’atelier, me semble toujours aussi importante.
Ma mère me rappelle parfois qu’enfant, je confondais le mot chantier et le mot sentier.
Mais, justement, sont-ils si différents?
De la série Sur mon (nouveau) bureau