Samedi matin, rare silence dans la maison. Temps privilégié pour prendre un peu de recul sur la semaine qui vient de se terminer.
J’ai dit il y a quelques jours… j’ai commencé un projet d’écriture qui m’amène à être particulièrement attentif à l’environnement médiatico-politique dans lequel on vit actuellement, à ses effets sur la qualité des débats et sur notre moral (à commencer par le mien!). Ça a d’ailleurs fait partie de nos conversations devant l’Assemblée nationale hier midi (mon texte, texte de Martine Rioux).
Dans ce contexte, je relis les notes que j’ai prises au cours de la semaine et je suis forcé de constater que la semaine a été particulièrement toxique.
Un parti politique a fait sciemment usage du mensonge comme stratégie de communication sur les réseaux sociaux. Je pense que c’est la première fois qu’une telle stratégie est utilisée de façon aussi évidente au Québec. C’est inquiétant.
Un autre parti s’est empressé de réagir directement par toutes sortes de gestes qui avaient indirectement pour effet d’accroître la visibilité du mensonge — ce qui était précisément la réaction et l’effet désiré. Jusqu’à produire un carré-facebook s’adressant directement au chef du parti en question pour lui dire que le mensonge, c’est mal.
Je pense que personne ne gagne dans ce genre d’échanges Je crois que c’est même précisément ce qui détourne bien du monde de l’engagement politique — et même de l’exercice de leur droit de vote.
Je pense qu’il doit y avoir une sorte d’alarme qui sonne quand les partis politiques se mettent à s’interpeller directement l’un et l’autre — parce qu’on oublie forcément les citoyens quand on fait ça. Ce texte a été écrit dans cet esprit.
Heureusement, tout n’est pas mal non plus — parce qu’en parallèle des échanges que je déplore, de courtes vidéos, moins passionnées, plus pédagogiques, et (surtout!) qui s’adressent avec intelligence aux citoyens ont également été produites.
On gagnerait tous à ce que tous les partis politiques s’investissent davantage dans ce genre de communication positive plutôt que de se répondre l’un à l’autre dans un grand brouhaha auxquels ils sont les seuls à pouvoir donner un sens.
Tout cela me donne envie de revisiter ce texte que j’avais publié ici il y a plus de dix ans:
Ébauche d’un manifeste | 23 mai 2005
C’était délibérément un peu naïf, mais je trouve que plusieurs des idées qui sont là demeurent inspirantes — et peut-être même plus que jamais.
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P.S. Pourquoi avoir utilisé les expressions «un parti», «un autre parti» et ne pas avoir donné d’exemple des communications auxquelles je fais référence? Précisément parce que je ne veux pas embarquer dans une dynamique de reproches et de polémiques. Ma réflexion est sereine et je souhaite qu’elle soit lue et interprétée de façon constructive. Toute réaction enflammée à son sujet m’apparaîtrait contraire à l’esprit qui a guidé sa rédaction.
P.P.S