Ouvrir la porte

Un commentaire reçu par courriel hier en fin de journée m’a beaucoup fait réfléchir. Formulé par une personne que j’estime profondément, il me suggérait gentiment d’éviter de commenter, comme je l’ai fait hier matin, la situation du Parti Québécois étant donné que j’avais choisi «de quitter le bateau».

C’est un point de vue que je suis prêt à entendre.

Sauf que plus j’y pense plus cela me trouble. Parce que si j’ai effectivement choisi il y a un an de ne pas renouveler mes engagements dans les instances du parti et de ne pas être candidat (pour une troisième fois en cinq ans), je n’ai jamais quitté le bateau.

Si je me suis imposé la discipline de commenter avec beaucoup de pudeur la campagne électorale sur mon blogue au cours des derniers mois, c’est pour ne pas faire le gérant d’estrade, et parce que je savais que celles et ceux qui étaient aux commandes, et qui étaient candidat.e.s, faisaient de leur mieux dans un contexte très difficile.

Mais une fois la campagne terminée et le résultat connu, il me semble sain (et nécessaire) de recommencer à réfléchir à la suite. Parce que je crois encore à ce parti — si on arrive à le réinventer.

Ce serait un grand danger pour le Parti Québécois de se priver des réflexions de celles et ceux qui ont ont choisi de prendre quelques pas de recul (quelle que soit leurs raisons) au cours des derniers mois et des dernières années.

Ce n’est pas tant ce que moi j’ai à dire, que je souhaite être entendu dans le parti. C’est ce qu’ont à dire plusieurs personnes que j’ai côtoyées au cours des dernières années, qui se sont impliquées de différentes façons dans le parti mais qui ont tour à tour cessé de le faire. Il faut comprendre pourquoi. Il faut leur donner la parole. Accueillir ce qu’ils ont à nous dire, même (surtout) si ça ne fait pas notre affaire. C’est cette conversation-là qu’il me semble indispensable d’initier sans tarder.

Je soumets l’idée que c’est peut-être même en interrogeant nos sympathisants, ex-membres et non-membres, qu’on arrivera à trouver certaines des réponses les plus déterminantes aux questions auquel nous sommes confrontés.

Parce qu’un parti dont la porte ne fonctionne que pour sortir peut difficilement se renouveler.

Ouvrons toute grande la porte. Dès maintenant.

6 réflexions sur “Ouvrir la porte

  1. Loin de moi l’idée de vouloir m’immiscer dans une discussion interne. N’étant plus membre d’aucun parti depuis longtemps, je me sens bien détachée de tout cela. Ceci dit, il n’y a pas que le Pq qui doit se remettre en question. Tous les partis, incluant la CAQ, devront le faire. Au-delà des résultats, c’est le taux de participation qui devrait nous interpeller, tous et chacun.
    Que moins de 70% de la population exerce son droit de vote, je trouve ça inquiétant. Que les jeunes, qui sont pourtant maintenant démographiquement aussi important que les boomers ne sortent pas massivement, ça devrait nous amener une réflexion collective. Pas que sur les outils. Pas que sur les programmes. Pas que sur le rapport tordu entre politique et média.
    Je n’ai pas de réponse. Chacun des partis se reconstruira à sa manière, avec ses militants. Moi, je souhaiterais pouvoir participer à une réflexion collective sur notre rapport à la politique, au politique. Pas un obscur comité, pas une réflexion universitaire. Rien qui ne porte le titre de « citoyen », si galvaudé par les temps qui courent. Peut-être est-ce là le moment de reprendre l’écriture du blogue? :-)

  2. « […] ce qu’ont à dire plusieurs personnes que j’ai côtoyées au cours des dernières années, qui se sont impliquées de différentes façons dans le parti mais qui ont tour à tour cessé de le faire. Il faut comprendre pourquoi. Il faut leur donner la parole. Accueillir ce qu’ils ont à nous dire, même (surtout) si ça ne fait pas notre affaire. C’est cette conversation-là qu’il me semble indispensable d’initier sans tarder.

    Je soumets l’idée que c’est peut-être même en interrogeant nos sympathisants, ex-membres et non-membres, qu’on arrivera à trouver certaines des réponses les plus déterminantes aux questions auquel nous sommes confrontés. »

    Je n’ai rien à ajouter. Je voulais juste souligner ce passage, le répéter. Tu mets le doigt sur un gros bobo, là…

  3. Je trouve cela incroyable que l’on te dise que tu as quitter le bateau.

  4. Oui, hein, Micheline? Je suis d’accord! On sent que le bateau n’est pas trop inclusif…

    Ça ne fonctionne pas, ça. Vive le Québec indépendant… formé de qui-« on »-veut? Ah bon…? moi je voterais/militerais plutôt plutôt pour un Québec indépendant, souverain, formé de QUI LE VEUT… (Et pour y arriver, la volonté des Premières nations serait non négociable… (oh qu’on me veut pas là-dedans! oh que non!) et il faudrait réapprendre à rallier les Québécois issus de l’immigration, aussi, et cesser de les exclure alors que nous ne sommes que des immigrants plus anciens.)

  5. Tu dis que ce courriel t’a été envoyé par «une personne que j’estime profondément». Si tu l’estimes, cette personne est certainement estimable, toi-même l’étant. Mais on ne peut pas dire que cette personne est exempte de traits moins estimables. Fermer la porte de la salle de discussion à ceux qui ne sont pas actifs au PQ relève d’une conception douteuse du débat démocratique.

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