Déjà 136 000 personnes ont signé le Pacte pour la transition écologique qui est porté par Dominic Champagne.
Toutes sortes de reproches ont été faits à la démarche, comme c’est probablement normal pour tout projet de masse — et particulièrement dans un univers ultramédiatisé comme le nôtre. Ce serait toutefois dommage de se laisser distraire par quelques critiques et de ne pas profiter de l’élan que nous offre le Pacte pour faire quelques pas de plus dans la luttes contre les changements climatiques et la crise écologique en général.
Parce que par-delà l’inévitable côté «bonne conscience» d’une opération comme celle-là, c’est tout un réseau qui est en train de se tisser: une liste d’adresses courriels, une capacité de mobilisation — comme au printemps érable.
Imaginez la force politique que ça pourra représenter de pouvoir rejoindre rapidement un million de personnes au Québec pour susciter des actions en rapport au sujet de l’environnement. C’est un potentiel de mobilisation dont la dimension échappe complètement aux partis politiques. François Legault l’a très vite compris: il est bien préférable de se servir de l’énergie du mouvement que de l’ignorer, voire de lutter contre celui-ci.
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Sur le fond, il me semble toutefois qu’une dimension devrait être ajoutée au Pacte.
Parce qu’entre les actions individuelles, rapides mais parfois éphémères, et les actions gouvernementales, puissantes mais lentes et complexes à mettre en place, il existe un troisième champs d’action, qui est peut-être même le plus important et qui me semble négligé: la mobilisation locale.
Par-delà les gestes quotidiens, il faut qu’on donne aux personnes qui sont déjà engagées dans leur milieu les moyens de faire plus, de faire mieux et de rejoindre plus de monde: les comités de quartiers, les initiatives zéro-déchets, les groupes communautaires, etc. Et même (surtout même!) ceux dont les projets ont parfois l’air utopiques. Il est là le levain de la transition écologique.
Il faut encourager les gens à s’engager dans ces groupes, ces comités, ces micro-organisations. Pas qu’en donnant un chèque: en fournissant aussi un peu d’huile de coude un peu, ne serait-ce que trente minutes par mois.
Parce que c’est en se retroussant les manches, sur des projets concrets qui ont du sens dans notre milieu immédiat, que tout le reste trouve son sens et que nos comportements peuvent changer de façon durable. C’est ce qu’illustrait très bien les films Demain et Qu’est-ce qu’on attend?
Consacrer une heure par mois à un groupe écologique, ça a un impact sur soi-même et un effet d’entraînement encore bien plus grand que de manger un cheeseburger de moins par semaine ou que de mettre toujours plus de plastique au recyclage.
La potentiel transformateur de cette forme d’engagement, concret, et au coeur des communautés, devrait d’ailleurs être beaucoup mieux reconnu et soutenu par le gouvernement — qui devrait même la mettre au coeur de sa stratégie environnementale.
Faire confiance au monde, reconnaître que c’est dans chaque communauté que naissent généralement les meilleurs solutions, et déployer les moyens nécessaires pour que l’action collective soit au coeur de la transition écologique.
Voilà ce qui est, de mon point de vue, le rôle le plus indispensable d’un gouvernement devant le défi de la transition écologique.
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J’ai signé le Pacte et je m’engage à compléter bientôt ce geste en m’impliquant concrètement dans les activités d’un organisme environnemental près de chez moi.
Et vous, avez-vous signé?