Ça fait un an aujourd’hui que j’ai quitté Facebook [1] [2] [3]
Au début j’ai senti un certain vide. Même un réflexe physique contrarié plusieurs fois par jour. J’ai eu peur de manquer des informations importantes, de ne pas savoir ce qui arrivait à mes amis, de ne pas être dans l’coup dans les prochaines rencontres de groupes.
Mais tout ça s’est apaisé, rapidement, pour laisser place à une grande bouffée d’air frais.
Et je n’ai jamais regretté.
Ce qui a été le plus compliqué? Trouver une alternative à Messenger comme messagerie instantanée. Ça a finalement été Telegram, que j’utilise avec encore plus de plaisir. Merci à celles et ceux qui m’ont accompagné dans ce changement.
Ce qui a été le plus difficile? Perdre la grisante rétroaction instantanée des j’aime et des commentaires lorsqu’on publie un texte ou une photo: le sevrage de la dopamine. Écrire sur un blogue c’est bien, mais les réactions sont plus rares et beaucoup plus longues à venir. Le lectorat est plus limité aussi, mais les échanges auxquels la publication donne lieu sont généralement de bien meilleure qualité.
Et ce qui a fait le plus de bien? Sortir de la bulle, du buzz, des mèmes et des trolls — de l’espèce d’humeur contre laquelle on ne peut rien, qui agit sur nous comme une forme de météo psychologique. Aussi, et ce n’est pas banal: la satisfaction de ne plus être complice d’un système qui est devenu nocif pour la démocratie, et dont les dirigeants continuent de nous mentir effrontément.
Au fil des mois, je me suis progressivement rebâti une liste de blogues, je me suis abonné à quelques médias (oui, payants) et je me suis inscrit pour recevoir plusieurs excellentes infolettres. J’ai aussi fait le grand ménage de mes abonnements Twitter — notamment pour en évacuer beaucoup de politique partisane. J’y trouve maintenant des choses à la fois plus variées et plus stimulantes.
Un an plus tard, je peux dire sans hésitation qu’en quittant Facebook j’ai retrouvé un bien meilleur contrôle de mon attention et de mon humeur. Et je ne pense pas avoir manqué grand-chose.
Je lis plus, j’écris plus, et je pense que je le fais beaucoup plus librement.
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Des questions? Ça va me faire plaisir d’y répondre!
Mais nous, nous ennuyons de toi, ainsi que des discussions que tu suscitais.
Salut Clément. C’est drôle de te lire ce matin, j’ai fermé mon compte Facebook hier!
Par contre maintenant on peut conserver Messenger ce qui a facilité ma décision.
Je trouve mon fil Twitter beaucoup plus pertinent que l’algorithme FB et les évènements suivant le décès d’enfants siriens et les commentaires haineux qui s’en sont suivis, puis l’attentat en Nouvelle-Zélande diffusé en direct on été un électrochoc pour « tirer la plogue ».
On s’en reparlera peut-être…
Ce qui manque sur le blogue, c’est le pouce que j’utilise pour dire « j’ai lu, nous pourrons en parler lors de notre prochaine rencontre dans la vrai vie ». On n’a pas toujours le goût de prendre le temps d’écrire un message « songé ». Bonne journée !
Joyeux anniversaire! ;-) Sais-tu, je ne me souviens pas de « ma » date. Un peu avant toi, je crois. Avoir su où ça me mènerait (écrire beaucoup, beaucoup plus!), j’aurais démarré ma propre infolettre plus tôt (j’ai des réflexes anti-marketing, c’est plus fort que moi) pour profiter de l’auditoire que j’avais, mais bon, ça ne va pas jusqu’au regret.
Très juste, ce que tu dis, pour l’humeur atmosphérique. Il est bon d’en sortir. Peut-être encore plus pour les travailleurs autonomes, en tout cas ceux qui comme moi ne voient pas beaucoup d’humains en chair et en os à longueur de journée. Les interactions négatives, pour moi dans cette situation-là, prennent des proportions démesurées parce que je n’ai pas assez d’interactions réelles pour les délayer.
(J’aime ta tasse!)
Tu m’impressionnes tellement!
C’est effectivement le manque d’éthique qui doit faire le plus plaisir. Moi j’ai dû retirer Facebook de mon téléphone, pour ma concentration! Ça fait 2 ans et demi, et je ne regrette pas. Prochaine étape, fermer le compte. Ce qui m’empêche le plus, ce sont mes deux pages Éditions Panda et Studio C1C4. Mais j’ai pensé riment que même là, je finirai par tout fermer!