Nouvelle catégorie: projet éducatif

J’ouvre ce soir une nouvelle catégorie dans mon carnet pour rassembler les informations que je trouverai dans les prochains jours et les prochaines semaines dans le but d’alimenter la démarche de révision du projet éducatif qui est présentement en cours à l’école Sainte-Geneviève. La démarche est bien amorcée, mais je pense qu’elle a besoin d’un petit coup de pouce, notamment parce qu’elle est encore perçue comme beaucoup trop bureaucratique par certaines personnes… qui n’ont probablement pas tout à fait tort. Cela n’est sans doute pas étranger à la confusion qui existe encore trop souvent entre le projet éducatif et le plan de réussite, dont la formulation est très technique.

Le premier texte, nécessaire pour ne pas perdre le sens de la démarche sera donc Projet éducatif: Les pièges et bénéfices de la démocratie… qui est tiré du site de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, dont une section complète est consacré au plan de réussite.

Prochaine question… quelles sont les qualités essentielles d’un bon projet éducatif? Des suggestions? Des références?

Apprentissage, innovation et développement communautaire

Gilles portait à notre attention il y a quelques jours un certain nombre de documents trouvés sur le site de l’Institut Caledon. J’ai donc pris le temps ce soir de lire celui sur l’apprentissage communautaire (community learning), qui a été rédigée par Sherri Torjman pour le compte du Bureau des technologies d’apprentissage de Développement des ressources humaines Canada.

Rien d’extraordinaire dans ce texte, tout ce qu’il y a de plus conventionnel, sinon une série de références à des projets qui ne sont pas sans intérêt… et que je me promets d’explorer au cours des prochaines semaines.

Je retiens néanmoins deux extraits, pour usage futur, notamment dans le contexte du projet de faire de Québec une cité éducative.

Apprentissage et soutien à l’innovation

« Le meilleur moyen de soutenir les capacités d’innovation d’un milieu est de partager, à l’échelle régionale, un tronc commun de connaissances. Le niveau régional a toute son importance parce que l’espace et la proximité sont deux facteurs qui contribuent à l’acquisition du savoir, aux capacités d’apprentissage et à l’innovation. L’innovation est par conséquent un processus, une démarche ancrée dans les régions et elle en émerge. Elle est générée par le regroupement de divers intervenants établis dans une même région. »

L’éducation est une forme de développement communautaire

« L’apprentissage est beaucoup plus qu’un simple processus éducatif permettant aux individus et aux organismes d’acquérir de nouvelles connaissances. Il s’agit également d’une forme de développement communautaire. Les membres d’une collectivité prennent une part active au chapitre des enjeux qui les touchent. En groupe, ils apprennent à circonscrire les problèmes, trouver des solutions et prendre les mesures nécessaires pour mener à terme des projets.

La résolution collective de problèmes est une forme d’apprentissage en vertu de laquelle les personnes jonglent avec les diverses possibilités, les compromis et les solutions de rechanges qui s’offrent à elles.»

Report de la réforme…

Mario Asselin en rapport avec l’annonce du ministre de l’Éducation concernant le report d’un an de l’entrée en vigueur de la réforme de l’éducation au secondaire:

« Ce signal ne me plaît pas […] Je préfère faire confiance au personnel scolaire. […] en ce qui me concerne, ça ne servira qu’à séparer « les hommes des enfants », en langage sportif ! […] Les éducateurs sérieux, les équipes-écoles responsables, les directions d’école exerçant un leadership pédagogique empreint de vision et les parents soucieux de continuité et de bon sens sauront faire les bons choix! […] J’attendrai [néanmoins] un peu avant de me faire une tête sur les intentions politiques du nouveau gouvernement libéral en matière d’éducation. » (toute son intervention…)

Voilà qui est bien résumé.

Discuter les communautés d’apprentissage… d’aujourd’hui

Robert Grégoire attire aujourd’hui notre attention sur un texte intéressant de Stephen Downes. J’ai déjà commenté sur le site d’IDITAE, mais pour favoriser la discussion, je reprends ici mes premières réflexions sur le sujet…

Je trouve que l’angle proposé par Downes est très intéressant. J’aime beaucoup sa question de départ: « what should a proper – and original – article about learning communities in 2003 look like? ». On a tellement dit de chose au sujet de ce concept un peu fourre-tout de « communauté d’apprentissage » (pourtant un des plus intéressant pour explorer les relation entre l’éducation et les technologies).

Ses premiers éléments de réponses sont aussi intéressants, et j’abonde totalement dans son sens: « It should shift the focus from an institutional environment to an individual’s access to a set of services. » C’est la clé.

Par contre, je trouve très restrictive son approche centrée sur « le monde du travail ». Je ne suis pas certain de le suivre lorsqu’il affirme: « It should discuss the creation of a distributed network of interacting knowledge workers ».

J’ai une conception un peu plus large de la communauté d’apprentissage — plus proche de l’idée explorée par Levy et Authier dans Les arbres de connaissance. Pour moi, la puissance de l’idée de communauté d’apprentissage repose surtout sur l’opportunité qu’elle offre d’aborder de façon radicalement différente la manière dont on peut rendre disponible aux gens (quel que soit leur âge) des contextes d’apprentissage souple, basés sur la coopération.

En ce sens, il me semble que ça rejoint aussi quelque part ça rejoint également l’idée de Ivan Illich de « déscolariser » la société.

Dans cette perspective, la création des communautés d’apprentissage à l’intérieur des écoles, c’est bien, c’est nécessaire… mais si on le fait bien, ça aura probablement des effets que certains n’auront pas prévus! En effet… ça permettra peut-être surtout aux élèves de développer les habiletés qui leur permettront… de s’affranchir de l’école! (et peut-être beaucoup plus tôt que tard…)

Les sciences au primaire: établir nos priorités

À lire, sous la plume de Robert Cadotte, dans Le Devoir d’aujourd’hui, 17 janvier: Éducation – Les sciences au primaire: établir nos priorités. (disponible en ligne uniquement pour les abonnés).

« La science est aussi peu neutre que l’école. Toutes deux suivent la pente du système qui les engendre. »

« N’y aurait-il pas intérêt, pour le Québec, de se doter de quelques priorités scientifiques qui tiennent compte de ses ressources, de sa géographie, des forces qu’il a développées ? »

« Ne serait-il pas possible de nous fixer d’autres objectifs, par exemple former de futurs citoyens écologistes, pacifistes, généreux et solidaires ? C’est à cette réflexion qu’il faut nous attarder si nous voulons éviter que le nouveau programme ne nous mène, malgré nous, à un modèle de société que les autres auront choisi pour nous. Ne sommes-nous pas, encore une fois, en train de refaire une erreur récurrente, celle de suivre une mode définie ailleurs et qui répond à d’autres intérêts que les nôtres ? »

Rappelons que Robert Cadotte est président de la commission pédagogique de la Commission scolaire de Montréal.