Quelque chose me fascinait.
L’accumulation? Les objets? les chiffres? les aiguilles? le supplice?
En général on regarde un cadran à la fois, pour vérifier l’heure qu’il est. Pour savoir si on a le temps.
Et voilà que c’est eux qui me regardaient, d’un air sévère, me rappelant mon heure de lever, celle d’un rendez-vous important, le moment où mes enfants sont nés — et quoi encore? Me revenaient à la mémoire chacun des moments où le temps s’arrête. J’étais envahi par le temps, ce grand insaisissable. L’éternité dans un instant.
Combien de temps suis-je resté devant cette oeuvre?
Comment le saurais-je?
J’y suis encore.
* * *
Réveils, 1960 — Arman (Armand Pierre Fernandez)
« Arman’s Accumulations, collections of discarded objects, draw attention to the reverse side of consumer culture. This collection of various alarm clocks, each brocken and marking a different minute and hour, emphasizes the futility of trying to possess and mesure time. »
Collection Museum of Contemporary Art Chicago.