Mise à jour (8 février): J’ai accordé une entrevue à CKIA. On peut l’écouter ici.
Mise à jour (12 février): Le Soleil publie le texte ce matin.
Le Carrefour de Québec a publié hier soir le premier texte qui est issu du rendez-vous sandwich du vendredi midi — d’autres médias pourraient aussi le faire dans les prochains jours. C’est un texte collectif qui a été patiemment rédigé par les participants au fil des semaines. Nous en sommes fiers et chacun y pourra y ajouter son grain de sel au moment de le relayer sur les réseaux sociaux (la version Facebook est ici).
Publié à l’occasion de la rentrée parlementaire, le texte invite le Premier ministre, l’ensemble des élus et les gens des médias à adopter un regard plus pragmatique et plus positif sur les dossiers dont ils sont responsables. Parce qu’il apparaît plus indispensable que jamais de susciter l’engagement des citoyens pour relever les défis auxquels le Québec est confronté et que le cynisme est le pire des éteignoirs.
Nous devons tous choisir d’adopter une attitude plus positive — de ne pas succomber à la colère, au pessimisme ou, pire, à la résignation. Et vous savez quoi? C’est plus facile de faire ça en gang qu’isolé, surtout par les temps qui courent… Venez prendre un sandwich avec nous le vendredi, de 12h à 12h30, vous verrez!
J’ai trouvé amusant de constater que c’est un peu aussi ce que suggère cet article de David Frum, qui a publié hier sur le site du magazine The Atlantic: What Effective Protest Could Look Like.
«Form Facebook groups. Keep in touch. Don’t argue: recruit. Meet in real space as well as online. Serve cake. Make your presence felt on your local elected officials not just once, but day after day, week in, week out. (…) And that requires above all: be motivated by hope, not outrage.
The outrage may get you started, but only hope keeps you going. Hope, as Vaclav Havel insisted, is an expression of the state of our minds, not a description of the state of the world.»
Si vous y croyez aussi, je vous invite à commencer par cliquer J’aime sur la page Facebook des rendez-vous sandwich du vendredi (si vous n’êtes pas sur Facebook, n’ayez crainte, je vais continuer à diffuser les informations essentielles sur mon blogue!). N’hésitez évidemment pas non plus à le faire circuler autour de vous.
De quoi sera faite la suite? On ne le sait pas encore. On va en parler… un vendredi à la fois. On va l’inventer ensemble.
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Pour connaître l’origine des rendez-vous sandwich, on peut suivre ce lien.
Pour lire certains des textes publiés échos aux rencontres précédentes, cet autre lien.
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Je reprends finalement le texte ci-dessous, pour lui faire une place dans les archives de mon blogue.
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NOURRIR LA DÉMOCRATIE… UN SANDWICH À LA FOIS
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les journalistes, chroniqueurs et gens des médias,
Nous sommes un groupe de citoyens, d’âges et de milieux différents. Nos engagements sociaux prennent des formes variées, tout comme nos convictions et appartenances politiques.
Nous nous réunissons chaque vendredi midi devant l’Assemblée nationale depuis maintenant quatorze semaines, le temps de manger un sandwich. C’est la façon que nous avons trouvée pour exprimer notre mécontentement envers la situation politique actuelle au Québec et de faire sentir à cet endroit symbolique la présence des citoyens, qui doivent demeurer au cœur de la vie politique.
Nous n’avons pas la prétention de parler au nom de personne d’autre que nous. Cependant, nous sommes convaincus que plusieurs de nos concitoyens s’associeront à nos propos (quelques-uns ont d’ailleurs choisi de se joindre à nous en cosignant ce texte).
Pourquoi nous adressons-nous à vous?
Nous croyons que le climat politique et médiatique est toxique depuis trop longtemps au Québec. Trop de choses alimentent continuellement le cynisme de la population sur un terreau de partisanerie aveugle. Il ne suffit pas d’interdire les applaudissements à l’Assemblée nationale pour élever le niveau des échanges. La politique ne fait plus rêver. On ne se projette plus assez dans l’avenir.
Pour être de bons citoyens, il faut s’informer, dit-on. Mais aujourd’hui au Québec, ceux qui s’informent le plus sont ceux qui risquent le plus le découragement. Dans un tel contexte, comment s’étonner que de plus en plus de citoyens se désintéressent de ce qui se passe à l’Assemblée nationale?
Vous êtes les mieux placés pour changer cela.
Ce que nous vous demandons
Monsieur le premier ministre:
On dit que vous prononcerez dans les prochaines semaines un nouveau discours inaugural, pour marquer solennellement un nouveau départ pour le gouvernement que vous dirigez.
Nous souhaitons y trouver plus que des vœux pieux. Il faut du concret, des échéanciers précis, un engagement à rendre des comptes. Il faut démontrer que vous êtes conscient du cynisme ambiant et proposer un plan pour changer les choses.
Évitez la langue de bois. Utilisez les mots «parce que» le plus souvent possible afin d’établir des liens évidents entre vos propositions et les actions que vous mènerez pour concrétiser votre vision du Québec de demain. Exigez aussi de tous vos ministres qu’ils fassent la même chose.
Mesdames et Messieurs les élus, de tous les partis:
Nous en appelons à votre responsabilité, en votre qualité de représentants de la population québécoise à l’Assemblée nationale. Si vous croyez, comme nous, que le Québec vit une grave crise démocratique, nous vous demandons de dénoncer, chaque fois que nécessaire, tout ce que vous croyez pouvoir nuire à la confiance déjà fragile des citoyens envers leurs institutions publiques et politiques — et, cela, sans égard aux intérêts partisans.
Osez privilégier des débats qui font appel au meilleur de vous-mêmes plutôt que de vous confiner aux combats électoralistes.
Mesdames et Messieurs les journalistes, chroniqueurs et gens des médias,
Nous vous demandons d’interroger plus efficacement les hommes et les femmes politiques. Libérez-vous (libérez-nous!) de la tyrannie du clip. Exigez qu’ils aillent au bout de leurs raisonnements; qu’ils expliquent le «pourquoi» des choses en fournissant des réponses factuelles et rigoureuses. Ignorez les réponses inutilement partisanes.
Essayez aussi de trouver des façons pour que vos interventions stimulent l’esprit critique, qu’elles suscitent l’engagement et qu’elles facilitent le passage à l’action des citoyens. Le Québec a besoin d’un grand coup de barre. Faites partie de l’effort!
Il faut rester optimistes
Il reste un peu moins de deux ans avant la prochaine élection. Nous comptons sur vous pour en faire une période stimulante au cours de laquelle nous pourrons recommencer à envisager l’avenir du Québec de façon plus positive, à partir de propositions concrètes, bien expliquées, et adéquatement comprises. La véritable démocratie, quoi!
Nous choisissons d’être optimistes. Parce qu’il le faut.
Ne nous décevez pas.
SIGNATAIRES — Personnes qui ont participé à au moins un des rendez-vous du vendredi midi
Patrice Audet, Québec
Sylvain Bérubé, Québec
Marie-Josée Bettez, Québec
Rémy Charest, Québec
Lynda Cloutier, Québec
Daniel Côté, Québec
Marie-Claude Côté, Québec
Paul Crête, Québec
Esther Déom, Québec
Pauline Dufour, Québec
Marie-Claude Émond, Beaupré
Étienne Ferron-Forget, Québec
Samiha Hazgui, Québec
Jean-Pierre Garneau, Québec
Louis Germain, Québec
Geneviève Issalys, Québec
Marianne Kugler, Québec
Clément Laberge, Québec
Marie Lavoie, Québec
Mériol Lehmann, Québec
Denis Martel, Québec
Annie Morin, Saint-Raymond
Nathalie Perreault, Québec
Marie-Claude Perron, Québec
Marjorie Ramirez, Québec
Martine Rioux, Lévis
Benoît Tardif, Québec
Marie-Hélène Vaugeois, Québec
COSIGNATAIRES — Personnes qui souhaitent démontrer leur appui à la démarche
Mario Asselin, Québec
Valérie Beaulieu, Lévis
Claire Bellefeuille, Québec
Pierre Castonguay, Québec
Dominic Cliche, Québec
Christian Côté, Québec
Bruno Desbois, Montréal
Louis Deschamps, Québec
Sanda Dospinescu, Québec
Sophie Duchesne, Québec
Christian Fortier, Québec
Marie-France Gagné, Repentigny
Josée Giguère, Deux-Montagnes
Yves Gaudreau, Saint-Lambert
Gilles Herman, Québec
Emil Husaru, Québec
Simon Jolivet, Montréal
Alain Juhasz, Pierrefonds
Paul-Émile Laberge, Québec
Alyne Laflamme, Québec
Laurent Lagarde, Québec
Alexandre Lavallée, Québec
Francine Lavoie, Québec
François Marcotte, Québec
Samuel Matteau, Québec
Marie-France Paquette, Québec
Bärbel Reinke, Québec
Marcel Rioux, Lévis
Pierrette Saucier, Québec
Grégoire Vachon, Québec
Claire Vignola, Québec
Yves Williams, Montréal
Je suis d’accord pour être cosignataire du texte. Le désengagement pour cause de cynisme de notre belle jeunesse doit être découragé. Ensemble faisons changer les choses.
J’appuie cette lettre. Moins de ‘spin doctors’, de ‘scoops’ et de ‘marketing politique’. Plus d’éthique, de droit (non-instrumentalisé) et de pédagogie. Moins de ‘m’as-tu-vu’. Plus de sobriété. Moins de ‘lièvres’ à la vision à court terme. Plus de ‘tortues’ qui pensent au long terme. Moins d’arrivisme ou de carriérisme pour des intérêts personnels ou privés. Plus d’abnégation et de sens du devoir pour la chose publique et l’intérêt commun.