Sandwich BBQ

Pendant un an nous nous sommes donné rendez-vous le vendredi midi devant l’Assemblée nationale le temps de manger un sandwich et de parler un peu de l’actualité et de l’état de notre démocratie.

Un peu plus de six mois après la dernière rencontre, nous avons prévu nous revoir, dans quelques jours, pour un BBQ estival. Question de nous revoir, se donner des nouvelles et jaser un peu.

Je profite de l’occasion pour réfléchir quelques instants sur ce que je retiens de l’expérience. Et j’invite les autres sandwicheux à en faire autant, dans les commentaires ci-dessous, s’ils en ont envie.

Très spontanément:

  1. La rencontre hebdomadaire, en personne, devant l’Assemblée nationale était une formule très exigeante, mais j’appréciais beaucoup son côté rituel. Et je m’ennuie d’un rendez-vous régulier qui nous amenait à nous forger un regard partagé sur l’actualité. On avait évoqué un rendez-vous mensuel en personne, on ne l’a pas fait — il y a sans doute d’autres pistes à explorer.
  2. C’est au cours de cette année de rencontres que j’ai choisi de quitter les instances du parti politique dans lequel j’étais très impliqué depuis dix ans. Je pense que nos échanges y sont pour quelque chose. J’ai progressivement senti le besoin d’explorer d’autres façons d’agir. La recherche se poursuit, mais c’est déjà, pour moi, une première retombée directe de notre démarche. Je sais que d’autres ont fait le chemin inverse et je m’en réjouis!
  3. Je crois que ma décision de quitter Facebook découle aussi, en bonne partie, de nos conversations. Paradoxal, parce que cette année de rendez-vous n’aurait pas été possible sans la facilité de communication qu’offre Facebook. Ça représente un défi pour le futur (on en parlera la semaine prochaine).
  4. Est-ce qu’on a changé quelque chose avec ça? Peut-être pas encore. Mais je suis convaincu qu’on a pas fait ça pour rien. Entre autre parce qu’on a piqué la curiosité de beaucoup de monde (je me suis fait interpellé encore récemment par une dame que je ne connaissais pas qui souhaitait savoir qu’est-ce qui se passait avec les sandwichs!). Peut-être y a-t-il une suite en gestation. Peut-être commune — ou différente pour chacun de nous?
  5. D’ici notre sandwich-BBQ, je nous suggère de relire notre texte de conclusion et de noter sur un papier une idée qui permettrait de rendre le propos encore plus concret au cours de la prochaine année. J’installerai un babillard pour épingler tout ça, en mode remue-méninges.

Et pour finir, je vous partage quelques lectures/relectures des derniers jours:

Le cynisme, on le sait, n’a pas très bonne presse. Il n’est pas possible de parler cinq minutes de politique sans que surgisse d’un buisson un commentateur pour nous rappeler le « cynisme ambiant » qui règne, qui fait que la population ne croit plus en ses dirigeants ni en ses institutions. Dans ce sens, le cynisme serait la doctrine de ceux qui, désabusés, s’attendent au pire.

Personnellement, je n’ai pas de problème avec cette épithète, si on accepte le petit bémol suivant. Ce cynisme est avant tout la posture de ceux qui refusent de se scandaliser de ce que les humains agissent quelquefois en humains (notamment sur les réseaux sociaux, mais aussi partout ailleurs où ils n’arrivent pas à cesser d’être humains). En ce sens, pour pasticher un titre bien connu, le cynisme est un humanisme, non pas parce que le cynique s’attend toujours au pire, mais plutôt parce qu’il tâche de ne pas nommer le prévisible « le pire ».

Et vous, que lisez-vous par les temps qui courent?

J’ai hâte de vous revoir!

Pour en finir avec le cynisme systémique


Note: Ce texte est publié à l’occasion du 52e rendez-vous sandwich. Pour un rappel de l’origine de cette démarche, on peut cliquer iciLes cosignataires sont présentés au bas du texte.

POUR EN FINIR AVEC LE CYNISME SYSTÉMIQUE

Le Québec souffre d’un burnout politique. Un épuisement qui laisse beaucoup de monde désemparé devant une impasse sociale de plus en plus évidente.

Que faire devant ce constat? S’indigner chacun notre tour sur les réseaux sociaux? Se réfugier dans une partisanerie pire que celle qui nous irrite? Décrocher complètement pour se replier dans un confortable chacun-pour-soi? 

Il y a un an, une série d’événements nous a fait sortir de nos gonds: écoeurantite aiguë. Nous avons cru nécessaire de nous engager dans une démarche exutoire. 

Depuis un an, nous nous sommes réunis chaque vendredi devant l’Assemblée nationale, le temps de manger un sandwich en cherchant à résoudre ce dilemme.  

C’est une démarche exigeante, que l’on pourrait juger futile, mais que nous croyons utile, parce que la recherche d’une solution s’avère déjà une première façon de rester actifs et engagés. De ne pas sombrer. C’est un symbole. 

Toute l’année, les raisons de s’indigner se sont succédé, chaque semaine, l’une remplaçant la précédente… à un rythme si effarant qu’il fallait probablement un rendez-vous hebdomadaire pour le constater. L’année a été un feu roulant de raisons capables d’entraîner quelqu’un dans la lassitude et la perte de confiance dans le monde politique. Mais nous avons tenu bon.  

Chaque semaine, nous avons fait l’effort de transformer notre indignation en quelque chose de plus positif: en échangeant, en adoptant d’autres perspectives, en cherchant la lumière au bout du tunnel. C’est un rendez-vous qui nous a fait du bien, duquel nous sommes chaque fois repartis revigorés, et un peu plus sereins. Du même coup, nous avons un peu moins chialé sur les réseaux sociaux — ce qui est déjà pas mal comme résultat, parce que cela ne mène le plus souvent à rien. 

Après trente semaines, nous avons publié un texte pour interpeller élus et journalistes. Un texte qui a eu bien peu d’échos. Nous nous sommes parfois demandé s’il fallait en publier un autre, choisir des mots plus forts, plus polémiques ou provocateurs. Nous avons choisi de ne pas le faire pour ne pas alimenter les mécanismes négatifs que nous déplorons. 

Vingt-deux semaines plus tard, cette année de rendez-vous aboutit sur le constat que la dynamique politique est dans une impasse partisane au Québec et que la manière dont les médias (et notre usage des médias sociaux) s’en font l’écho a pour effet d’empirer la situation.  

Au moment où nous mettons un terme à cette séquence de cinquante-deux vendredis sandwich, on se dit qu’il serait peut-être utile d’envisager la mise sur pied de quelque chose comme une commission sur le cynisme systémique. Il est urgent de comprendre pourquoi notre désabusement prend plus de place dans l’espace public que nos espoirs et les projets qui sont censés les incarner.  

Autrement, le Québec court le risque de s’embourber de plus en plus profondément dans des débats qui n’ont rien à voir avec les défis réels auxquels nous sommes confrontés. La lassitude et le désengagement sont toxiques pour notre avenir. 

Vivement que des hommes et des femmes politiques assument un leadership dans cette nécessaire reprise en main de notre santé mentale collective. L’apport des médias est également indispensable pour que cette reprise en main soit possible. 

Mais il ne faut pas seulement attendre que le changement vienne des autres. Le réveil citoyen veut aussi que chacun de nous consacre un peu plus d’énergie à soutenir des projets inspirants et un peu moins à s’époumoner sur les sujets qui nous enragent. 

Vivement qu’on fasse de l’espace dans nos vies pour ces projets inspirants et que chacun d’entre nous puisse recommencer à se mobiliser POUR quelque chose plutôt qu’uniquement CONTRE quelque chose. 

C’est dans cet esprit que nous vous invitons à vous joindre à nous pour un dernier rendez-vous sandwich, le vendredi le 10 novembre, de 12h à 12 h 30 devant l’Assemblée nationale.  


LES SIGNATAIRES: 

Clément Laberge
Marie-Claude Côté
Marianne Kugler
Étienne Ferron-Forget
Louis Germain
Benoît Tardif
Marie-Claude Perron
Martine Rioux
Nathalie Perreault
Lynda Cloutier
Annie Morin
Marie Lavoie
Marjorie Ramírez
Marie-Hélène Vaugeois
Sylvain Bérubé

Et une vingtaine d’autres personnes qui sont venues manger un sandwich avec nous au moins une fois au cours des douze derniers mois. 

52e rendez-vous demain


Il y a un an, un énième scandale de corruption faisait irruption dans l’actualité. Cette semaine là, c’était celui de la Société immobilière du Québec (qu’est-il devenu, justement, ce scandale, un an plus tard?). Particulièrement choqué, j’exprimais mon ras-le-bol à ma fille de 15 ans:

— Bon ben là, ça va faire! Je pense que je vais aller manger un sandwich devant l’Assemblée nationale demain pour montrer mon indignation!

— Ok, mais fais-le si t’es vraiment sérieux!

C’est comme ça que le rendez-vous sandwich du vendredi midi a commencé.

Des personnes variées s’y sont rapidement jointes — pour un midi, ou deux, ou trois… avec quelques réguliers. Une dizaine de personnes, qui sont pratiquement devenues des amis.

Et ça fait déjà un an de ça! 52 semaines! Par beau temps, mauvais temps: il n’y a pas eu une semaine sans un petit attroupement autour d’un sandwich devant l’Assemblée nationale.

Nous nous sommes rencontrés chaque vendredi, à midi, pour trente minutes d’échange sur l’actualité politique de la semaine. Pour ventiler nos frustrations, chercher du positif où il y en a, retourner nos humeurs et repartir un peu plus sereins (ou seulement un peu moins découragés, selon les semaines). Pour réfléchir à la démocratie, au Québec, en 2017.

Un an, déjà… je n’arrive pas à y croire. Au départ, personne ne l’aurait cru d’ailleurs! Mais ça s’est fait assez naturellement, une semaine à la fois.

Mais il faut bien que ça se termine un jour… Et surtout qu’on invente de nouvelles façons de montrer notre indignation et (plus important encore) des façon de transformer cette humeur en quelque chose de plus constructif.

C’est là que nous sommes rendus.
Nous soulignerons demain la 52e édition du rendez-vous sandwich en publiant un texte aux allures de conclusion (ouverte, évidemment!). Nous le faisons avec une grande fierté. Et avec la confiance que cette démarche inattendue pourra prendre de nouvelles formes (encore imprécises) au cours des prochains mois.

Parce que c’est nécessaire. Parce qu’il faut vraiment arrêter de chiâler et recommencer à bâtir.

C’est une urgence.

Pour la liste des textes que j’ai écrit au sujet des rendez-vous sandwich sur mon blogue, c’est ici.

Un autre sandwich


C’était encore du beau temps vendredi dernier pour le rendez-vous sandwich. Le petit groupe était toujours là pour échanger et réfléchir sur la semaine politique et tenter d’identifier des pistes d’action pour combattre le cynisme. 

Nous avons convenu d’essayer d’accélérer un peu l’écriture des courts textes évoqués la semaine dernière (pourquoi participer à ce rendez-vous hebdomadaire?) et nous avons aussi décidé d’écrire au Président de l’Assemblée nationale pour l’inviter à venir manger un sandwich avec nous. 

Nous nous étions réjouis de la mise en garde contre les excès de partisanerie qu’il a adressée aux parlementaires il y a quelques jours. Nous nous sommes dit que ce serait une bonne idée d’en parler avec lui. Nous avons pensé que notre démarche pourrait également l’intéresser. 

J’ai donc pris la responsabilité de lui écrire dans les prochains jours.

***

Je réfléchis par ailleurs sur une façon d’introduire une bonne dose de nos échanges du vendredi midi dans la réflexion sur les orientations / la réorientation du Parti Québécois suite au refus de Québec Solidaire. Ça me semble plus que jamais nécessaire. 

Et je me dis que le conseil national spécial du 11 juin pourrait être une bonne occasion pour le faire.

Un sandwich à la fois

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La réflexion continue, des textes en cours de rédaction… et peut-être un projet en gestation!

Le retour du beau temps rend les rendez-vous sandwich du vendredi encore plus agréable. Trente minutes chaque semaine pour réfléchir sur l’état de notre démocratie et sur les pistes pour l’améliorer, ce n’est certainement pas trop — surtout quand il fait beau!

Le vendredi 5 mai, comme hier (28e rencontre, je crois), nous avons pu échanger des réflexions sur l’élection présidentielle française et l’illustration qu’elle offre de comment le contexte politique peut parfois changer très rapidement. Nous avons aussi discuté de la réflexion de Jacques Chagnon au sujet de la surpartisanerie à l’Assemblée nationale. Une intervention dont nous nous sommes évidemment réjouis.

Le texte de Jean-Marc Salvet dans Le Soleil de ce matin aurait aussi bien pu alimenter nos échanges.

***

Les participants poursuivent chacun de leur côté la rédaction d’un texte qui exprime, de façon très personnelle, leur motivation à participer à notre rendez-vous hebdomadaire. Nous les regrouperons éventuellement dans une publication dont la forme reste à définir.

Nous envisageons aussi un texte collectif appelant les «partis d’opposition» à délaisser un peu le rôle de critique de l’action du gouvernement et à consacrer plus de temps à formuler et expliquer leur proposition pour améliorer le Québec. L’angle précis reste à trouver, mais l’idée est là.

***

Autre idée qui est apparue la semaine dernière, inspirée de cette initiative française: mettre en place dans les prochains mois un site Web qui permettrait aux citoyens québécois d’expliquer leur choix lors de la prochaine élection.

On part de l’hypothèse que de nombreux citoyens risque de faire le choix d’un vote stratégique en octobre 2018, mais qu’ils aimeraient que la personne qu’ils vont contribuer à élire, sache qu’ils n’ont pas voté pour son programme, mais plutôt contre le programme de celui de la personne qu’ils désiraient voir perdre l’élection.

Le principe serait assez simple:

La personne va s’inscrire sur le site, indique qu’elle est une électrice de la circonscription XYZ, qu’elle a voté pour Untel, mais qu’elle souhaite lui faire savoir qu’elle l’a fait de façon stratégique et qu’il doit savoir qu’elle n’appuie pas certains aspects de son programme. Elle peut ajouter un mot sur ce qui est important pour elle et qu’elle souhaite qu’il garde à l’esprit tout au cours de son mandat.

Le système enverrait automatiquement une synthèse de ces commentaires à chaque élu après l’élection (avec ou sans les noms de chacun des électeurs participants — à leur choix).

Un document synthèse serait aussi produit, publiquement, indiquant les circonscriptions où un député aura été élu avec une majorité inférieure aux nombres de votes enregistrés par le système — et où, par conséquent, les élus devraient être particulièrement humbles/prudents dans leur façon de se comporter de façon partisane au cours de leur mandat.

Est-ce que c’est une idée à laquelle certains de mes lecteurs pourraient être intéressés à collaborer?

À suivre…

Approfondir

Nous avions une nouvelle participante pour le rendez-vous sandwich ce midi. Et elle avait apporté de la soupe: scandale! (un sandwich aussi, heureusement!). Il y avait deux revenants aussi, qui n’étaient pas venus depuis longtemps et que ça nous a fait plaisir de retrouver. Au total: sept personnes… à discuter joyeusement sous une petite bruine printanière

Nous nous sommes demandé si ça avait été une bonne semaine pour ceux et celles qui tentent de combattre le cynisme. Les avis étaient partagés. Mais d’en parler et de confronter nos points de vue pour rester constructifs, ça aide!

Nous sommes aussi revenus sur les échanges de la semaine dernière et le besoin de poser bientôt un autre geste concret (après la lettre de l’hiver) afin de compléter notre présence symbolique devant l’Assemblée nationale — et approfondir un peu la réflexion.

La piste que nous avons explorée consiste à écrire, chacun de notre côté, un court texte pour témoigner de notre état d’esprit: pourquoi on participe au rendez-vous sandwich, ce qui alimente notre cynisme ou notre indignation, et ce qui, à l’inverse, contribue à nous donner espoir.

On projette de faire éventuellement un recueil de ces textes.

On a aussi évoqué de compléter ces textes par quelque chose dont la forme pourrait s’approcher d’un manifeste. Vraisemblablement pour appeler les «partis d’opposition» à délaisser (ou moins pour quelques mois) leur travail de critique de l’action du gouvernement afin de consacrer plus de temps à décrire leur vision du Québec et à formuler des propositions concrètes pour aller dans ce sens.

Nous étions tous d’accord: ce n’est pas dans la critique de l’action du gouvernement que réside le potentiel de changement / de renouvellement du discours politique au Québec. C’est plutôt dans des propositions plus affirmées, plus clairement formulées, plus inspirantes.

Et c’est dans cette direction-là qu’on va travailler dans les prochaines semaines.

N’hésitez pas à vous joindre à nous vendredi prochain!

Vingt-quatrième sandwich

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Il faisait très beau hier midi pour le rendez-vous sandwich du vendredi midi. Heureusement! — parce que j’avais trouvé la semaine très difficile pour le moral… on me l’a d’ailleurs gentiment fait remarquer:

«Tu étais particulièrement négatif sur Facebook cette semaine… ce serait mieux de revenir à la recherche de solutions pour favoriser l’engagement.»

J’en conviens. Et les vendredis midi sont aussi pour s’entraider à garder le moral. Parce qu’on a plus besoin de trouver des manières de souffler sur les braises de l’engagement que de mettre en relief les innombrables raisons d’être contrarié, découragé, ou pire de se laisser aller au cynisme. Surtout quand on a l’impression que le nombre de personnes qui sont sur cette pente dans notre entourage est à la hausse.

Alors en mangeant quelques oeufs de Pâques, on s’est dit qu’avec le retour de la belle température, le temps était probablement venu de faire appel à des renforts.

Nous sommes quelques-uns à nous être relayé pour traverser l’hiver sans manquer un seul de nos rendez-vous de réflexion citoyenne. C’est pas mal! Et nous allons continuer! Mais nous avons maintenant besoin d’aide pour alimenter la réflexion et pour identifier des façons d’agir ensemble, de façon positive, sur le climat politique, plutôt que de se contenter d’encaisser l’actualité tous les jours.

Vendredi midi, 30 minutes au soleil devant l’Assemblée nationale, avec un sandwich et un groupe de personnes motivées à chercher ensemble des moyens de se sentir un peu moins désemparé devant l’actualité politique: vous devriez mettre ça à votre agenda.

On a besoin de vous.

Un sandwich… à Bruxelles!

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Je suis à Bruxelles aujourd’hui pour le EPUB Summit. C’est un très grand plaisir de retrouver plusieurs personnes avec qui j’ai collaboré au cours des dernières années et que je n’avais pas vu depuis trop longtemps!

Je ne serai donc pas présent, physiquement, pour le rendez-vous sandwich du vendredi — mais je participerai virtuellement, comme il se doit, en publiant une photo de sandwich autour de 12h. Merci à ceux et celles qui seront au rendez-vous!

Je prends tout de même quelques minutes pour transcrire quelques notes au sujet du rendez-vous de la semaine dernière (je n’avais pas eu le temps de le faire avant, bousculé par les préparatifs de mon départ).

  • Nous avons continué à discuter de l’actualité de la semaine, et de comment le traitement médiatique contribue au cynisme.
  • Nous avons réitéré l’intérêt que chacun partage (sur Facebook ou autrement) les gestes que nous posons pour agir sur le contexte (on a pas encore trouvé la façon adéquate pour le faire, on continue à réfléchir).
  • Le rendez-vous hebdomadaire de Bill Maher sur HBO (et YouTube) a été cité en exemple et on s’est dit que ce genre d’émission aurait sa place au Québec.
  • Nous sommes toujours à la recherche de façons pour rendre plus concrètes les actions qui découlent des rendez-vous du vendredi — mais on a confiance que ça viendra, et qu’entre temps, il faut persévérer et maintenir la continuité des rencontres.

Si j’oublie quelque chose d’important, j’espère que les autres participants l’ajouteront dans la section commentaire sous ce texte.

***

Je ne peux pas terminer sans dire que je constate que mes amis français sont nombreux à partager le même désarroi qui nous a amené à initier ce rendez-vous hebdomadaire. Un désarroi auquel s’ajoute une grande inquiétude à l’approche de l’élection présidentielle de mai prochain.

Ce serait bien qu’on n’en vienne pas à ce stade…

…et, pour ça, qu’on trouve des façons pour aborder de façon plus ingénieuse campagne électorale qui nous mènera au 1er octobre 2018.

Sortir de sa bulle

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J’ai eu plusieurs rétroactions positives des actions proposées dans mon texte d’hier — dans l’esprit des échanges du 17e vendredi sandwich.

Je vais explorer dans les prochains jours les moyens de proposer  de façon plus régulière des actions de ce type (une  responsabilité qui pourrait éventuellement être partagée). En d’autres mots: comment mettre en place quelque chose qui stimulerait l’engagement (sans tomber dans l’engagement-en-un-clic, auquel je ne crois pas).

Pour aujourd’hui, j’ai envie de saluer le travail du Devoir avec sa série Pour sortir de sa bulle.

«Comment sortir de ses propres ornières politiques et médiatiques quand on parle de Donald Trump? Ornières d’autant plus fortes à l’ère des réseaux sociaux et des algorithmes qui s’ajustent à nos opinions. À la manière de la série « Burst Your Bubble » du Guardian, Le Devoir vous propose trois textes pour sortir de votre bulle.»

C’est dans le contexte de l’élection de Donald Trump aux États-Unis que la série a vu le jour et je trouve que la formule mériterait d’être reprise pour plusieurs autres sujets — même (pourquoi pas?) par un partage de textes à l’intérieur du cercle des médias québécois.

ACTION: j’ai envoyé un courriel à la rédaction du Devoir pour les encourager à poursuivre la série et explorer la possibilité de la pousser même un peu plus loin. L’adresse est ici.

Faire une lecture engagée du Soleil

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J’ai lu Le Soleil de ce matin avec les échanges du vendredi sandwich en tête. Ça m’a amené à faire quelques observations:

Je me réjouis que le maire Labeaume demande au ministère des Transports de «faire des simulations informatiques afin d’évaluer la pertinence de construire un troisième lien à l’est de la région… ».

J’ajouterais personnellement que de telles simulations doivent aussi être faites pour le scénario d’un troisième lien à l’ouest — et qu’elles doivent être rendues publiques rapidement, de manière à alimenter le débat public. Il faut faire confiance à l’intelligence des citoyens en leur fournissant de l’information de qualité. Autrement les débats et les consultations sont inutiles — voire nuisibles.

ACTION: J’ai envoyé un courriel au maire pour l’encourager à préciser sa demande en ce sens. Pour ceux et celles qui voudraient faire de même, c’est ici.

Je me suis aussi réjoui de lire la lettre dans laquelle une vingtaine de personnes demandent d’accélérer le déploiement d’un transport collectif moderne à Québec. Leur texte est constructif et réussit à éviter le piège d’opposer le développement du SRB à d’autres aménagements possibles (et potentiellement nécessaires) au réseau routier de la capitale.

ACTION: J’ai envoyé un courriel au président de la Chambre de commerce pour le féliciter d’avoir signé cette lettre et lui demander de transmettre ce message aux autres signataires. Ceux et celles qui voudraient faire de même trouveront son adresse ici.

J’ai également apprécié le texte de François Bourque, qui adopte un point de vue pédagogique tellement nécessaire en rapport avec la présence des musulmans à Québec: «… quelques clés qui peuvent aider à mieux, je crois, à mieux comprendre qui sont les musulmans de Québec et comment améliorer le « vivre-ensemble »».

ACTION: J’ai transmis un commentaire à la rédaction du Soleil pour signaler mon appréciation de ce texte. J’ai utilisé ce formulaire.

J’ai aussi aimé lire le texte de Jean-Marc Salvet, qui témoigne de l’importance de la réaction des citoyens pour faire réagir le gouvernement. Il met aussi en lumière l’importance du travail des chroniqueurs — Michel Girard, dans ce cas — quand ils décident d’approfondir un sujet plutôt que de se contenter de rester dans l’opinion. Tout à fait dans l’esprit des sandwichs du vendredi.

J’ai finalement souri en voyant la page de publicité du Syndicat canadien de la fonction publique qui encourage les personnes retraitées de l’Université Laval à communiquer avec les députés de la région, en publiant leurs adresses, téléphones et courriel.

À croire qu’il y a quelque chose dans l’air… Peut-être quelque chose comme le début d’un réveil sur l’importance pour les citoyens de prendre les moyens pour se faire entendre.

17e sandwich

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C’était le 17e vendredi sandwich hier midi. Il faisait tellement beau qu’on pouvait presque se dire qu’on avait déjà passé à travers l’hiver (mais attendons avant de trop se réjouir…).

Nous étions 7, dont deux nouveaux participants — et même une troisième personne qui a brièvement stationné sa voiture dans le rond-point devant l’Assemblée nationale pour nous saluer, nous encourager et nous dire qu’elle se joindrait à nous un prochain vendredi. Stimulant.

Après un survol de l’actualité de la semaine, nos échanges nous ont amené sur deux pistes de réflexion:

1. Le besoin de poser les problèmes autrement

Les débats qui enflamment les médias sont souvent prisonniers de la manière dont les questions sont posées. Au sujet du «troisième lien» entre Québec et Lévis, par exemple… la question ne devrait pas être «pour ou contre un troisième lien», mais plutôt quelque chose comme: «comment faire pour réduire le temps de transport des gens de x%». Ce serait une question plus ouverte, plus apte à susciter des échanges constructifs.

2. Le pouvoir des appels et des courriels

Il serait probablement utile de mieux faire connaître l’impact que peuvent avoir des appels ou des courriels aux bureaux de circonscriptions des députés et/ou aux médias. L’exemple du recul du gouvernement, cette semaine, sur le crédit d’impôt lié à l’âge en est un bel exemple.Nous travaillerons possiblement sur quelque chose à ce sujet au cours des prochaines semaines.

Et en attendant, nous nous sommes dit que ce serait bien de faire connaître les initiatives que chacun des participants pourrait prendre en ce sens, très simplement, sur la page Facebook Le sandwich du vendredi — comment autant d’exemples / sources d’inspiration pour d’autres.

À suivre la semaine prochaine.

Crédit photo: Étienne Ferron-Forget

Nourrir la démocratie… un sandwich à la fois!

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Mise à jour (8 février): J’ai accordé une entrevue à CKIA. On peut l’écouter ici.

Mise à jour (12 février): Le Soleil publie le texte ce matin.

Le Carrefour de Québec a publié hier soir le premier texte qui est issu du rendez-vous sandwich du vendredi midi — d’autres médias pourraient aussi le faire dans les prochains jours. C’est un texte collectif qui a été patiemment rédigé par les participants au fil des semaines. Nous en sommes fiers et chacun y pourra y ajouter son grain de sel au moment de le relayer sur les réseaux sociaux (la version Facebook est ici).

Publié à l’occasion de la rentrée parlementaire, le texte invite le Premier ministre, l’ensemble des élus et les gens des médias à adopter un regard plus pragmatique et plus positif sur les dossiers dont ils sont responsables. Parce qu’il apparaît plus indispensable que jamais de susciter l’engagement des citoyens pour relever les défis auxquels le Québec est confronté et que le cynisme est le pire des éteignoirs.

Nous devons tous choisir d’adopter une attitude plus positive — de ne pas succomber à la colère, au pessimisme ou, pire, à la résignation. Et vous savez quoi? C’est plus facile de faire ça en gang qu’isolé, surtout par les temps qui courent… Venez prendre un sandwich avec nous le vendredi, de 12h à 12h30, vous verrez!

J’ai trouvé amusant de constater que c’est un peu aussi ce que suggère cet article de David Frum, qui a publié hier sur le site du magazine The Atlantic: What Effective Protest Could Look Like.

«Form Facebook groups. Keep in touch. Don’t argue: recruit. Meet in real space as well as online. Serve cake. Make your presence felt on your local elected officials not just once, but day after day, week in, week out. (…) And that requires above all: be motivated by hope, not outrage.

The outrage may get you started, but only hope keeps you going. Hope, as Vaclav Havel insisted, is an expression of the state of our minds, not a description of the state of the world.»

Si vous y croyez aussi, je vous invite à commencer par cliquer J’aime sur la page Facebook des rendez-vous sandwich du vendredi (si vous n’êtes pas sur Facebook, n’ayez crainte, je vais continuer à diffuser les informations essentielles sur mon blogue!). N’hésitez évidemment pas non plus à le faire circuler autour de vous.

De quoi sera faite la suite? On ne le sait pas encore. On va en parler… un vendredi à la fois. On va l’inventer ensemble.

***

Pour connaître l’origine des rendez-vous sandwich, on peut suivre ce lien.

Pour lire certains des textes publiés échos aux rencontres précédentes, cet autre lien.

***

Je reprends finalement le texte ci-dessous, pour lui faire une place dans les archives de mon blogue.

***

 

NOURRIR LA DÉMOCRATIE… UN SANDWICH À LA FOIS

Monsieur le Premier ministre,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames et messieurs les journalistes, chroniqueurs et gens des médias,

Nous sommes un groupe de citoyens, d’âges et de milieux différents. Nos engagements sociaux prennent des formes variées, tout comme nos convictions et appartenances politiques.

Nous nous réunissons chaque vendredi midi devant l’Assemblée nationale depuis maintenant quatorze semaines, le temps de manger un sandwich. C’est la façon que nous avons trouvée pour exprimer notre mécontentement envers la situation politique actuelle au Québec et de faire sentir à cet endroit symbolique la présence des citoyens, qui doivent demeurer au cœur de la vie politique.

Nous n’avons pas la prétention de parler au nom de personne d’autre que nous. Cependant, nous sommes convaincus que plusieurs de nos concitoyens s’associeront à nos propos (quelques-uns ont d’ailleurs choisi de se joindre à nous en cosignant ce texte).

Pourquoi nous adressons-nous à vous?

Nous croyons que le climat politique et médiatique est toxique depuis trop longtemps au Québec. Trop de choses alimentent continuellement le cynisme de la population sur un terreau de partisanerie aveugle. Il ne suffit pas d’interdire les applaudissements à l’Assemblée nationale pour élever le niveau des échanges. La politique ne fait plus rêver. On ne se projette plus assez dans l’avenir.

Pour être de bons citoyens, il faut s’informer, dit-on. Mais aujourd’hui au Québec, ceux qui s’informent le plus sont ceux qui risquent le plus le découragement. Dans un tel contexte, comment s’étonner que de plus en plus de citoyens se désintéressent de ce qui se passe à l’Assemblée nationale?

Vous êtes les mieux placés pour changer cela.

Ce que nous vous demandons

Monsieur le premier ministre:

On dit que vous prononcerez dans les prochaines semaines un nouveau discours inaugural, pour marquer solennellement un nouveau départ pour le gouvernement que vous dirigez.

Nous souhaitons y trouver plus que des vœux pieux. Il faut du concret, des échéanciers précis, un engagement à rendre des comptes. Il faut démontrer que vous êtes conscient du cynisme ambiant et proposer un plan pour changer les choses.

Évitez la langue de bois. Utilisez les mots «parce que» le plus souvent possible afin d’établir des liens évidents entre vos propositions et les actions que vous mènerez pour concrétiser votre vision du Québec de demain. Exigez aussi de tous vos ministres qu’ils fassent la même chose.

Mesdames et Messieurs les élus, de tous les partis:

Nous en appelons à votre responsabilité, en votre qualité de représentants de la population québécoise à l’Assemblée nationale. Si vous croyez, comme nous, que le Québec vit une grave crise démocratique, nous vous demandons de dénoncer, chaque fois que nécessaire, tout ce que vous croyez pouvoir nuire à la confiance déjà fragile des citoyens envers leurs institutions publiques et politiques — et, cela, sans égard aux intérêts partisans.

Osez privilégier des débats qui font appel au meilleur de vous-mêmes plutôt que de vous confiner aux combats électoralistes.

Mesdames et Messieurs les journalistes, chroniqueurs et gens des médias,

Nous vous demandons d’interroger plus efficacement les hommes et les femmes politiques. Libérez-vous (libérez-nous!) de la tyrannie du clip. Exigez qu’ils aillent au bout de leurs raisonnements; qu’ils expliquent le «pourquoi» des choses en fournissant des réponses factuelles et rigoureuses. Ignorez les réponses inutilement partisanes.

Essayez aussi de trouver des façons pour que vos interventions stimulent l’esprit critique, qu’elles suscitent l’engagement et qu’elles facilitent le passage à l’action des citoyens. Le Québec a besoin d’un grand coup de barre. Faites partie de l’effort!

Il faut rester optimistes

Il reste un peu moins de deux ans avant la prochaine élection. Nous comptons sur vous pour en faire une période stimulante au cours de laquelle nous pourrons recommencer à envisager l’avenir du Québec de façon plus positive, à partir de propositions concrètes, bien expliquées, et adéquatement comprises. La véritable démocratie, quoi!

Nous choisissons d’être optimistes. Parce qu’il le faut.

Ne nous décevez pas.

 

SIGNATAIRES — Personnes qui ont participé à au moins un des rendez-vous du vendredi midi

Patrice Audet, Québec

Sylvain Bérubé, Québec

Marie-Josée Bettez, Québec

Rémy Charest, Québec

Lynda Cloutier, Québec

Daniel Côté, Québec

Marie-Claude Côté, Québec

Paul Crête, Québec

Esther Déom, Québec

Pauline Dufour, Québec

Marie-Claude Émond, Beaupré

Étienne Ferron-Forget, Québec

Samiha Hazgui, Québec

Jean-Pierre Garneau, Québec

Louis Germain, Québec

Geneviève Issalys, Québec

Marianne Kugler, Québec

Clément Laberge, Québec

Marie Lavoie, Québec

Mériol Lehmann, Québec

Denis Martel, Québec

Annie Morin, Saint-Raymond

Nathalie Perreault, Québec

Marie-Claude Perron, Québec

Marjorie Ramirez, Québec

Martine Rioux, Lévis

Benoît Tardif, Québec

Marie-Hélène Vaugeois, Québec

 

COSIGNATAIRES — Personnes qui souhaitent démontrer leur appui à la démarche

Mario Asselin, Québec

Valérie Beaulieu, Lévis

Claire Bellefeuille, Québec

Pierre Castonguay, Québec

Dominic Cliche, Québec

Christian Côté, Québec

Bruno Desbois, Montréal

Louis Deschamps, Québec

Sanda Dospinescu, Québec

Sophie Duchesne, Québec

Christian Fortier, Québec

Marie-France Gagné, Repentigny

Josée Giguère, Deux-Montagnes

Yves Gaudreau, Saint-Lambert

Gilles Herman, Québec

Emil Husaru, Québec

Simon Jolivet, Montréal

Alain Juhasz, Pierrefonds

Paul-Émile Laberge, Québec

Alyne Laflamme, Québec

Laurent Lagarde, Québec

Alexandre Lavallée, Québec

Francine Lavoie, Québec

François Marcotte, Québec

Samuel Matteau, Québec

Marie-France Paquette, Québec

Bärbel Reinke, Québec

Marcel Rioux, Lévis

Pierrette Saucier, Québec

Grégoire Vachon, Québec

Claire Vignola, Québec

Yves Williams, Montréal

Ça tombe bien, c’est vendredi

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On se retrouve encore ce matin dans une ambiance politique profondément désolante.

Pierre Paradis qui est mis à la porte du caucus libéral parce qu’il fait objet d’une enquête policière, vraisemblablement pour inconduite sexuelle. Et dans un contexte où on a la désagréable impression qu’il y a eu tentative de camouflage dans les derniers jours avec cette prétendue chute de cheval…

Je suis encore une fois dégoûté par tout ça.

Rien à voir avec la partisanerie. C’est tout le monde politique qui pâtit de la répétition de ces événements qui viennent encore alimenter le cynisme d’un peu tout le monde. Et notre confiance en nous-même, collectivement, par la même occasion — parce que le fonctionnement de l’Assemblée nationale témoigne aussi de notre organisation et de notre capacité d’action, comme société.

D’une certaine façon, ça tombe bien, parce que c’est vendredi. Alors j’irai manger un sandwich devant l’Assemblée nationale encore ce midi. Nous serons un petit groupe de 12h à 12h30, pour une treizième semaine (et toutes les semaines ont apporté leur lot de bonnes raisons pour se dire à la semaine prochaine!). Aujourd’hui, nous avons prévu prendre le temps de bien préparer la publication d’un premier texte collectif, la semaine prochaine, à l’occasion de la rentrée parlementaire.

Ce sera un texte simple, non partisan, au ton positif, par lequel nous souhaitons interpeller les élus et les journalistes (et chacune d’entre-nous, par la même occasion). L’objectif est de rappeler la responsabilité de chacun si on veut bénéficier d’un climat politique positif, stimulant, qui donne envie aux citoyens de s’engager (plutôt que le contraire).

Ce texte ne marquera pas la fin de notre démarche. On se dit même que ce sera plutôt l’occasion d’élargir un peu le mouvement. Et nous espérons que les discussions qui vont suivre la publication du texte nous aideront à mieux définir les prochaines étapes.

Je crois qu’il va falloir commencer à voir la politique comme on a appris à voir l’environnement au cours des quarante dernières années… comme quelque chose de précieux, dont nous sommes tous responsables, et dont il faut surtout prendre soin un petit geste à la fois.

On a fini par comprendre que ce n’était pas assez de dénoncer les plus grands pollueurs. Qu’il fallait aussi faire notre part individuellement. Changer nos comportements. Penser globalement, agir localement. Il faut faire pareil avec la politique.

Il y a une expression qui me trotte dans la tête depuis quelques jours: il faut commencer à penser en termes d’écologie politique.

C’est peut-être un peu ça, aussi, le sens du rendez-vous sandwich du vendredi midi.

Réflexion à poursuivre.

Note: Pour voir les autres textes en lien avec les rendez-vous sandwich, on peut cliquer ici.


Photo: gros plan sur une murale / street art vue sur le boulevard René-Lévesque, à l’intersection du boulevard Saint-Laurent, à Montréal.

L’optimisme, un geste à la fois

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Je le disais hier, je pense qu’il faut choisir d’adopter une attitude optimiste devant la situation sociale et politique. Ne pas se laisser abattre, résister au cynisme.

Ça ne veut évidemment pas dire de se mettre des lunettes roses et de se mettre à croire aux licornes — au contraire. Ce n’est pas nier la réalité. C’est, au contraire, un combat constant avec la réalité telle qu’elle se présente — tel qu’on tente de nous la présenter.

Je pense que ça commence par refuser l’idée «qu’on y peut rien». C’est miser sur le fait qu’on peut avoir une influence sur la situation — que l’engagement n’est pas vain. C’est croire que l’innovation est une force positive. C’est réitérer tous les jours sa conviction que ça pourrait aller mieux demain.

C’est ça qui me motive quand je travaille à la transformation numérique des industries culturelles — en particulier dans le monde du livre.

C’est ce qui motive mon engagement avec le Parti Québécois.

C’est ce qui m’amène à manger un sandwich devant l’Assemblée nationale chaque vendredi — dans une démarche citoyenne non partisane.

Et c’est aussi ce qui m’amène à apposer depuis quelques semaines de petits autocollants sur tous les dollars qui passent dans mes poches.

Il s’agit de quatre formes d’engagements variées — en nature et en intensité — qui sont pour moi tout à fait complémentaires et dont chacun a son importance.

Parce que je pense qu’on augmente nos chances de rester optimiste quand on diversifie la forme de ses engagements — et quand ils nous amènent à côtoyer des gens variés, qui ont des points de vue différents sur les défis auxquels notre société est confrontée.

***

C’est aussi dans cet état d’esprit que je vais participer en fin de semaine au Conseil national du Parti Québécois, qui se tient à Québec.

C’est ce qui va guider le regard que je vais poser sur la proposition principale (l’embryon du prochain programme) qui nous sera présentée à cette occasion.

C’est ce qui me fait souhaiter que le Parti Québécois:

  • adopte une attitude et un discours de plus en plus positifs;
  • manifeste une opinion favorable pour l’innovation, sous toutes ses formes;
  • et qu’il choisisse bien les batailles qu’il entend mener.

On s’en reparle en fin de semaine…

Note: Pour voir les autres textes en lien avec les rendez-vous sandwich, on peut cliquer ici.

Photo: une oeuvre de Geneviève De Celles.

Déjà le dixième sandwich!

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Depuis dix semaines, nous sommes quelques-uns à nous rendre manger un sandwich devant l’Assemblée nationale, le vendredi midi, entre 12h et 12h30.

Pourquoi nous faisons ça? Parce qu’on ne pouvait tout simplement plus rester les bras croisés devant la montée du cynisme — parce que nous voulions explorer, ensemble, une nouvelle manière de rompre avec la colère dans laquelle l’actualité politique nous plongeait un peu plus tous les jours.

Pour plusieurs d’entre nous, c’est le scandale de la SIQ et les propos de Monique Jérôme-Forget qui ont été la goutte qui a fait déborder le vase. L’élection de Donald Trump, et tout ce à quoi ça a donné lieu comme commentaires près de nous, a fini de nous convaincre qu’il fallait vraiment faire quelque chose si on voulait commencer 2017 du bon pied.

C’est pour ça que nous nous relayons devant l’Assemblée nationale, chaque semaine, depuis le début du mois de novembre. Pour faire sentir la présence des citoyens devant le lieu le plus emblématique de notre démocratie, bien sûr, mais aussi (surtout) et pour échanger réflexions et des idées afin de rester optimistes… malgré tout! Ce sont des rencontres sans discours ni afffiches — hors de toute forme de partisanerie. C’est simple et convivial. Tout le monde est bienvenu.

Certains midis nous avons été près d’une quinzaine de personnes, d’autres fois seulement trois ou quatre (ce midi, par exemple, nous étions cinq). Au total, une trentaine de personnes ont participé à l’une ou l’autre des rencontres.L’important, ce n’est pas le nombre, c’est la constance: c’est que nous soyons là, quelques-uns, toutes les semaines. Et s’ajoute à cela les participants virtuels qui, pour toutes sortes de raisons, ne peuvent se joindre à nous et qui publient une photo de leur sandwich sur Facebook le vendredi midi.

Cette demi-heure de plein air nous sert donc à jaser un peu de l’actualité de la semaine, à échanger quelques nouvelles et à rire un peu aussi (parce que pour que la résistance soit efficace, il faut qu’elle soit optimiste — et heureuse!). On a créé un groupe Facebook privé qui regroupe les participants et qui nous permet de poursuivre les échanges entre les #sandwichdredi.

C’est comme ça que l’idée de rédiger et de publier éventuellement une lettre commune a progressivement fait son chemin au cours de l’automne. Le projet avance. Nous en sommes à la deuxième version et nous espérons la publier dans les premiers jours de février.

Ce sera notre façon à nous de participer à la rentrée parlementaire.

Note: Pour voir les autres textes en lien avec les rendez-vous sandwich, on peut cliquer ici.

Crédit photo: Étienne Ferron-Forget