La force d’un symbole

On vient de traverser deux très grosses semaines politiques. À plusieurs reprises nous avons eu des décisions difficiles à prendre.

En repensant à tout ça ce matin, je réalise à quelle point la belle chaise colorée que nous avons placée au centre de la salle du comité exécutif (j’en avais parlé ici) a pu jouer un rôle déterminant.

La chaise a agi comme un phare. Elle nous a donné du courage. Elle a été un facteur de cohésion. Sa présence à la conférence de presse de mercredi n’est pas banale.

Dans le feu de l’action, il est facile d’oublier pour quoi et pour qui on fait de la politique. Il est facile de perdre de vue les conséquences de nos décisions sur les générations à venir.

Maintenant, la chaise est là pour nous le rappeler.

On peut bien faire référence dans nos discours à l’importance de prendre en considération les générations à venir, mais ça reste souvent très abstrait.

La fabrication de cette chaise par les enfants de l’école Sacré-Coeur a rendu la chose concrète, belle, inspirante. La présence des générations à venir dans nos délibérations est devenue beaucoup plus concrète.

Bien avant cette semaine, nous avons eu plusieurs occasions de le constater: au coeur des débats les plus difficiles, inévitablement quelqu’un fait référence à la chaise — et aux générations à venir. Je crois que ça se produit plus naturellement parce qu’elle est là, devant nous. Elle facilite la convergence des idées. Elle nous ramène à l’essentiel.

Ce serait bien qu’il y ait une chaise semblable, fabriquée par des écoliers ou des étudiants, de tous âges, dans chaque hôtel de ville — et dans tous les lieux où se prennent des décisions démocratiques.

Je pense que ça accélèrerait bien des changements qui tardent à venir.

5 réflexions sur “La force d’un symbole

  1. Félicitations à toute l’équipe! Surtout ne pas céder à l’intimidation!

  2. Belle force que vous avez démontrée, Clément. J’aimerais à ton propos un autre angle, la force du geste. Encore plus essentiel que le symbole, le geste est ce qui donne substance au symbole. Le geste de le placer au coeur des échanges, de le transporter, de l’évoquer, de se l’approprier et, surtout, le geste de se l’approprier. Chacun va prendre un symbole à sa façon, parfois pas de la façon qu’on le souhaite, mais le geste marque la réalité, le quotidien et l’individu.
    Certes important car il provoque, le symbole reste, comme tu dis si bien, abstrait. C’est dans le mouvement, l’action et la volonté qui anime les autres que le symbole prend sa réelle force.
    Continuez les gestes, et les changements (et l’effet d’entraînement qui suit) se feront tout seuls.

    «Never doubt that a small group of thoughtful, committed citizens can change the world; indeed, it’s the only thing that ever has.»
    – Margaret Mead

  3. Bravo Clément ! Surtout ça annonce bien « vos couleurs » concernant le 3e lien. J’aime!

  4. La relation entre tous les acteurs du monde municipal comporte un grand potentiel. Je n’hésiterais pas à transmettre une photo de la chaise avec un mot d’accompagnement à tous les maires du Québec.

Laisser un commentaire