Édition numérique: quand les médias s’emparent du sujet

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Je m’accorde quelques jours de vacances au retour de Francfort. Direction Rome. J’y vais pour la première fois. Au moment où j’écris ces lignes, je n’y suis que depuis quelques heures, mais déjà, la ville est envoûtante. Quelques images.

Il me reste une drôle d’impression de ma troisième expérience à la Frankfurter Buchmesse — comme si, encore une fois, personne dans l’industrie du livre ne voulait montrer de signes d’inquiétude même si tout indique que de profondes transformations de l’industrie sont bel et bien en cours. On se cache derrière toutes sortes de prétextes pour ne pas prendre les devants ou à tout le moins pour faire preuve de leadership devant ces changements.

Si en France comme au Québec, les éditeurs consacrent de plus en plus de ressources au numérique, on est encore bien loin d’avoir véritablement pris le taureau par les cornes. Tout reste à faire… sans quoi nous ferons la vie bien trop belle/facile à Amazon, Google, Apple et quelques autres géants pour s’accaparer le monde du livre. J’en reviens plus convaincu que jamais.

Et pendant qu’on aimerait ne pas trop avoir à en parler, ce sont évidemment les médias qui s’emparent de l’affaire et qui choisissent les angles pour traiter ces sujets, forgeant du même coup l’opinion publique au regard des efforts (insuffisants) déployés par les éditeurs — et pas toujours de façon très heureuse.

Comme dans Le Monde que j’ai pu attraper à l’aéroport ce matin, à la une — c’est l’image en entête du présent texte — et l’article est à l’intérieur. Pareil dans l’article que Le Devoir publiait au même moment presque sur le même sujet.

Drôle de façon de partir en vacances tout ça… les réflexions m’accompagnent littéralement dans l’avion, je les poursuivrai en me baladant d’une fontaine à l’autre cette semaine…

Restera ensuite à me retrousser à nouveau (encore plus) les manches, dès mon retour la semaine prochaine.

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4 réflexions sur “Édition numérique: quand les médias s’emparent du sujet

  1. de bonnes vacances à toi et aux tiens, Clément – pour chaque photo de ton FlickR je saurais quasi mettre un nom de rue – chacun s’invente sa Rome, on voudrait donner au passage toute une liste de noms fétiches, mais c’est une ville inépuisable, qui se fait différente pour chacun

    tu comprends pourquoi la fréquentation de votre grand fleuve nous est réciproquement un grand choc ?

    l’inquiétude de ton message est perceptible – est-ce qu’il faut encore s’accorcher à ce qui apparaît de plus en plus une branche morte, parce que refus de perdre ses privilèges, ses habitudes de travail hérité ?

    les inventeurs de Rome, le pied nu du Caravage à St Louis des Français, les marbres du Bernin, les spirales de Borromini tout nous parle de rupture

    chantier considérable à entamer (dès cipaille du retour) sur comment le web même peut s’armer de contenus culturels, et pas seulement accueillir le transfert des techniques éditoriales de l’industrie actuelle

  2. « comme si, encore une fois, personne dans l’industrie du livre ne voulait montrer de signes d’inquiétude»

    Je pense qu’on peut comprendre que personne ne veuille montrer de signes d’inquiétude… je me demande plutôt s’ils sont inquiets sans le montrer.

    «Restera ensuite à me retrousser à nouveau (encore plus) les manches, dès mon retour la semaine prochaine.»

    Commence par les vacances, on verra les manches après… si tu les retrousses plus que ça, autant adopter la camisole…

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