Mayonnaise vs Google

Toujours curieux de voir ce que les gens trouvent quand ils font une recherche au sujet d’un livre dont ils entendent parler dans une chronique, à la télévision par exemple.

Comme ce soir, au Téléjournal de Radio-Canada. Isabelle Richer a évoqué, avec grand enthousiasme, Mayonnaise, d’Éric Plamondon. Ça donnait le goût de le lire — et, pour ça, possiblement de l’acheter… (et pourquoi pas, là, maintenant, pendant qu’on y pense? — ce seront probablement dit certains téléspectateurs).

J’inscris donc dans Google « Mayonnaise Éric Plamondon ».

Résultats:

Une pub de la mayonnaise Hellmann’s | Hellmanns.ca

Passons…

Immédiatement après, premier véritable résultat:

Le site de l’auteur: www.ericplamondon.fr

Ensuite:

Un texte de la Librairie Vaugeois, qui avait cité Mayonnaise dans ces citations de la semaine.

Ensuite:

Un texte du magazine L’actualité

Un texte du journal Voir

La fiche produit du livre chez Renaud-Bray

La fiche produit du livre chez Amazon.ca

Un article de La Presse

Un texte sur le blogue de Benoît Melançon

Un texte sur un autre blogue

Un texte sur le blogue de l’auteur

Et voilà pour la première page de résultats (la seule que tout le monde consulte).

Je suis intrigué par ces résultats — qui me semblent exceptionnellement pertinents.

Ils tiennent, je crois, à quelques éléments:

1. l’excellent travail de l’auteur, dont la page personnelle est d’une remarquable efficacité: très simple, regroupe les principales références à ses livres: critiques, liens vers le site de l’auteur et du distributeur/diffuseur du livre, liens pour acheter les versions imprimées et numériques. Pas de flafla, que du pertinent. Google aime. Ça paie. Et en prime, un blogue, pas très dynamique, mais efficace.

2. le travail de fond de la Librairie Vaugeois qui, avec les moyens du bord, et des textes simples publiés sur un blogue tout ce qu’il y a de plus rudimentaire, arrive à déployer progressivement sa présence sur le Web depuis des mois, sans prétentions, patiemment, régulièrement et, surtout, de façon originale — avec des contenus distinctifs. Et ça aussi, Google aime… et récompense.

3. l’engagement de passionnés de littérature comme Benoît Melançon qui, plutôt que de chercher la notoriété dans les réseaux sociaux en tant que telle, choisissent de publier des textes de grande qualité, autour desquels finissent par s’agréger des gens de qualité, dont l’autorité est reconnue, entre autres par Google — grâce à la magie des algorithmes, évidemment.

C’est comme ça que l’auteur, pourtant très discret sur les réseaux sociaux arrive en première place (combien d’auteurs peuvent en dire autant?).

C’est aussi comme ça que la Librairie Vaugeois arrive avant Renaud Bray, qui arrive avant Amazon;

Et c’est comme ça que les textes de blogues personnels se retrouvent aux côtés de ceux publiés par des médias professionnels autrement plus connus.

Je m’étonne néanmoins de ne pas trouver dans cette première page de résultats le site de l’éditeur, parce que ça me semblerait important. À première vue, ce pourrait être parce qu’on ne trouve pas de lien vers la page du livre sur la page d’accueil, ni à partir du catalogue. C’est mon hypothèse.

* * *

J’en tire comme conclusions pour ce soir:

  • Que les auteurs devraient tous faire l’exercice avec leur nom + titre de leur dernier livre.
  • Que les libraires devraient tous faire l’exercice avec quelques livres dont on parle actuellement.
  • Et qu’il serait intéressant, encore aujourd’hui, de réaliser un petit guide à l’intention des auteurs, des éditeurs et des libraires pour améliorer leur présence sur le Web — et dans les résultats de recherche de Google, en particulier.

Quoi qu’il en soit, en terminant: bravo à Éric Plamondon et à la Librairie Vaugeois qui, au regard de l’expérience de ce soir, ont manifestement réussi un tour de force qui mérite d’être donné en exemple.

Et en attendant de lire le livre en entier, pourquoi ne pas commencer par un extrait… il y en a un disponible ici.

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