Hier, j’ai écrit: j’ai été volé.
J’ai été volé. On m’a confisqué une partie importante du sens de la journée de demain. C’est à l’image de l’ensemble, des dernières semaines et des derniers mois, et ça me reste en travers de la gorge. (lire le texte)
Hier soir, j’ai été volé. Cambriolé.
Douloureuse coïncidence.
Il n’y aura pas de manifestation pour moi à Montréal aujourd’hui.
Je voulais aller y témoigner de l’importance de ne pas succomber à la peur.
En faire un geste éducatif, une action politique.
C’est dans ma propre maison que je devrai le faire.
On part de plus loin. Plus près. Au coeur.
Les voyous sont repartis les mains vides.
Au milieu de la nuit, les policiers ont été sympa. Ils m’ont dit de ne pas trop m’en faire avec ça.
J’ai eu envie de leur dire que cela complétait une semaine franchement pourrie.
Une semaine où la peur a fait son entrée dans nos vies.
Collectivement. Et personnellement.
Et que ça m’écoeure. Profondément.
Il n’y a bien sûr aucun lien entre le vol que je déplorais hier matin et celui auquel j’ai fait face hier soir. Mais la co-incidence est puissante. Surréaliste.
Ce n’est pas sur la Place des festivals que je vais combattre la peur et parler de bien commun aujourd’hui, c’est dans mon propre salon. Collés les uns sur les autres. Cellule familiale. Notre petite manifestation à nous cinq.
On va repartir de là. Osti qu’on a du chemin à faire.
Mais on va le faire.
Il est hors de question que la peur s’installe icitte.
Pas dans mon foyer.
Pas dans ma société non plus.
On a un monde meilleur à inventer.
On arrive à ce qui commence.
* * *
J’ai fait de plus loin que moi un voyage abracadabrant
il y a longtemps que je ne m’étais pas revu
me voici en moi comme un homme dans une maison
qui s’est faite en son absence
je te salue, silence
je ne suis pas revenu pour revenir
je suis arrivé à ce qui commence
Gaston Miron (L’Homme Rapaillé, Montréal, l’Hexagone, 1994)
Je suis profondément désolée de ce qui vous arrive. On minimise souvent ce crime, parce que « ce n’est que du matériel » m’a-t-on déjà dit. Et pourtant non. C’est le sentiment que même chez-soi, on est plus en sécurité. Et pour des enfants, la fin d’un monde, le leur, tel qu’ils le connaissent.
T’as raison. Faut pas laisser la peur s’installer. Il faut retrouver pour eux la beauté du monde.
Bonne manifestation! À 5, on peut changer le monde!
Oh ouach… Épouvantable. Dis-moi si je peux aider. Tous mes encouragements à la famille…
Le bon réflexe que celui de se regrouper en famille pour d’abord nommer la colère. Ensuite, après l’avoir délogé, vous serez encore plus fort devant l’adversité.
Poche ce qui arrive. Vraiment poche.
Mais ne le prenez pas personnel.
Vous savez déjà que ce que vous avez de plus précieux, personne ne peux vous le prendre.
De tout coeur avec vous…
Je sympathise. Les voleurs de paix sont parfois plus proches qu’on pense. J’espère qu’ils ont la trouille maintenant. La paix ne se vole pas, elle se gagne, se trouve en soi, dans l’union familiale ou amicale, dans la solidarité . C’est ce que vous retrouverez aujourd’hui chez vous. Ça c’est du solide!
Quel timing affreux… Vraiment désolée d’apprendre cette nouvelle. C’est troublant pour tout le monde, mais particulièrement pour des enfants. Heureusement qu’ils sont si bien entourés! Une pensée pour votre beau clan qui va retomber sur pied encore plus fort qu’avant.
C’est fort ça ! Ce que vous vivez résonne en moi. Et Miron résume bien le tout… Pensées pour vous.
Il manque un « i », car en vérité ç’est plus près du « viol » que cu « vol » ce genre de truc.
Malheureusement, la peur risque de rester, c’est comme passer au feu, ça reste quelque part dans le cerveau. Je crois que cette peur, il faut plutôt l’apprivoiser que de la combattre, pour ne plus avoir peur de la peur…
Bonne continuité à vous tous.